2 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise (02 août 2012)

« "Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer, et qui recueille des poissons de toutes sortes. Et lorsqu’il est plein, les pêcheurs le tirent sur le bord, où s’étant assis ils mettent ensemble tous les bons dans des vaisseaux, et jettent dehors les mauvais".
En quoi cette parabole est-elle différente de celle "de l’ivraie", puisque l’une et l’autre montre que de tous les hommes, les uns seront enfin sauvés, et les autres réprouvés ? Oui, en effet, nous voyons dans l’une et dans l’autre qu’une partie des hommes se perdent, mais d’une manière différente. Ainsi ceux qui étaient figurés par la parabole des semences se perdent, parce qu’ils n’écoutent point la parole de la vérité ; ceux qui sont figurés par l’ivraie se perdent, par leur doctrine hérétique, et par leurs erreurs : mais ces derniers périssent à cause du dérèglement de leurs moeurs et de leur mauvaise vie. Et ceux-ci sans doute sont les plus misérables de tous, puisqu’après avoir connu la vérité et avoir été pris dans "ce filet" spirituel, ils n’ont pu se sauver dans l’Eglise même.

Jésus-Christ marque en un endroit de l’Evangile qu’il séparera lui-même les bons d’avec les méchants, comme un pasteur sépare les brebis d’avec les boucs ; et il dit ici au contraire, aussi bien que dans la parabole de l’ivraie, que ce discernement se fera par les anges. "C’est ce qui arrivera à la fin du monde. Les anges viendront et sépareront les méchants des justes, et les jetteront dans la fournaise du feu ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents". Le Sauveur parle quelquefois à ses disciples d’une manière plus simple et plus commune, et quelquefois aussi d’une manière plus élevée. Il interprète de lui-même cette parabole des poissons sans attendre qu’on l’interroge, pour inspirer encore plus de terreur. Car afin que vous ne croyiez pas qu’une fois jetés dehors les mauvais poissons n’auront plus rien à craindre, qu’ils en seront quittes pour une simple séparation, Jésus-Christ montre le châtiment qui les attendent dehors en disant qu’ils "seront jetés dans la fournaise du feu", et il marque la violence de la douleur qu’ils souffriront en disant : "Là il y aura des pleurs et des grincements de dents".

Considérez, je vous prie, mes frères, par combien de voies on peut se perdre. On se perd comme les semences ou "dans le chemin", ou "dans les pierres", ou "dans les épines".
On se perd par l’ivraie ou l’hérésie. On se perd enfin, comme les mauvais catholiques, dans "le filet" de l’Eglise. Après cela est-ce sans sujet que le Fils de Dieu dit : "Que la voie qui mène à la perdition est large, et que beaucoup y entrent" (Mt VII, 13) ? »

Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XLVII, 4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

Source : Abbaye Saint Benoît.

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