11 octobre : Méditation (11 octobre 2012)

« Ô Jésus, ô mon Dieu, ô mon tout, ô mon amour, aimez-moi et faites-moi vous aimer ! Toutes mes puissances et surtout mon coeur s'ouvrent comme les fleurs épanouies pour recevoir la céleste rosée. Sur votre croix vous aviez soif d'amour ; et moi aussi j'ai soif de votre amour. Je suis comme la terre desséchée qui crie vers la pluie ; je ne cesserai de crier tant qu'elle ne sera pas venue. Pourquoi m'avez-vous donné un coeur si vous ne voulez pas que je vous aime ? Pourquoi m'ordonnez-vous de vous aimer, de brûler pour vous, si vous n'allumez vous-même le feu ? Pourquoi m'attirez-vous vers vous si vous devez me laisser dans ma langueur ? Bon Maître, ayez pitié de moi, guérissez-moi, prenez-moi, faites de moi une âme sincèrement aimante.
Je vous le demande au nom de votre Sacré-Coeur, au nom de cet amour crucifié qui vous a arraché des plaintes si déchirantes, à la vue de l'indifférence des hommes. Vous avez tant souffert, vous avez si amèrement gémi de ne pas être aimé ! Eh bien, moi je gémis de ne pas vous aimer : me laisserez-vous plus longtemps dans les larmes de mon impuissance ?
Très sainte Vierge Marie, ma bonne et tendre mère, venez à mon aide, joignez vos instances aux miennes pour m'obtenir l'amour de votre Fils Jésus. Dites-lui comme à Cana, que "je n'ai plus de vin", le vin du divin amour qui réjouit le Coeur de Dieu et de l'homme : demandez-lui de changer mon eau, ma glace, en vin, en saintes et indéfectibles ardeurs. Si je ne l'aime pas ou si je l'aime trop peu, je ne le glorifierai pas ; mais si je l'aime comme les saints, quel chant de triomphe en son honneur sera toute ma vie !
Au reste, vous savez bien, ô mon Dieu, que l'objet de mes désirs est le grand amour, le véritable amour, celui qui ne se borne pas à d'éphémères tressaillements de la sensibilité, mais mène infailliblement l'âme jusqu'au sacrifice complet d'elle-même, jusqu'à la recherche et à l'accomplissement intégral de votre sainte volonté. L'amour généreux, l'amour viril, l'amour qui vous demeure fidèle dans la tristesse comme dans la joie, dans la guerre contre les passions comme dans la paix, l'amour qui vise plus à donner, à vous donner qu'à recevoir, voilà celui que j'implore. Donnez-le moi, ô Jésus.
Oh si j'étais à Paray-le-Monial, dans le sanctuaire de vos apparitions, au pied de l'autel toujours rayonnant de vos splendeurs aux yeux de la foi ! Si j'étais agenouillé sur ces dalles sacrées pour vous faire ma prière d'amour !
Mais vous êtes ici, dans votre tabernacle, le même, avec le même Coeur et les mêmes mains bénissantes : Seigneur, ouvrez-les, bénissez-moi, créez en moi un coeur tout brûlant de votre amour. Amen ! »

Abbé Louis Gillot (Supérieur des Chapelains de Paray-le-Monial), L'oraison, sujets développés - Première série : Flammes d'Amour divin, Librairie Charles Diard, Paray-le-Monial, 1896 (2e éd.).

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