Méditation de la 2ème semaine de l'Avent : l'humilité (2ème jour) (09 décembre 2014)

« On ne commence à faire des progrès que lorsque l'on goûte une vraie joie à s'effacer.
C'est par le dedans qu'on y arrive.
Ne parler qu'autant que c'est nécessaire et même en parlant savoir se faire oublier.
Quand on aime, cela devient un véritable besoin de s'oublier.

Éviter ce qui aurait un air de supériorité.
Se faire l'élève docile de tous.
Parler peu, surtout pas de soi, surtout pas en mal.

Écouter simplement, s'harmoniser humblement.

Parler bas, c'est se posséder soi-même, c'est exercer une grande vigilance sur tous ses mouvements intérieurs.

Une âme vraiment humble ne parle jamais fort et avec autorité.

Elle n'a jamais honte de mots blessants.

Elle est étonnée des moindres égards qu'on a pour elle, se demandant si on ne se trompe pas.

Ne pas rougir de ses bévues, et de nos maladresses. Ne pas les excuser. Mais ne pas craindre de témoigner de notre bonne volonté et de notre désir de mieux faire. C'est très bon.

Sauf quand il y a nécessité réelle, ne jamais s'excuser en reconnaissant ses défauts. C'est une grande humiliation.
Tant que le diamant est dans sa gangue, il ne peut rayonner. Accepter même la plus profonde humilité de ne pas faire rayonner le Bon Dieu autant qu'on le voudrait. Mais il faut détester la gangue, il ne faut pas que la volonté y adhère.

Tenir toujours compte des monitions.
S'efforcer d'atténuer les défauts signalés. C'est sagesse. C'est aussi la marque d'affection précise que Jésus nous demande.

Faire passer le jugement, la volonté des autres avant les nôtres ; leurs goûts aussi, même s'ils étaient, ce qui arrive, contraire à la vraie beauté ! Céder fréquemment, volontiers, dès qu'il s'agit d'ordre, de charité : il suffit qu'il n'y ait pas de péché manifeste.

Reconnaître que les autres ont plus de sagesse, de bonté, de vertu. S'oublier au point de ne plus même savoir si on existe encore parce que si on se connaissait soi-même, on oserait à peine se regarder.

Ne pas laisser voir ce que nous savons de la vie intérieure. En parler ou répondre comme si nous n'en savions rien. C'est notre secret.

L'âme humble accepte les souffrances, les croix comme une chose due, qui lui revient naturellement.

Elle n'a pas le moindre mouvement de jalousie, même spirituelle en voyant que les autres sont plus près du Cœur de Dieu, bien qu'elle ne puisse s'empêcher d'en souffrir. »

Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.

vertu,humilité

05:15 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vertu, humilité |  Facebook | | |