10h00, Basilique Saint-Pierre : Sainte Messe célébrée par le Pape François (01 janvier 2017)

Retransmission en direct sur KTO

 Livret de la célébration

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur le site internet du Vatican.

+ A propos de l'homélie du Pape François : à lire ci-dessous.

A plusieurs reprises déjà depuis qu'il a accédé au Siège de Pierre, le Pape François a commis des inexactitudes, des approximations et des erreurs, doctrinales et/ou théologiques, à l'occasion de ses interventions - paroles avant l’Angélus, homélies, entretiens avec des journalistes, discours... - et je me suis jusqu'à présent fait discret à ce sujet. Le Saint-Père lui-même ne reconnaissait-il pas qu'il ne bénéficiait que de « peu de lumières théologiques » (novembre 2015, lors de sa réponse à une luthérienne au sujet de la communion eucharistique) ? Mais ces approximations, ces erreurs répétées sèment de plus en plus de doutes et de questions au sein de l’Église, et il me semble juste et nécessaire de rectifier celles qui portent atteinte gravement à la doctrine et donc à l'unité de l’Église. Mon point de référence restera le Catéchisme de l’Église Catholique, qu'à défaut d'en posséder un exemplaire (et de le lire) chez soi, l'on pourra consulter en ligne sur le site internet du Vatican.

Je reviendrai à l'occasion sur quelques erreurs passées. J'en viens directement ici à celle qui a été formulée ce dimanche, au cours de l'homélie.

Le Pape François a dit :
Texte original en italien :
« In Maria, il Verbo eterno non soltanto si fece carne ma imparò a riconoscere la tenerezza materna di Dio. Con Maria, il Dio-Bambino imparò ad ascoltare gli aneliti, le angosce, le gioie e le speranze del popolo della promessa. Con Lei scoprì sé stesso come Figlio del santo popolo fedele di Dio. »
Traduction officielle du Vatican :
« En Marie, non seulement le Verbe éternel s’est fait chair, mais il a appris à reconnaître la tendresse maternelle de Dieu. Avec Marie, l’Enfant-Dieu a appris à écouter les aspirations, les angoisses, les joies et les espérances du peuple de la promesse. Avec elle il s’est découvert lui-même Fils du saint Peuple fidèle de Dieu. »

Jésus, le Christ, Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, est né de la Vierge Marie, vrai Dieu et vrai homme.
le Catéchisme dit : « Il s’est fait vraiment homme en restant vraiment Dieu. Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme. » (464) - « Il est vraiment le Fils de Dieu qui s’est fait homme, notre frère, et cela sans cesser d’être Dieu, notre Seigneur. » (469)

Et le Catéchisme explicite très clairement la connaissance vraiment humaine du Fils de Dieu et la vie divine de sa personne :

472. Cette âme humaine que le Fils de Dieu a assumée est douée d’une vraie connaissance humaine. En tant que telle celle-ci ne pouvait pas être de soi illimitée : elle était exercée dans les conditions historiques de son existence dans l’espace et le temps. C’est pourquoi le Fils de Dieu a pu vouloir en se faisant homme "croître en sagesse, en taille et en grâce" (Lc 2, 52) et de même avoir à s’enquérir sur ce que dans la condition humaine on doit apprendre de manière expérimentale (cf. Mc 6, 38 ; Mc 8, 27 ; Jn 11, 34 ; etc.). Cela correspondait à la réalité de son abaissement volontaire dans "la condition d’esclave" (Ph 2,7).

473. Mais en même temps, cette connaissance vraiment humaine du Fils de Dieu exprimait la vie divine de sa personne (cf. S. Grégoire le Grand, ep. 10, 39 : DS 475 : PL 77, 1097B). "La nature humaine du Fils de Dieu, non par elle-même mais par son union au Verbe, connaissait et manifestait en elle tout ce qui convient à Dieu" (S. Maxime le Confesseur, qu. dub. 66 : PG 90, 840A). C’est en premier le cas de la connaissance intime et immédiate que le Fils de Dieu fait homme a de son Père (cf. Mc 14, 36 ; Mt 11, 27 ; Jn 1, 18 ; 8, 55 ; etc.). Le Fils montrait aussi dans sa connaissance humaine la pénétration divine qu’il avait des pensées secrètes du cœur des hommes (cf. Mc 2, 8 ; Jn 2, 25 ; 6, 61 ; etc.).

474. De par son union à la Sagesse divine en la personne du Verbe incarné, la connaissance humaine du Christ jouissait en plénitude de la science des desseins éternels qu’il était venu révéler (cf. Mc 8, 31 ; 9, 31 ; 10, 33-34 ; 14, 18-20. 26-30). Ce qu’il reconnaît ignorer dans ce domaine (cf. Mc 13, 32), il déclare ailleurs n’avoir pas mission de le révéler (cf. Ac 1, 7).

(Toutes références du CEC sur cette page.)

Jésus, vrai homme, a donc du apprendre à parler, à marcher, à s'habiller, à lire et à compter, puis à manier la scie et le rabot, etc., toutes choses relatives à son humanité.

Mais le Verbe éternel fait chair n'avait rien à « apprendre » concernant la tendresse ou les attributs de Dieu (étant Dieu Lui-même), ni des espérances et angoisses du peuple hébreu (Il est venu pour leur salut), et encore moins à « découvrir » qu'Il était le Fils du Père né parmi les hommes, puisque précisément « Le Verbe s’est fait chair pour que nous connaissions ainsi l’amour de Dieu. » (458)


Rappelons avec le Catéchisme que
« Le nom de Jésus signifie que le nom même de Dieu est présent en la personne de son Fils (cf. Ac 5, 41 ; 3 Jn 7) fait homme pour la rédemption universelle et définitive des péchés. Il est le nom divin qui seul apporte le salut (cf. Jn 3, 5 ; Ac 2, 21). » (432)

Nombreux - hélas ! - sont les prêtres aujourd'hui qui dans leurs sermons affirment que Jésus ignorait tout de son propre avenir, qu'il ne comprit que peu à peu sa mission, que les "signes" qu'il accomplit n'eurent rien de miraculeux, qu'il ignorait sa crucifixion à venir - voire que celle-ci aurait très bien pu ne pas avoir lieu... Puissent les fidèles ouvrir régulièrement leur Catéchisme, pour asseoir leur foi sur des bases solides, que nombre de paroles malheureuses et de plus en plus fréquentes auront tôt fait d'ébranler si nul ni prend garde. Qu'en cela le Saint-Esprit nous aide, et puisqu'il nous le demande avec insistance, prions avec ferveur pour le Pape François, afin qu'il soit éclairé sur les paroles qu'il doit prononcer, et qu'il confirme toujours le peuple dont il a la charge dans la droiture de la foi catholique, une, sainte et apostolique.

« O Fils unique et Verbe de Dieu, étant immortel, tu as daigné pour notre salut t’incarner de la sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, qui sans changement es devenu homme, et qui as été crucifié, O Christ Dieu, qui, par ta mort as écrasé la mort, qui es Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous ! »
S. Jean Chrysostome, Tropaire "O monoghenis".

14:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : messe, pape, françois, sainte marie, mère, dieu, home deum, élie, vidéo |  Facebook | | |