Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

« Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a avertis d'être de bons arbres afin de pouvoir porter de bons fruits. "Ou rendez l'arbre bon et son fruit bon, dit-il ; ou rendez l'arbre mauvais et son fruit mauvais ; car c'est par le fruit qu'on connaît l'arbre." Dans ces mots : "Ou rendez l'arbre bon et son fruit bon", il y a, non point un avis, mais un précepte salutaire que nous sommes obligés d'accomplir. Et dans ces autres : "Rendez l'arbre mauvais et son fruit mauvais", il n'y a pas un précepte à accomplir, mais l'avis d'être sur ses gardes. Car cet avis s'adresse à ces hommes qui croyaient, tout mauvais qu'ils étaient, pouvoir bien parler ou bien agir. Cela ne se peut, dit le Seigneur Jésus. Pour changer la conduite, il faut d'abord changer l'homme. Si celui-ci reste mauvais, il ne peut bien agir : et s'il est bon, il ne saura agir mal. [...]
Que chacun donc devienne un bon arbre, et qu'on ne s'imagine pas porter de bons fruits en restant arbre mauvais. Il n'y a de bons fruits que sur les bons arbres. Change ton coeur et tu changeras de conduite. Arraches-en la cupidité et plantes-y la charité. De même que la cupidité est la racine de tout mal (I Tim. VI, 10), la racine de tout bien est la charité.
Pourquoi alors, pourquoi des hommes murmurent-ils, disputent-ils entre eux et disent-ils Qu'est-ce que le bien ? — Ah ! si tu savais ce que c'est que le bien ! Le bien véritable n'est pas ce que tu voudrais avoir, mais ce que tu ne veux pas être. Tu voudrais avoir la santé du corps ; c'est un bien sans doute, mais ce n'est pas un grand bien, car le méchant l'a aussi. Tu veux avoir de l'or et de l'argent ; j'en dis autant, c'est un bien, mais à la condition que tu en feras un bon usage. Et tu n'en feras pas un bon usage, si tu n'es bon toi-même. D'où il suit que l'or et l'argent sont un mal pour les méchants et un bien seulement pour les bons. Ce n'est pas que l'or et l'argent rendent ceux-ci bons ; mais ils ne sont employés à un bon usage que pour être tombés entre les mains des bons. Tu veux de l'honneur ; c'est un bien, mais à condition encore que tu en feras un sage emploi. Combien y ont trouvé leur ruine ! Et pour combien a-t-il été un instrument de bonnes oeuvres !
Ainsi donc, s'il est possible, sachons mettre de la différence entre ces diverses sortes de biens, puisqu'il est aujourd'hui question de bons arbres. »

Saint Augustin, Sermon LXXII (1-4-5), in "Sermons détachés, Tome VI, Première série", des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

Source : Abbaye Saint Benoît.

Les commentaires sont fermés.