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5 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

« Je suis impudent et téméraire, ô mon secours et mon soutien de toujours, toi qui jamais ne te lasses ! Vois, c'est l'amour de ton amour qui me pousse à chercher ta face. Toi, tu me vois ; et moi, je ne puis te voir ; mais tu m'as donné le désir de toi, et de tout ce qui peut te plaire en moi. Et tu pardonnes tout de suite à cet aveugle qui court vers toi ; tu lui donnes la main dès que tu le vois trébucher.

Mais voici que, tout au fond de mon âme, la voix de ton témoignage se fait entendre et répond à mon désir. Elle gronde, elle secoue tout ce qui est au-dedans de moi, et mes yeux intérieurs sont aveuglés par l'éclat fulgurant de ta vérité. Elle me rappelle que l'homme ne peut te voir et vivre encore (Ex 33,20). Pour moi, abîmé dans le péché, je n'ai pas réussi jusqu'à ce jour à mourir à moi-même afin de vivre uniquement pour toi (2Co 5,15). Cependant, selon ta parole et par ta grâce, je reste là, en attente, sur le rocher de ma foi, en ce lieu qui est vraiment proche de toi (Ex 33,21). Appuyé sur cette foi, je prends patience, autant qu'il m'est possible, en attendant ; et j'embrasse ta droite qui m'enserre et me garde (Sg 5,16).

Parfois, lorsque je contemple et m'applique à voir - de dos (Ex 33,23) - celui qui me voit, à voir l'humilité de la vie humaine du Christ ton Fils, je m'arrête pour contempler… Le peu que j'ai pu sentir et percevoir de lui a attisé la flamme de mon désir intérieur. A peine je patiente, attendant que tu retires enfin ta main (Ex 33,22), et que tu répandes en moi ta grâce qui illumine pour que, selon la réponse de ta vérité, mort à moi-même et vivant pour toi, je commence à contempler à découvert ton visage. »

Guillaume de Saint-Thierry (vers 1085-1148), La contemplation de Dieu, 2-3 (SC n°61).

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