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5 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

« "Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel" (v.32).
La manne n'était donc pas le pain du ciel ; pourquoi donc la dit-on un pain du ciel ? On l'appelle le pain du ciel dans le même sens que l'Ecriture dit : "Les oiseaux du ciel" (Ps VIII, 8), et aussi : "Et le Seigneur a tonné du haut du ciel" (Ps XVII, 15). Le pain que le Père donne, Jésus-Christ l'appelle le pain véritable, non que le miracle de la manne fût faux, mais parce qu'il était une figure et non pas la vérité même. Jésus-Christ, parlant de Moïse, ne s'élève point au-dessus de lui, parce que les Juifs ne lui donnaient pas encore la préférence sur Moïse, et qu'ils croyaient ce législateur plus grand que lui. Voilà pourquoi, ayant dit : "Moïse ne vous a point donné", il n'a pas ajouté : C'est moi qui donne ; mais il dit : C'est mon Père. Alors les Juifs répondirent : "Donnez-nous ce pain à manger" ; ils croyaient encore qu'il s'agissait d'un pain matériel et sensible ; ils s'attendaient encore à contenter leur appétit. Voilà pourquoi ils accoururent si promptement. Que fait donc Jésus-Christ ? Peu à peu il élève leur esprit, et il ajoute : "Le pain de Dieu est celui qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde" (v.33) ; non seulement aux Juifs, dit-il, mais aussi à tout le monde. Il ne dit pas simplement la nourriture, mais une vie différente, de celle-ci : et il dit qu'il donne la vie, parce que ceux qui avaient mangé la manne étaient tous morts ; mais les Juifs encore attachés à la terre, disent : "Donnez-nous ce pain" (v.34). Sur quoi Jésus-Christ les reprend de ce que, tant qu'ils ont cru recevoir une viande corporelle, ils sont venus à lui en foule ; mais qu'aussitôt qu'ils ont appris que la viande qu'il leur voulait donner était spirituelle, ils ont cessé d'accourir, et il leur dit : "Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n'aura point de faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif (v.35). Mais je vous l'ai déjà dit : vous m'avez vu, et vous ne me croyez point" (v.36).

"Je suis le pain de vie". L'évangéliste commence maintenant d'entrer dans l'exposition des mystères. Et premièrement, il découvre la divinité du Christ, en disant : "Je suis le pain de vie" ; car il ne dit pas cela de son corps. Il parle de son corps vers la fin de ce chapitre : "Et le pain que je donnerai, c'est ma chair" (v.52). Mais ici il parle de sa divinité. Il est le pain parce qu'il est Dieu, le Verbe, de même qu'ici il devient le pain céleste par la descente du Saint-Esprit...
... si ces paroles les choquaient, que ne s'informaient-ils de Jésus, comment il était le pain de vie, comment il était descendu du ciel ? mais au lieu de le faire, ils se mettent à murmurer.
Ce qui prouve manifestement que ce n'était point là de quoi ils s'offensaient, c'est que Jésus-Christ disait : "C'est mon Père" qui vous "donne le pain" ; ils ne dirent pas : Priez-le de nous le donner, mais : Donnez-nous ce pain. Cependant Jésus-Christ n'avait pas dit C'est moi qui le donne, mais : "C'est mon Père qui le donne". »

Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Jean (XLV, 1,2), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

Source : Abbaye Saint Benoît.

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