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15 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

"Femme, voici ton fils..."

« L'évangéliste Jean nous raconte ce qui se passa aux pieds de la croix du Sauveur, après que ses vêtements eurent été partagés, même par la voie du sort ; voyons son récit : "Les soldats firent ainsi. Or, la Mère de Jésus et la soeur de sa Mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine, étaient debout près de sa croix. Jésus donc, voyant sa Mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Après, il dit au disciple : Fils, voilà ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la reçut chez lui". Voilà bien l'heure dont Jésus parlait, quand, au moment de changer l'eau en vin, il disait à sa Mère : "Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ? mon heure n'est point encore venue" (Jn II, 4). Il prédisait cette heure qui n'était pas encore venue, cette heure où, sur le point de mourir, il devait reconnaître celle qui lui avait donné la vie du corps. Alors il se préparait à faire une oeuvre divine ; aussi semblait-il ne pas connaître la Mère, non de sa divinité, mais de son humanité, et la repoussait-il. Maintenant, il souffre dans son corps, et dans les sentiments d'une humaine affection, il recommande celle dans le sein de laquelle il s'est fait homme. Alors, il connaissait Marie en vertu de sa puissance, puisqu'il l'avait créée ; maintenant, Celui que Marie a mis au monde est attaché à la croix.

Nous trouvons ici un sujet d'instruction. Le Sauveur fait lui-même ce qu'il nous enseigne ; précepteur plein de bonté, il apprend à ses disciples, par son exemple, tout le soin que des enfants pieux doivent prendre des auteurs de leurs jours. Le bois auquel se trouvaient cloués ses membres mourants était comme une chaire où notre Maître se faisait entendre et nous donnait ses leçons. C'était à cette source de saine doctrine que l'apôtre Paul avait puisé, quand il disait : "Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et surtout de ceux de sa maison, il a renoncé à la foi et il est pire qu'un infidèle" (I Tm V, 8). Y a-t-il des personnes plus proches les unes des autres que les parents ne le sont de leurs enfants, ou les enfants de leurs parents ? Le maître à l'école de qui se forment les saints, nous donnait donc en lui-même l'exemple pour confirmer un de ses plus précieux commandements ; car s'il pourvoyait à l'avenir de Marie en lui donnant un autre fils qui tiendrait sa place, il n'agissait pas comme Dieu à l'égard d'une servante créée et gouvernée par lui, mais comme homme à l'égard d'une Mère qui lui avait donné le jour et qu'il laissait en cette vie. Pourquoi a-t-il agi de la sorte ? Ce qui suit nous l'apprend ; car, parlant de lui-même, l'Evangéliste ajoute : "Et, depuis ce moment, le disciple la reçut chez lui". D'ordinaire, Jean ne se désigne pas autrement qu'en disant que Jésus l'aimait ; le Sauveur affectionnait tous ses disciples, mais il chérissait davantage encore celui-ci ; il était même si familier avec lui qu'à la Cène il lui permit de s'appuyer sur sa poitrine (Jn XIII, 23) ; c'était sans doute pour l'aider à imprimer sur l'Evangile qu'il devait prêcher en son nom, le sceau de sa divine excellence. »

Saint Augustin, Traité CXIX sur Saint Jean (1-2), in Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

Source : Abbaye Saint Benoît.

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