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8 juillet : Méditation

« "Heureux les pauvres de cœur, nous dit le Christ, le Royaume des cieux est à eux" (Mt 5, 3). Le cœur pauvre : des mains ouvertes vers Dieu. Il ne pose pas d'obstacle. Il présente le vide de sa pauvreté devant la générosité infinie de son Père. Sa pauvreté le rend l'égal de Dieu, car sa capacité à recevoir est illimitée. Son cœur peut toujours recevoir plus d'amour, son esprit toujours plus de lumière. Dieu ne peut pas le refuser. La pauvreté est la porte de la béatitude : elle est une béatitude depuis que le Christ a voulu devenir pauvre pour changer cette pauvreté dans sa richesse divine. "Vous connaissez en effet la générosité de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui, pour vous, de riche qu'il était, s'est fait pauvre, pour vous enrichir de sa pauvreté" (2 Co 8, 9).
Notre pauvreté doit être lucidement acceptée et aimée. Cela n'est pas si facile. Il n'est pas facile d'accepter l'incapacité de notre esprit à saisir Dieu, l'immense distance entre nos concepts les plus élevés et son mystère infini de lumière. Il n'est pas facile de renoncer à toute prétention, à toute autosuffisance, à une valeur personnelle qui viendrait de nous, à nos "droits" devant Dieu. Nous sommes même préparés à fournir des efforts énormes pour paraître justes devant Dieu, d'une justice qui viendrait seulement un peu de nous. Un des côtés les plus difficiles de la foi est de reconnaître que cette justice à nous n'est qu'une balayure, selon l'expression énergique de saint Paul (voir Ph 3, 8), et que c'est le Christ qui est notre justice et notre sainteté – le Christ seul. […]
La pauvreté, dans la vérité de sa nudité, n'est autre chose que la pureté qui ne veut que l'Amour ; qui ne veut rien opposer, même pas soi-même, devant la munificence infinie de l'amour divin ; qui ne veut rien être d'autre que la transparence de cet amour, comme une vitre sans défaut, qui laisse passer la lumière sans changement ni diminution, sans détourner le plus petit rayon par quelque imperfection. »

Le chemin du vrai bonheur, par un Chartreux, Presses de la Renaissance, Paris, 2002.

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