5 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise (05 mars 2013)

Le pardon des offenses (Mt 18, 21-35)

« Le Christ nous demande donc deux choses : condamner nos péchés et pardonner ceux des autres, faire la première chose à cause de la seconde, qui sera alors plus facile, car celui qui pense à ses péchés sera moins sévère pour son compagnon de misère. Et pardonner non seulement de bouche, mais du fond du coeur, pour ne pas tourner contre nous-mêmes le fer dont nous croyons percer les autres. Quel mal peut te faire ton ennemi, qui soit comparable à celui que tu te fais toi-même par ton aigreur ?
Si tu te laisses aller à l'indignation et à la colère, tu seras blessé non par l'injure qu'il t'a faite, mais par le ressentiment que tu en as.
Ne dis donc pas : "Il m'a outragé, il m'a calomnié, il m'a fait quantité de misères." Plus tu dis qu'il t'a fait du mal, plus tu montres qu'il t'a fait du bien, puisqu'il t'a donné occasion de te purifier de tes péchés. Ainsi, plus il t'offense, plus il te met en état d'obtenir de Dieu le pardon de tes fautes. Car si nous le voulons, personne ne pourra nous nuire ; même nos ennemis nous rendent ainsi un grand service...

Considère donc combien tu retires d'avantages d'une injure soufferte humblement et avec douceur. Tu mérites ainsi premièrement - et c'est le plus important - le pardon de tes péchés. Tu t'exerces ensuite à la patience et au courage. En troisième lieu, tu acquiers la douceur et la charité, car celui qui est incapable de se fâcher contre ceux qui lui ont causé du chagrin sera bien davantage encore charitable envers ceux qui l'aiment. En quatrième lieu, tu déracines entièrement la colère de ton coeur, ce qui est un bien sans égal. Celui qui délivre son âme de la colère la débarrasse évidemment aussi de la tristesse : il n'usera pas sa vie en chagrins et en vaines inquiétudes. Ainsi, nous nous punissons nous-mêmes en haïssant les autres ; nous nous faisons du bien à nous-mêmes en les aimant. D'ailleurs, tous te vénéreront, même tes ennemis, même si ce sont des démons. Bien mieux, tu n'auras même plus d'ennemi en te conduisant ainsi. »

Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Matthieu, n°61 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961).

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