Commémoration du 50e anniversaire de l'institution du Synode des Évêques (17 octobre 2015)

Dans la salle Paul VI du Vatican, les Pères synodaux se sont retrouvés autour du Pape François et des participants laïcs pour une rencontre marquant l'anniversaire de la création de cette institution par Paul VI. C'est précisément au début de la dernière session du Concile Vatican II, le 15 septembre 1965, dans son Motu Proprio Apostolica Sollicitudo, que Paul VI avait réhabilité cette forme ancienne de concertation, tombée en désuétude depuis des siècles dans l'Église catholique mais régulièrement utilisée dans les Églises orientales et protestantes.

L'événement a débuté à 9 heures avec l'introduction du Secrétaire Général du Synode des Évêques, le Cardinal Lorenzo Baldisseri, et le rapport commémoratif de Mgr. Christoph Schönborn, Archevêque de Vienne et Président de la Conférence épiscopale d'Autriche. Il s'est poursuivi avec les avis de cinq prélats représentant tous les continents. (Textes originaux en italien/anglais/espagnol en Salle de Presse du Saint-Siège).

À la fin de la réunion, le Pape François a adressé aux participants le discours ci-dessous.

Discours du Pape François

Voici de larges extraits du discours du Saint-Père qui a rappelé que ce que le Seigneur nous demande se trouve déjà dans le mot Synode, marcher ensemble :

"Depuis le Concile Vatican II à l'actuelle assemblée synodale sur la famille, nous avons expérimenté toujours plus intensément la nécessité et la beauté de marcher ensemble... Nous devons poursuivre sur cette route. Le monde dans lequel nous vivons et que nous sommes appelés à aimer et servir même dans ses contradictions, exige de l'Eglise le développement de ses synergies dans tous les milieux de sa mission... Dans l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium, j'ai souligné...que chaque baptisé, quels que soient sa fonction dans l'Eglise et le degré d'instruction de sa foi, est un sujet actif d'évangélisation, et il serait inadéquat de penser à un schéma d'évangélisation utilisé pour des acteurs qualifiés, où le reste du peuple fidèle serait seulement destiné à bénéficier de leurs actions... Cette conviction m'a déjà guidé quand j'ai souhaité que le Peuple de Dieu soit consulté dans la préparation du double rendez-vous synodal sur la famille... Comment serait-il possible de parler de la famille sans interpeller les familles, sans écouter leurs joies et leurs espérances, leurs douleurs et leurs angoisses? Une Eglise synodale est une Eglise de l'écoute, bien conscients qu'écouter est plus qu'entendre. C'est une écoute réciproque où chacun a quelque chose à apprendre. Peuple fidèle, collège épiscopal, Evêque de Rome: l'un à l'écoute des autres, et tous à l'écoute de l'Esprit Saint, l'Esprit de la vérité... La synodalité, comme dimension constitutive de l'Eglise, nous offre le cadre interprétatif le plus adéquat pour comprendre le ministère hiérarchique...en soi, personne ne peut être élevé au-dessus des autres. Au contraire, dans l'Eglise, il faut que chacun s'abaisse pour se mettre au service des frères sur le chemin. Jésus a constitué l'Eglise en mettant à son sommet le Collège apostolique, dans lequel l'apôtre Pierre est la roche, celui qui doit confirmer ses frères dans la foi. Mais, dans cette Eglise, comme dans une pyramide retournée, le sommet se trouve être la base. C'est pourquoi ceux qui exercent l'autorité s'appellent ministres, parce que selon la signification originaire du mot, ce sont les plus petits entre tous. Dans une Eglise synodale, le Synode des évêques est seulement la manifestation la plus évidente d'un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales. Le premier niveau d'exercice de la synodalité se réalise dans les Eglises particulières... Le Code de droit canonique consacre une grande place à ceux que l'on a coutume d'appeler les organismes de communion de l'Eglise particulière... Ces instruments, qui avancent parfois avec difficulté, doivent être valorisés comme occasion d'écoute et de partage. Le deuxième niveau est celui des provinces et des régions ecclésiastiques, des conciles particuliers et de façon spéciale des Conférences épiscopales... Dans une Eglise synodale, comme je l'ai déjà dit, il n'est pas opportun que le Pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se posent sur leurs territoires. En ce sens, je pense qu'il devient nécessaire de procéder à une salutaire décentralisation. Le dernier niveau est celui de l'Eglise universelle. Ici, le Synode des évêques, représentant l'épiscopat catholique, devient l'expression de la collégialité épiscopale à l'intérieur d'une Eglise toute synodale".

"Je suis convaincu que dans une Eglise synodale, l'exercice du primat pétrinien recevra aussi un meilleur éclairage. Le Pape n'est pas seul, au-dessus de l'Eglise, mais au-dedans d'elle comme baptisé entre les baptisés et dans le Collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps, comme Successeur de l'apostolat de Pierre, à guider l'Eglise de Rome qui préside dans l'amour toutes les Eglises. Alors que je rappelle la nécessité et l'urgence de penser à une conversion de la papauté...je suis convaincu à ce sujet d'avoir une responsabilité particulière, constatant l'aspiration œcuménique de la majeure partie des communautés chrétiennes et écoutant la question qui m'est posée de trouver une forme d'exercice de la primauté qui, bien que ne renonçant en aucune façon à l'essentiel de sa mission, s'ouvre à une situation nouvelle... Notre regard doit s'élargir à l'humanité. Une Eglise synodale est comme un étendard levé pour les nations, dans un monde qui, bien qu'invoquant la participation, la solidarité et la transparence dans l'administration de la chose publique, remet souvent le destin de populations entières dans les mains avides de quelques groupes de pouvoir. Comme Eglise qui marche ensemble avec les hommes et participe aux tourments de l'histoire, nous cultivons le rêve que la redécouverte de la dignité inviolable des peuples et de la fonction de service de l'autorité pourront aussi aider la société civile à se construire dans la justice et la fraternité, générant un monde plus beau et plus digne de l'homme pour les générations qui viendront après nous".

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 19.10.15).

Texte intégral traduit en français à venir.

Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

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