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3 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

« Lorsque le Seigneur, Pain de Vie, eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ fût livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir. « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui vend, que le salaire de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. Il a été livré à cause de nos péchés, il a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ephésiens 5,25). Et de fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même. Quand Judas le trahit, c’est lui qui se livre : l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat.

« Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : «Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié !» Alors, le jour transmet au jour la parole (Psaume 19,3) — le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils lui obéissent dans l’amour. Et la nuit à la nuit passe le mot — Judas indique aux grands prêtres comment trouver Jésus pour qu’ils l’arrêtent. « Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié. » Je vois ici la figure d’un grand mystère. Judas est sorti, et Jésus a été glorifié. Le fils de perdition sort et le Fils de l’homme est glorifié. Celui qui sortait, c’était évidemment lui que tout à l’heure visaient ces mots : « Vous êtes purs, mais non pas tous » (Jean 13,10). Maintenant donc l’impur s’en va, les purs demeurent, et ils demeurent avec celui qui les rend purs. Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Matthieu 13,4). »

Saint Augustin, IVe siècle, Sur saint Jean, 62,4-6 ; 63,2.

Source : Portail Internet des Fraternités de Jérusalem

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