Juin : mois du Sacré-Coeur - 16ème jour (16 juin 2012)

Seizième jour : Le Cœur de Jésus ouvert par la lance

L’un des soldats ouvrit son côté par la lance et aussitôt il en sortit su sang et de l’eau. C’est à dessein que l’évangéliste s’est servi de cette parole. Il n’a pas dit : Il frappa son côté, il le blessa ; mais il l’ouvrit, afin de nous montrer ouverte, en quelque sorte, la porte de la vie, d’où ont coulé les sacrements de l’Eglise, sans lesquels on ne peut entrer dans la vraie vie. Ce sang, qui a été répandu, l’a été pour la rémission des péchés ; cette eau tempère et adoucit ce breuvage salutaire ; on peut à la fois s’y purifier et y boire… C’est pour cela que la première femme a été faite du côté de l’homme pendant son sommeil et qu’elle a été appelée vie et mère des vivants. Ce nom signifiait un grand bienfait, avant le grand mal de la prévarication. Ce second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la croix, afin qu’il lui fût formée une épouse qui sortit de son côté et de son Cœur pendant son sommeil. Quelle est donc cette mort, par laquelle ceux qui sont morts retrouvent la vie ? Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ?
Saint Augustin (354-430)

Exemple : (Dixième Promesse) Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis
Saint Gérard Majella (1726-1755), grand thaumaturge du XVIIIème siècle et digne disciple de Saint Alphonse de Liguori avait reçu du Cœur miséricordieux de Jésus le don de convertir les plus grands pécheurs. On peut dire qu’il avait une plus grande connaissance de la conscience des autres que de la sienne propre. Il rencontra un jour un pécheur récidif que le respect humain enchaînait à l’enfer et qui ne pensait nullement à changer de vie. Gérard le conduisit dans sa chambre, et là, lui découvrant la noirceur de sa conscience devant un crucifix, il lui dit : Quoi ! tu as le cœur d’offenser ton Dieu de la sorte ! Puis, lui montrant l’image du Sauveur attaché à la croix : Qui a fait ces plaies, ajouta-t-il, sinon toi par tes péchés ! Et quel autre que toi lui a tiré ce sang des veines ? Au même instant, l’on vit le sang jaillir aux plaies des mains, des pieds et du Cœur de Jésus. Le misérable, touché de componction, alla aussitôt se jeter aux pieds du P. Pétrella, lui racontant l’événement avec tous les signes du plus vif repentir, et lui permettant de le publier partout. Les jours de confessions et de communions, Gérard circulait continuellement dans l’église pour détourner du sacrilège ceux qui se trouvaient en état de péché mortel. Les Pères disaient que ce Frère convertissait autant d’âmes que dis missionnaires. Il s’offrait sans cesse à Dieu en victime des péchés du monde. Quand il pressentit que sa fin approchait, il demanda en grâce au Seigneur d’éprouver les peines que Jésus agonisant souffrit sur la croix dans son corps et dans son Cœur. Il fut exaucé. Aussi l’entendait-on gémir et s’écrier : « Je souffre le martyre !... Priez pour moi, disait-il à un prêtre qui était venu le voir ; priez pour moi, car je souffre beaucoup. Je suis dans les plaies de Jésus-Christ, et ses plaies sont en moi : je ressens toutes les peines intérieures et extérieures que Jésus-Christ souffrir dans sa passion. » Ce saint Rédemptoriste mourut en 1753, âgé de vingt-neuf ans.
(P. S. Omer)

☞   La vie de ce Rédemptoriste italien est détaillée sur Wikipédia.

Page d’histoire :
Voici un fait arrivé au Canada, en 1872, qui prouve combien le Cœur de Jésus est bon et miséricordieux pour les pécheurs.
Un homme déjà avancé en âge était demeuré plus de trente ans éloigné des sacrements. A l’indifférence pour ses devoirs religieux, il joignait une aversion et une sorte de haine contre les prêtres. Toujours il cherchait l’occasion d’en dire du mal ou de les tourner en dérision, et et le saint ministère. Depuis bien des années, sa pieuse famille adressait des supplications au ciel, sans obtenir ce qu’elle désirait si ardemment. Une vertueuse parente conçoit un jour le projet de tenter un suprême effort auprès du Cœur de Jésus qu’elle aimait tendrement. Elle court à l’église, fait bénir une image du Sacré-Cœur, retourne toute joyeuse chez elle et cache habilement l’image dans les vêtements du pauvre pécheur. Elle fait ensuite commencer plusieurs neuvaines dans diverses communautés ; puis, quand elle juge que le Cœur du bon Maître est tout à fait gagné, elle mande un prêtre et lui ménage une entrevue avec la brebis égarée qu’elle veut ramener au bercail. Le divin Cœur n’a pas coutume de faire les choses à demi : le triomphe fut complet, miraculeux. Le pécheur, qui, depuis tant d’années, ne pouvait souffrir la vue d’un prêtre, accueille celui-ci avec empressement. Il se confesse avec d’admirables sentiments de repentir et de foi. Depuis, on fut presque obligé de modérer ses pieux désirs et son zèle pour la prière et les œuvres de religion. Quelques jours après sa conversion, quelqu’un se hasarda à parler contre les prêtres en sa présence ; mais ce malheureux visiteur compris bientôt qu’il s’adressait mal et qu’il fallait se taire. La famille est au comble de la joie, et le nouveau converti ne sait comment témoigner sa reconnaissance au Cœur de Jésus qui l’a retiré de l’abîme.

Bouquet spirituel :
Jésus fit couler de la plaie de son Cœur son sang précieux pour vivifier et embraser d’amour ses disciples.
Saint Albert le Grand (1193-1280)

Un soldat a ouvert le côté de Jésus… et j’y ai trouvé un trésor très précieux… Comme du côté d’Adam sortit Eve son épouse, ainsi du côté de Jésus-Christ a été formée l’Eglise.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407)

Pratique :
Remercier le Cœur de Jésus de sa miséricorde pour nous et en général pour tous les pécheurs.

Oraison jaculatoire :
Ô très doux Jésus, ne soyez pas pour moi un juge, mais un Sauveur.

"Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
et
"Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

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