Messe célébrée par le Pape François place Saint-Pierre (05 juin 2016)

Canonisations des BBx Stanislas de Jésus et Marie et Élisabeth Hesselblad
 

 Livret de la célébration
 
Le Pape François a présidé ce dimanche matin 5 juin une Messe de canonisation place Saint-Pierre. Celle du Père Stanislas de Jésus et Marie (1631-1701), un mystique polonais du XVIIe siècle, ainsi que de Marie Elisabeth Hesselblad (1870-1957), une religieuse suédoise née dans une famille luthérienne, très engagée dans l’œcuménisme. Stanislas de Jésus et Marie fonda en 1673 la Congrégation des Clercs mariaux de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, aujourd'hui présente dans une quinzaine de pays. Marie Elisabeth Hesselblad fut quant à elle reconnue Juste parmi les nations pour avoir sauvé des juifs pendant la dernière guerre mondiale à Rome. Ces canonisations concernent deux pays qui seront bientôt visités par le Pape François, qui doit se rendre en Pologne en juillet et en Suède en octobre.

De nombreux pèlerins polonais et suédois avaient fait le déplacement à Rome pour cet évènement, à commencer par le Président polonais Andrzej Duda, et Alice Kuhnke, ministre suédoise de la culture. La Messe a par ailleurs été concélébrée par le Cardinal Stanislas Dziwisz, Archevêque de Cracovie et ancien secrétaire de Jean-Paul II.

Le Pape a centré son homélie sur la résurrection. Il a salué le témoignage des deux nouveaux saints, « qui sont restés intimement unis à la passion de Jésus » et dont la vie a manifesté la puissance de la résurrection du Christ. En revenant sur les lectures du jour, le Saint-Père a souligné combien l’Évangile nous rappelait la victoire de Dieu sur la mort. Il a aussi expliqué que Saint Paul, en passant de persécuteur à témoin et héraut de l’Évangile, « est aussi une espèce de résurrection ».

Stanislas de Jésus et Marie et Marie Elisabeth Hesselblad sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection a précisé le Pape : les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé ».

Source : Radio Vatican.
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Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

MESSE ET CANONISATION DES BIENHEUREUX
STANISLAO DI GESÙ MARIA ET MARIE-ÉLISABETH HESSELBLAD

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Dimanche 5 juin 2016

 

La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous reconduit à l’événement central de la foi : la victoire de Dieu sur la souffrance et sur la mort. C’est l’Évangile de l’espérance jaillissant du Mystère pascal du Christ ; il irradie à partir de son visage qui révèle Dieu le Père, consolateur des affligés. C’est une Parole qui nous appelle à demeurer intimement unis à la passion de notre Seigneur Jésus, afin que se manifeste en nous la puissance de sa résurrection.  

En effet, dans la Passion du Christ, il y a la réponse de Dieu au cri angoissé, et parfois indigné, que l’expérience de la souffrance et de la mort suscite en nous. Il s’agit de ne pas échapper de la Croix, mais de rester là, comme l’a fait la Vierge Mère, qui en souffrant avec Jésus a reçu la grâce d’espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18).

Cela a aussi été l’expérience de Stanislas de Jésus Marie et de Marie Élisabeth Hesselblad, qui sont aujourd'hui proclamés saints : ils sont restés intimement unis à la passion de Jésus et la puissance de sa résurrection s’est manifestée en eux.

La première lecture et l’évangile de ce dimanche nous présentent justement deux signes prodigieux de résurrection : le premier opéré par le prophète Elie,  le second par Jésus. Dans les deux cas, les morts sont de très jeunes fils de femmes veuves qui sont rendus vivants à leurs mères.

La veuve de Sarepta – une femme non juive, qui cependant avait accueilli dans sa maison le prophète Elie – s’est indignée contre le prophète et contre Dieu parce que, justement pendant qu’Elie était son hôte, son enfant était tombé malade et avait à présent expiré dans ses bras. Alors Elie dit à cette femme : « Donne-moi ton fils ! » (1 R17, 19). Voilà un mot-clé : il exprime l’attitude de Dieu devant notre mort (sous toutes ses formes) ; il ne dit pas : « Garde-le, arrange-toi ! », mais il dit : « Donne-le moi ». Et en effet, le prophète prend l’enfant et le porte dans la chambre à l’étage supérieur, et là, seul, dans la prière, « il lutte avec Dieu », le mettant devant l’absurdité de cette mort. Et le Seigneur écoute la voix d’Elie, parce qu’en réalité c’était Lui, Dieu, qui parlait et agissait à travers le prophète. C’était lui qui, par la bouche d’Elie, avait dit à la femme : « Donne-moi ton fils ». Et maintenant c’était Lui qui le rendait vivant à sa mère.

La tendresse de Dieu se révèle pleinement en Jésus. Nous avons entendu dans l’Évangile (Lc 7, 11-17) comme il a été saisi de compassion (cf. v. 13) pour cette veuve de Naïm, en Galilée, qui accompagnait son fils unique, encore adolescent, pour l’enterrer. Mais Jésus s’approche, touche le cercueil, arrête le cortège funèbre, et il aura certainement caressé le visage baigné de larmes de cette pauvre maman. « Ne pleure pas ! », lui dit-il (Lc 7, 13). Comme s’il lui demandait : « Donne-moi ton fils ». Jésus demande pour lui notre mort, afin de nous en libérer et de nous redonner la vie. En effet ce jeune s’est réveillé comme d’un sommeil profond et il a recommencé à parler. Et Jésus « le rendit à sa mère » (v. 15). Il n’est pas un magicien ! Il est la tendresse de Dieu incarnée ; en lui opère l’immense compassion du Père.

Que l’apôtre Paul, ennemi et persécuteur féroce des chrétiens, devienne témoin et héraut de l’Évangile (cf. Ga 1, 13-17), cela est aussi une espèce de résurrection. Ce changement radical n’a pas été son œuvre personnelle mais un don de la miséricorde de Dieu, qui l’« a mis à part » et l’« a appelé dans sa grâce » et a voulu révéler « en lui » son Fils pour qu’il annonce ce Fils parmi les nations (vv. 15-16). Paul dit que Dieu le Père a trouvé bon de révéler le Fils non seulement à lui mais aussi en lui, c’est-à-dire en imprimant dans sa personne, chair et esprit, la mort et la résurrection du Christ. Ainsi l’apôtre sera non seulement un messager, mais avant tout un témoin.

Et de même, avec les pécheurs, pris un à un, Jésus ne se lasse pas de faire resplendir la victoire de la grâce qui donne vie. Et aujourd’hui, et tous les jours, il dit à la Mère Église : « Donne-moi tes enfants », que nous sommes tous. Il prend sur lui nos péchés, les enlève et il nous redonne vivants à l’Église même. Et cela advient d’une manière spéciale durant cette Année Sainte de la Miséricorde.

Aujourd’hui, l’Église nous montre deux de ses enfants qui sont des témoins exemplaires de ce mystère de résurrection. Les deux peuvent chanter dans l’éternité avec les paroles du Psalmiste : « Tu as changé mon deuil en une danse, / sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rendrai grâce » (Ps 30, 12). Et tous ensemble nous nous unissons en disant : « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé » (Refrain du Psaume responsorial).

Source : site internet du Vatican.

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