Méditation : « Fais de nous une éternelle offrande à ta gloire... » (24 janvier 2016)

(suite et fin de la méditation proposée vendredi 22 janvier)

« Non seulement l'intelligence vraie et complète de la Messe devrait conduire naturellement tout fidèle, - et à plus forte raison tout prêtre, - à s'offrir à Dieu en immolation, chaque fois qu'il lui est donné d'assister au divin sacrifice ou de le célébrer ; l'intelligence vraie et complète de la sainte communion devrait pousser également chaque fidèle, - et à plus forte raison chaque prêtre, - à une offrande analogue chaque fois qu'il a le bonheur de recevoir Jésus-Hostie.
Il y a en effet deux aspects de la sainte communion, également essentiels, également dogmatiques, et qui méritent au même titre de commander la piété chrétienne - : la communion, incorporation à la vie de Notre-Seigneur, - la communion, incorporation à sa mort.
[...]
N'oubliez pas, disait saint Paul aux Corinthiens, qu'à chaque communion, vous « annoncez la mort du Seigneur » (I Cor. XI). Vous devez donc, telle est sa pensée, vous unir à son immolation, communier à sa mort. Et l'Imitation ne parle pas autrement : « Comme je me suis offert volontairement à Dieu mon Père pour vos péchés, les mains étendues et le corps sur la croix, en sorte qu'il n'est rien demeuré en moi qui n'ait été offert dans ce sacrifice de votre réconciliation avec Dieu, vous devez de même vous offrir volontairement à moi tous les jours à la messe en oblation pure et sainte de vous-même... aussi intimement que vous pouvez le faire. » (L. IV, ch. VIII).
[...]
Communier veut dire cela : devenir un avec l'hostie - donc s'offrir spirituellement avec elle - donc « offrir sa chair à crucifier avec ses vices et ses convoitises » (Gal. V, 24), et livrer sa vie, ses travaux, ses souffrances, ses prières, à Notre-Seigneur pour lui demander de les pénétrer de son esprit d'hostie.
[...]
« Vouloir retirer les fruits du sacrifice dans la communion sans nous sacrifier, vouloir nous diviniser par l'hostie sans nous immoler avec elle, c'est aspirer à vivre en parasites de l'autel, chercher le salut en dehors de la croix (1). » La communion bien comprise n'est pas seulement divinisante, elle doit être immolante, et elle ne sera l'une que si elle est l'autre. La communion bien comprise ne consiste pas seulement en un trésor que l'on reçoit ; elle doit être un trésor que l'on donne ; elle ne comprend pas seulement la réception d'une hostie, mais la donation d'une hostie. On ne reçoit dignement la Victime de l'autel qu'à la condition de s'offrir soi-même en victime sur l'autel en esprit d'adoration et d'expiation (2). »

1. P. J. Grimal : Le sacerdoce et le sacrifice de Jésus-Christ, p. 329 (Beauchesne, 1911). - 2. « Cette double fonction des fidèles, à la Messe, qui les constitue des offrants et des offerts est si réelle, que la liturgie du sacrifice est inintelligible sans cela et nous apparaît presque comme un non-sens. » Dom Vandeur, O.S.B., La Sainte Messe : Notes sur la liturgie, 6e éd., Gabalda, 1914, p. 135.

Raoul Plus s.j. (1882-1958), L'idée réparatrice (Livre II ch. 3), Gabriel Beauchesne, Paris, 1919.

Messe_Padre-Pio_5a.jpg

05:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : messe, communion, réparation, immolation, offrande, jésus-hostie |  Facebook | | |