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18 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

Guérison du paralytique (Mc 2, 1-12 - cf. Mt 9, 1-8)

« Saint Matthieu dit simplement qu’on amena cet homme devant Jésus-Christ. Mais les autres évangélistes disent que ceux qui le portaient le descendirent par le haut du toit, et le présentèrent à Jésus-Christ sans lui dire une seule parole, et en le laissant faire ce qu’il lui plairait. Lorsque Jésus-Christ commençait à prêcher, il allait lui-même de tous côtés dans les villes, et il n’exigeait pas une si grande foi de ceux qui le venaient trouver ; mais ici il laisse venir ces gens à lui, et il veut qu’ils aient de la foi. "Jésus voyant leur foi", dit l’Evangile, c’est-à-dire la foi de ceux qui avaient descendu ce malade du haut du toit. [...] Toutefois on peut dire ici que celui même qui était malade avait de la foi, puisque sans cela il n’eût jamais souffert qu’on le descendit de la sorte.

Voyant donc la grande foi que ces gens lui témoignaient, Jésus-Christ de son côté se hâta de leur donner un témoignage de sa puissance, en déliant avec l’autorité d’un Dieu les péchés de ce malade, et en se montrant égal en tout à son Père. Il s’était déjà fait connaître plus haut, lorsqu’il enseignait comme ayant autorité, lorsqu’il disait au lépreux : "Je le veux, soyez guéri" ; lorsqu’il louait le centenier d’avoir dit : "Dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri" ; lorsqu’il mettait par une seule parole un frein à la mer, et calmait les flots et la tempête ; lorsqu’il chassait les démons en Dieu, et leur faisait sentir qu’il était leur Seigneur et leur juge.

[...]

Lorsque Jésus-Christ parle au paralytique, il ne lui déclare pas ouvertement qu’il est Dieu, il ne lui dit pas : "Je vous pardonne vos péchés" ; mais, "vos péchés vous sont pardonnés." Mais lorsque ses ennemis le pressent, et le forcent de se déclarer, il le fait enfin, et leur dit : "Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés : Levez-vous, dit-il, emportez votre lit, et allez-vous-en dans votre maison. Et le paralytique se levant, s’en alla à sa maison."

Il veut partout convaincre les hommes de la vérité de ce qu’il leur dit, par des preuves dont ils ne puissent douter, comme lorsqu’il dit au lépreux : "Allez vous montrer aux prêtres" ; lorsqu’il donne en un moment une santé si parfaite à la belle-mère de saint Pierre, qu’elle le sert à table en sortant du lit ; et lorsqu’il permet aux pourceaux de se précipiter dans la mer. Il prouve ici de même par la guérison du paralytique que les péchés de celui-ci lui sont véritablement remis ; et il prouve la guérison en commandant à cet homme d’emporter son lit, afin qu’on ne s’imaginât pas que ce miracle ne fût qu’une illusion.

Lorsque, par son ordre, le paralytique s’est levé, Jésus le renvoie dans sa maison, montrant par là son humilité en même temps qu’il prouve que la guérison est réelle et non fantastique ; il prend pour témoin de cette guérison ceux qui l’avaient été de la maladie. J’aurais souhaité, semble-t-il dire, par votre maladie que j’ai guérie, guérir aussi ceux qui sont malades ici, non dans le corps, mais dans l’âme ; mais puisqu’ils ne le veulent pas, allez-vous-en chez vous, afin que vous guérissiez au moins les âmes malades de vos proches. Il fait voir ainsi qu’il est également le créateur du corps et de l’âme, en guérissant la paralysie de l’âme avant même celle du corps, et en prouvant l’une qui était invisible, par l’autre qui était manifeste aux yeux de tous. »

Saint Jean Chrysostome, Homélie XXIX sur Saint Matthieu (1-3), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

Source : Abbaye Saint-Benoît.

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