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18 décembre : Toute l'année avec les Pères...

Jésus : "Le-Seigneur-sauve" - Emmanuel : "Dieu-avec-nous" (Mt 1, 18-24)

« L’évangéliste Matthieu, avec peu de mots, mais pleins de vérité, rapporte la naissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, par laquelle, étant fils éternel de Dieu avant les siècles, il est apparu dans le temps comme un fils d’homme. Il avait rappelé les générations de ses ancêtres, depuis Abraham jusqu’à Joseph, l’époux de Marie. Et certes, il convenait de toute façon que Dieu, puisqu’il voulait devenir homme par amour pour les hommes, ne naquît pas d’une autre que d’une vierge et que, lorsqu’il arriverait qu’une vierge enfantât, elle ne put procréer un autre fils que Dieu lui-même : Voici, dit le prophète, la Vierge portera et enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, nom qui se traduit: Dieu avec nous (Is 7,14).

Le nom de Sauveur "Dieu-avec-nous", donné par le prophète, signifie les deux natures de son unique personne. En effet, celui qui est Dieu, né du Père avant tous les siècles, c’est lui-même qui est Emmanuel à la fin des temps, c’est-à-dire Dieu avec nous. Il l’est devenu dans le sein de sa mère, parce qu’il a daigné accepter la fragilité de notre nature dans l’unité de sa personne, quand le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous (Jn 1,14). C’est-à-dire qu’il a commencé d’une manière admirable à être ce que nous sommes, sans cesser d’être ce qu’il était, en assumant notre nature, de façon à ne pas perdre ce qu’il était en lui-même. [...]

En hébreu "Jésus" veut dire "salut" ou "Sauveur", un nom qui désignait pour les prophètes une vocation très déterminée. D'où ces paroles chantées dans un grand désir de le voir : "Mon âme exultera dans le Seigneur et se réjouira dans son salut ; mon âme se consume après ton salut" (Ps 12,6 ; 34,9 ; 118,81). "Je me glorifierai dans le Seigneur, je me réjouirai en Dieu mon Sauveur" (Ha 3,18). Et surtout : "Mon Dieu, en ton nom, sauve-moi" (Ps 54,3). c'est comme si on disait : "Toi qui t'appelles Sauveur, en me sauvant, manifeste la gloire de ton nom". Donc le nom du fils qui est né de la Vierge Marie est Jésus, selon l'explication de l'Ange : "C'est lui qui sauve son peuple de ses péchés". [...]

Marie mit donc au monde son fils premier-né (Lc 2,7), c’est-à-dire le fils de sa substance ; elle enfanta celui qui, avant toute créature, était Dieu, né de Dieu, et qui, dans l’humanité où il était créé, devançait en mérite toute créature.

Et elle lui donna le nom de Jésus (cf. Lc 2,21). Donc, le nom de Jésus est celui du fils qui, né de la Vierge, signifie selon l’explication de l’ange qu’il sauvera son peuple de ses péchés. Or, celui qui sauve des péchés, c’est évidemment lui aussi qui sauvera des corruptions de l’âme et du corps, qui sont les suites du péché.

Quant au nom du Christ, c’est le titre d’une dignité sacerdotale et royale. Car les prêtres et les rois, sous la loi ancienne, étaient appelés Christs à cause de la chrismation. Cette onction d’huile sainte préfigurait celui qui, en venant dans le monde comme vrai roi et pontife, a été consacré d’une onction de joie, comme aucun de ses semblables (Ps 44,8). A cause de cette onction ou chrismation, le Christ en personne et ceux qui participent à la même onction, c’est-à-dire à la grâce spirituelle, sont appelés "chrétiens".

Du fait qu’il est Sauveur, le Christ peut nous sauver de nos péchés ; du fait qu’il est pontife, il peut nous réconcilier avec Dieu le Père ; du fait qu’il est roi, qu’il daigne nous donner le royaume éternel de son Père, Jésus Christ notre Seigneur qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. »

Saint Bède le Vénérable, Homélies pour la Vigile de Noël, 5, CCL 122, 32-36 (Trad. Solesmes et Clerus.org).

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