Méditation : 1er samedi du mois (02 février 2013)

« Le Cœur de Marie est un vaste trésor, sa bouche est le canal de ce grand trésor, pour nous en faire voir quelque petite chose. Cette bouche pleine de miel, d'or et de pierres précieuses, ne s'ouvre pas bien souvent, c'est pourquoi il faut ouvrir son âme pour recevoir avec avidité chacune de ses paroles, et les bien considérer.

En ce moment Marie prie son fils. Elle prie en mère. Il faut faire bien attention à cela : depuis que Marie a dit : "Ecce ancilla Domini" (voici la servante du Seigneur], elle ne prie plus comme une servante, mais comme une Mère : il faut voir les yeux de Marie, quand elle regarde modestement son fils bien-aimé pour lui faire cette demande ; il faut considérer son Cœur et les sentiments qui s'y passent.
Elle veut deux choses : elle veut que la gloire de son fils se manifeste en cette circonstance, et elle veut le bien et la consolation des convives, deux désirs ou deux volontés dignes de l'amour parfait du Cœur de Marie. La charité parfaite cherche à procurer même des biens temporels, non pour ces biens qui ne sont rien, mais pour la consolation spirituelle des âmes. Elle demande avec l'amour de la mère de Dieu et avec l'autorité aussi qui convient à sa dignité de mère. Elle est omnipotens supplex [toute-puissante suppliante] : "Vinum non habent" [ils n'ont pas de vin].

La seconde chose qu'il faut observer : la vie de Marie est une vie de silence, tous les prodiges de son incompréhensible amour étaient renfermés au-dedans. Lorsqu'il fallait parler, elle le faisait dans le moins de mots possibles ; même avec son fils, elle parlait dans le silence seulement. La conversation de Jésus et de Marie n'était entendue par aucune créature terrestre, parce qu'elle était tout intérieure et n'était comprise pas même par les Anges. Elle était continuelle et qui peut concevoir les communications inénarrables de Jésus et de Marie ; mais il semble que leurs paroles extérieures auraient été faciles à compter. Ici, elle est obligée de parler pour manifester ce qui est dit dans le verset premier ; et elle le fait en trois mots.

En troisième lieu, Marie connaît ce grand précepte de Notre-Seigneur sur la prière : elle ne consiste pas dans la multitude des paroles [cf. Mt. 6,7]. Elle dit peu, mais son âme se répand en son fils avec son amour ordinaire.

Marie nous apprend en trois mots une manière admirable de prier : elle ne fait que montrer les besoins, et dans son cœur et dans ses yeux Notre-Seigneur a bien vu son désir. C'est une manière très parfaite de prier, d'ouvrir les plaies de nos cœurs devant notre très doux Maître, reposer ensuite notre âme en lui, et nous abandonner à son très grand amour et à sa très grande miséricorde, et attendre ainsi dans une contemplation d'amour l'effet de sa tendresse pour nous. »

François-Marie Paul Libermann (+ 2 février 1852), Commentaire de l'Evangile de saint Jean (II,3), Paris, Desclée de Brouwer 1957.

Source : Missionnaires Spiritains.
Les écrits du P. Libermann sont en ligne sur ce site.

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