Visite pastorale au Molise - Rencontre avec les jeunes des Abruzzes et du Molise (05 juillet 2014)

Après une rencontre avec le monde du travail et de l’industrie, à Campobasso, et la Messe célébrée dans le stade de la ville, le Saint-Père rencontrait cet après-midi les jeunes du Molise et des Abruzzes, au sanctuaire marial de Castelpetroso, où l’on vénère Notre Dame des Douleurs, patronne de la région. A son arrivée, le Pape s’est recueilli en prière à l’intérieur du sanctuaire, là où en 1888, la Vierge Marie apparut à deux jeunes filles, Fabiana et Serafina.

Après avoir écouté les mots de bienvenue de Mgr Santoro, évêque d’Avezzano, et délégué pour la pastorale des jeunes du diocèse, ainsi que le témoignage de Sara, jeune étudiante de 29 ans, porte-parole d’une jeunesse éprouvée, en butte au chômage et à la précarité, mais ouverte à l’espérance, le Pape s’est adressé aux quelque 20.000 jeunes rassemblés sur le parvis du sanctuaire.

François a salué leur enthousiasme, leur ouverture, et les a encouragés à écouter leurs aspirations, et à aller à contre-courant des modèles proposés. Cheminer, marcher vers quelque chose n’est pas errer, a souligné le Pape. « La vie n’est pas faite pour qu’on y erre, mais pour cheminer, c’est là votre défi ! » a-t-il lancé aux jeunes.

"Vous êtes ouverts...à l'espérance et désireux de plénitude, de donner un sens à votre avenir, d'entrevoir le chemin adapté pour chacun de vous et de choisir la voie qui vous porte à la sérénité et à la réalisation humaine... D'un côté, vous êtes à la recherche de ce qui compte vraiment, ce qui est stable dans le temps et qui est définitif, vous êtes à la recherche de réponses qui éclairent votre esprit et réchauffent votre cœur non seulement le temps d'un matin ou d'un bref moment de route, mais pour toujours... D'un autre côté, vous avez peur de vous tromper...peur de trop vous engager..., la tentation de vous laisser toujours une échappatoire qui, si besoin, vous permette d'envisager de nouveaux scénarios et possibilités".

"La société contemporaine et ses modèles culturels dominants, par exemple la culture du provisoire, ne sont pas favorables au choix d'une vie stable avec des liens solides, construite sur l'amour et la responsabilité plutôt que sur le sable de l'émotion du moment. L'aspiration à l'autonomie va jusqu'à tout remettre en cause et revenir avec une relative facilité sur des choix importants et longuement réfléchis, des parcours de vie librement entrepris avec engagement et dévouement. Cela alimente la superficialité dans la prise de responsabilité puisque au fond de l'âme celles-ci risquent d'être considérées comme quelque chose dont on peut de toutes façons se libérer...Aujourd'hui, je choisis cela, demain je choisis autre chose, quand mon enthousiasme prend fin, je commence un autre chemin. Ainsi on fait tourner la vie comme si elle était un labyrinthe. Mais le chemin n'est pas un labyrinthe... Arrêtez-vous ! Chercher le fil pour sortir du labyrinthe. On ne peut pas consumer sa vie en tournant. Cependant, le cœur de l'homme aspire à de grandes choses, à des valeurs importantes, à des amitiés profondes, à des liens qui se renforcent dans les épreuves de la vie au lieu de se défaire. L'être humain aspire à aimer et à être aimé... Ne vous laissez pas voler le désir de construire dans votre vie des choses grandes et solides ! Ne vous contentez pas de petits objectifs. Aspirez au bonheur, ayez-en le courage, le courage de sortir de vous-mêmes, de jouer en plénitude votre avenir avec Jésus. Seuls nous ne pouvons y arriver. Face aux pressions des événements et des modes, seuls nous ne réussirons jamais à trouver la bonne voie, et même si nous la trouvons, nous n'aurons pas la force suffisante de persévérer, d'affronter les montées et les obstacles imprévus. C'est là que vient l'invitation du Seigneur Jésus : Si tu veux, suis-moi. Il nous invite pour nous accompagner sur notre chemin... Il nous aime définitivement, nous a définitivement choisi, s'est donné définitivement à chacun d'entre nous... Comme il est beau de pouvoir affronter les difficultés de l'existence en compagnie de Jésus, d'avoir avec nous sa personne et son message ! Il n'enlève pas l'autonomie ou la liberté, au contraire, il raffermit nos fragilités, nous permet d'être vraiment libres, libres de faire le bien, forts de continuer à le faire, capables de pardonner et de demander pardon".

"Il y a une phrase que j'aime répéter parce que souvent nous l'oublions : Dieu ne se lasse jamais de pardonner. Il pardonne définitivement, efface et oublie notre péché si nous nous tournons vers Lui avec humilité et confiance. Il nous invite à ne pas nous décourager dans les difficultés et à ne pas les considérer comme insurmontables. Alors, avec confiance, vous jetterez les filets pour une pêche surprenante et abondante, vous aurez aussi le courage et l'espérance pour affronter les difficultés dérivant des effets de la crise économique. Le courage et l'espérance sont des dons de tous mais ils conviennent en particulier aux jeunes... L'avenir, c'est certain, est dans les mains de Dieu, les mains d'un Père prévenant. Cela ne signifie pas qu'il faille nier les difficultés et les problèmes, mais les voir comme provisoires et surmontables. Les difficultés, les crises, avec l'aide de Dieu et la bonne volonté de tous peuvent être dépassées, vaincues et transformées... Je ne veux pas terminer sans dire un mot sur un problème qui vous touche, un problème que vous vivez actuellement, le chômage... Nous ne pouvons pas nous résigner à perdre toute une génération de jeunes qui n'ont pas la forte dignité du travail... Une génération sans travail est une future défaite pour la patrie et pour l'humanité. Nous devons lutter contre cela et nous aider les uns les autres à trouver une solution, de l'aide, de la solidarité... La solidarité est une parole chrétienne : avancer avec son frère pour l'aider à dépasser ses problèmes. Courageux, avec espérance et solidarité".

Le Pape a conclu en rappelant que la basilique Notre-Dame des Douleurs a été construite à l'endroit où deux petites filles ont vu la Vierge alors qu'elles travaillaient dans les champs. "Marie est Mère, elle nous aide toujours lorsque nous travaillons et lorsque nous cherchons du travail, lorsque nous avons les idées claires et lorsqu'elles sont confuses, lorsque la prière vient spontanément et quand notre cœur est sec. Marie est Mère de Dieu, notre Mère, et Mère de l’Église".

Sources : Radio Vatican et Vatican Information Serivce (Publié VIS Archive 01 - 7.7.14)

Texte intégral du discours en italien sur le site internet du Vatican.

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