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1er septembre : Méditation

« La grande haine des Saints contre le mal est une des magnificences qui au dernier jour raviront les hommes et les anges.
Cette grande haine est un des sentiments les plus inintelligibles à l'homme corrompu. Cette grande haine est l'éclair que la pureté fait dans la nuit en brandissant son glaive.
Cette grande haine est d'institution divine. Comme toutes les choses de premier ordre, elle a été promise avant d'être donnée. La promesse est sortie de la bouche de Dieu, au moment où commence l'histoire. Il a promis que le serpent serait haï. Et pour que l'on ne se trompât point sur la nature de cette haine, il a confié ce don sublime à la charité et à la douceur. Il a chargé la femme de haïr.
La haine du serpent a été confiée comme un dépôt à celle qui devait aimer les pécheurs jusqu'à livrer pour eux à la mort son Fils, le Fils du Père, l'Emmanuel qu'on attendait. Ce fut aux douces mains de la femme que fut confiée la haine sublime, comme un trésor de miséricorde ; et pour qu'on sût d'où elle venait, Dieu dit qu'il placerait lui-même cette haine entre la femme et le serpent.
Il ne faut pas s'étonner que la Vierge Marie aimât singulièrement les pécheurs. C'est qu'elle avait pour le péché une haine faite exprès, une haine faite de main de Dieu.
Les ténèbres qui nous entourent sont particulièrement profondes parce que l'humanité a laissé mourir ce feu sacré, la haine du mal.
Une immense conspiration, dans laquelle sont entrés beaucoup de gens qui ne s'en doutent pas, plaide la cause du mal devant la terre que nous habitons. La philosophie et la poésie sont entrées dans cette ténébreuse affaire. Nous avons tous les jours l'occasion de voir quelque nouveau salut, amical et respectueux, adressé par elle à l'esprit des ténèbres. Hegel, Renan, Victor Hugo sont entrés, par des portes différentes, dans le même souterrain. Certains hommes en sont venus à unir dans leur esprit l'idée du mal et l'idée du bien. »

Ernest Hello (1828-1885), Du néant à Dieu, fragments recueillis par Jules Philippe Heuzey (T.II), Paris, Perrin, 1921.

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