Méditation : le devoir de reconnaissance (03 février 2013)

« Quand la plénitude des temps fut venue, quand N.-S. Jésus-Christ, le Verbe incarné, prêcha son Evangile, il insista d'une manière spéciale sur le devoir de la reconnaissance. Rappelons-nous, par exemple, l'admirable épisode de la guérison des dix lépreux. Ces malheureux viennent à lui avec un grand désir d'être délivrés de leur terrible maladie. Ils prient à haute voix et implorent avec grande ferveur la miséricorde du divin Thaumaturge. Jésus les envoie aux prêtres pour qu'ils accomplissent les rites prescrits ; et, pendant qu'ils y allaient, ils furent guéris. Et sur les dix, un seul revient pour rendre grâces. Jésus l'accueillit avec tendresse, mais il fut péniblement affecté de l'absence des neuf autres. Il ne put s'empêcher de se plaindre en disant : "Tous n'ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ? Il ne s'en est trouvé qu'un pour retourner sur ses pas et rendre gloire à Dieu, et c'est un étranger !" Et s'adressant avec bonté à cet homme reconnaissant, il lui dit : "Levez-vous, allez en paix, votre foi vous a sauvé." (Lc XVII, 12-19). Quelle belle leçon de gratitude ! Mais notre bon Sauveur fit mieux encore avant de s'immoler sur la croix ; nous donnant l'Eucharistie, le chef-d'oeuvre de sa puissance, de sa sagesse et de son amour, il voulut l'instituer comme un mémorial, un souvenir vivant de l'Incarnation et surtout de la Rédemption. Prenant du pain, il dit : "Ceci est mon corps qui sera livré pour vous." Puis, prenant le calice rempli de vin, il dit : "Ceci est mon sang qui sera répandu pour vous." Et s'adressant à ses apôtres, et à tous les prêtres de la Loi nouvelle, il ajouta : "Faites ceci en mémoire de moi", en mémoire de Bethléem, de l'immolation du Calvaire, de l'acquisition de toutes les grâces que j'ai méritées pour votre salut ! Grati estote !

[...]
La vertu de gratitude occupe donc une place très considérable dans l'économie de la vie chrétienne. Nous devons l'exercer avant tout envers Dieu, l'auteur de tous les biens ; nous devons la pratiquer envers la T.S. Vierge, les anges et les saints, qui sont pour nous les distributeurs de ses dons et les ministres si dévoués de ses miséricordes. La reconnaissance nous oblige à l'égard de tous nos bienfaiteurs. Il faut que nous nous acquittions à leur égard de cette dette de coeur. Il faut que nous les payions de retour, car ils sont nos créanciers en quelque manière. C'est justice que pour le bien qu'ils nous ont fait, nous leur offrions un témoignage de notre gratitude : l'estime pour leur bienveillance, la louange pour leur générosité, un présent qui leur plait, un service qui leur est utile et agréable. Et si ces bienfaiteurs ont quitté la terre, s'ils sont en purgatoire, le retour d'affectueuse reconnaissance le mieux indiqué, le plus ardemment désiré, ce sont nos prières et nos oeuvres satisfactoires. »

Chanoine Ch. Rolland, Le Vestibule du Paradis ou le Purgatoire (Liv. III ch. V, II), Aux bureaux de l'Ami du Clergé, Langres, 1922.

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La Sainte Cène (détail partie centrale)
Eglise Sainte-Marguerite du Vésinet
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