Mai : le mois de la Vierge Marie - 16ème jour (16 mai 2012)

Seizième jour : Rapports avec le prochain

Marie fut pleine de bienveillance pour tous. Ses oreilles, nous dit l’un de ses historiens, étaient sans cesse ouvertes pour ouïr le bien ; mais sa bouche était fermée, sinon quand il s’agissait des louanges de Dieu et de l’utilité du prochain.
N’est-ce point là une condamnation éclatante de notre conduite, lorsque nous révélons sans nécessité les fautes ou les défauts du prochain, ou que nous l’accusons de celles qu’il n’a pas commises. Si une âme droite et vraie recule épouvantée devant la calomnie, il n’en est pas ainsi malheureusement de la médisance.. Nous nous dominons si peu nous-mêmes, que nous nous laissons entraîner très facilement à parler légèrement d’autrui. Si nous avons été contrariés dans nos desseins ou froissés dans notre amour-propre par quelqu’un, nous nous en vengeons aussitôt par des paroles piquantes à son endroit. Nous ne voudrions pas lui dérober une pièce de monnaie, et sans scrupule, nous travaillons à lui enlever ce à quoi il tient bien plus qu’à l’argent ou à l’or : l’estime de ses semblables.

Exemple. – Au fond du désert de la Thébaïde, un jeune anachorète tomba malade. Malgré ses souffrances, une douce sérénité brillait sur son visage.
- Mon frère, vous paraissez bien heureux, lui dit son supérieur.
- Je le suis en effet, répondit le malade.
- Me permettrez-vous une réflexion ?
- Oh ! oui, mon père, parlez !
- Trop souvent, à la mort, le démon se cache sous la figure d’un ange de lumière et couvre de fleurs le passage à l’éternité ; dites-moi quelle est la raison de ce calme parfait, de cette joie qui brille dans vos yeux, de ce bonheur inexprimable qui vous ravit ? Nous sommes tous dans l’angoisse et nous tremblons !
- Mon père, j’étais encore bien jeune, lorsque j’ai lu dans l’Evangile ces paroles sacrées : Ne jugez point et vous ne serez pas jugé. Je les ai méditées, je n’ai point jugé ; voilà pourquoi j’espère en la miséricorde de mon Dieu.
Il expira en prononçant ces paroles.
Saint Augustin, imitateur des vertus de sa digne mère qui ne souffrait pas qu’on attaquât jamais le prochain devant elle, avait fait écrire en grosses lettres dans la salle où il prenait ses repas, cette sentence : « Si quelqu’un aime à parler mal des absents, qu’il sache que cette table lui est interdite. »
Un jour, l’un de ses amis commençant à parler des défauts du prochain, il l’en reprit aussitôt en disant : « Effacez cette inscription, ou levez-vous de table ; »

Prière de Saint Augustin. – Ô Marie, ne refusez pas votre secours aux malheureux ; relevez le courage des faibles et consolez ceux qui sont dans l’affliction ; priez pour nous, afin que tous ceux qui ont recours à vous dans leurs besoins, ressentent les effets de votre protection toute-puissante. Ainsi soit-il.

Résolution. – Je serai affable dans mes rapports avec le prochain, et je ne parlerai jamais désavantageusement de lui.
Marie, Refuge des pécheurs, priez pour nous.

"Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

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