Méditation : apprendre à se taire pour entendre... (03 juin 2014)

« Les hommes qui disent quelque chose ne sont pas très nombreux : ceux qui écoutent sont encore plus rares.
C'est cependant par là qu'il faut commencer.
L'esprit ne veut pas être contraint : l'âme ne se livre qu'à l'âme.
Combien de discussions - entre peuples aussi bien qu'entre individus - s'égarent dans les clameurs de l'amour-propre ou dans les subtilités de la mauvaise foi, parce que les mots s'abattent du dehors, comme des coups de bélier, au lieu de naître du silence, comme les témoins de la Vérité.
L'esprit, au fond, ne demande qu'à se donner à elle, car elle est son bien. mais il ne peut la reconnaître comme telle, si elle lui est assénée comme une menace.
Toute parole est vaine qui n'est pas redite au dedans, avec le consentement de l'Amour.
Dans les choses essentielles, tout au moins, les mots qui n'apportent pas la lumière risquent d'aggraver les ténèbres.
C'est dans ce sens que nous aurons à répondre de toute parole inutile. Le Sauveur, qui nous en avertit, n'a cessé d'observer cette réserve divine qui laisse mûrir la vérité dans la lente germination des âmes.
L’Évangile suppose, pour être entendu, ce contexte de silence, qui le rend intérieur à l'esprit.
C'est à cette condition seulement que la Voix divine est reconnue, et que l'âme, au plus intime d'elle-même, découvre ce qu'elle cherchait. »

P. Maurice Zundel (1897-1975), L’Évangile intérieur (XII), Œuvre St-Augustin, St Maurice, Suisse / Desclée De Brouwer et Cie, Paris, 1939 (2e édition).

champ-fleurs-soleil.jpg

07:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zundel, silence, écoute, parole, esprit saint, clameurs, amour-propre, vérité, amour, lumière, evangile, voix divine, dieu |  Facebook | | |