Méditation : Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie (31 mai 2014)

« Vierge Marie,
messagère d'une joyeuse nouvelle,
tu parcours les monts de Judée,
et sur tes pas la création s'éveille :
Celui que l'univers ne peut contenir
demeure en toi,
l'ancien monde se prépare au printemps !

La racine de Jessé fleurira,
l'arbre de vie donnera son fruit.

Chante et réjouis-toi, Vierge Marie :
le Seigneur a visité son peuple.

Élisabeth court à la rencontre de la joie,
elle te salue, comblée de grâces.

La vérité germe de la terre,
et Jean tressaille d'allégresse.

Fille d'Abraham, Mère du Messie,
nous te proclamons bienheureuse.

Bienheureuse es-tu, Marie,
d'avoir été pauvre devant Dieu ;
l'amour s'est emparé de toi
et tu as chanté :
Mon âme exalte le Seigneur. »

Visitation de la Vierge Marie, Livre d'Heures - Matines.

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« De ce mystère, il est des leçons à retirer. Par la force des choses, une partie de notre vie se passe en relations. Les multiples nécessités de l'existence nous forcent à nous visiter les uns les autres, et les motifs qui dictent nos relations, les effets qu'elles produisent, ne ressemblent pas toujours aux raisons qui guidaient, aux fruits que produisait Marie.
Ce qui dirige la plupart de nos relations, c'est la sympathie ou l'intérêt, sympathie quelquefois légitime, souvent désordonnée, intérêt parfois raisonnable, souvent égoïste. Si nous bornions nos relations à celles que Dieu inspire, combien seraient supprimées ! Si nous allions où il nous mène, que de seuils nous passerions que nous ne franchissons jamais ! La passion et l'intérêt sont de mauvaises conseillères, et beaucoup de relations mondaines ne sont-elles pas ces seules conseillères ?
Aussi, quels effets produisent ces visitations ? Peut-être une joie bruyante et dissipée, juste de quoi tuer le temps et étourdir la vie, mais pas cette joie saine, née de la vérité communiquée et goûtée. Souvent le vide les remplit, et elles laissent le vide dans l'esprit et dans l'âme ; elles laissent un peu plus de temps perdu et le nombre accru de ces paroles oiseuses dont nous rendrons compte. Parfois, c'est pire encore, c'est la paix de l'âme troublée par la charité blessée, la vertu altérée, la vérité trahie. Elles laissent alors de la tristesse, sinon du remords. Au lieu d'en tressaillir de joie, ce qui est bon en nous est attristé. Ces visitations pervertissent au lieu de sanctifier. Certaines voix ont l'habitude et le talent de réveiller en nous ce qui y dort de mauvais. Voix de la conversation sans retenue, du livre sans pudeur. Que de ruines causent ces voix ! Elles apprennent le murmure et le blasphème, le dégoût et le mépris du devoir.
Fuyons les messagers du mal, n'aimons que les purs messagers qui réjouissent la conscience et l'excitent au bien. Qu'au son de notre voix, les cœurs soient divinement réjouis, et, afin d'apporter Dieu aux autres, sachons l'attirer et le garder en nous. »

P. Pierre Suau, S.J., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Mai 1919.

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