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26 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

"Il a perdu la tête." (Mc 3, 20-21)

« Que dites-vous : "Ils ne l'ont point glorifié comme Dieu ? — Ils ne lui ont point rendu grâces." — Glorifier Dieu, c'est donc lui rendre grâces ? — Sans aucun doute. Qu'y a-t-il de pire que l'ingratitude envers Dieu dans un être qui est créé à son image et qui le connaît ? Oui sûrement, glorifier Dieu, c'est lui rendre grâces. Les fidèles savent en quel lieu et à quel moment on dit : Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. Or qui rend grâces à Dieu, sinon celui qui élève son coeur vers le Seigneur ? Aussi ces hommes déclarés inexcusables sont réellement coupables, parce que connaissant Dieu ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu ni ne lui ont rendu grâces. Et qu'est-il arrivé ? "Ils se sont évanouis dans leurs pensées." Pourquoi se sont-ils évanouis, sinon pour avoir été orgueilleux ? La fumée aussi s'évanouit en montant, et le feu brille et chauffe d'autant plus qu'il s'alimente plus près de terre. "Il se sont évanouis dans leurs pensées, et leur coeur insensé s'est obscurci." Quoique plus élevée que le feu, la fumée n'est-elle pas noire ?

Considère enfin ce qui suit, voici le point capital : "En se disant sages, ils sont devenus fous." (Rm I, 18-22) Ils se sont arrogé ce qu'ils avaient reçu de Dieu, et Dieu leur a repris ses dons. Il s'est caché à ces orgueilleux, lui qui s'était révélé clairement à eux pendant qu'ils cherchaient le Créateur dans la créature.

Le Sauveur dit avec raison : "Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents" ; soit à ceux qui dans leurs investigations multipliées et leurs actives recherches sont parvenus à connaître la créature mais nullement le Créateur ; soit à ceux qui connaissant Dieu ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ne lui ont pas rendu grâces et n'ont pu le voir qu'imparfaitement et sans utilité, à cause de leur orgueil. "Vous avez donc caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez révélées aux petits." A quels petits ? Aux humbles. "Sur qui repose mon Esprit ? Sur l'homme humble et paisible qui redoute mes paroles (Is LXVI, 2)." Pierre a redouté ces paroles ; elles n'ont pas été redoutées par Platon. Conserve donc, pécheur, ce qu'a perdu le grand philosophe. "Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez découvertes aux petits." Vous les avez cachées aux superbes et révélées aux humbles.

Quelles sont ces choses ? Quand le Sauveur parlait ainsi, il n'avait en vue ni le ciel ni la terre ; il ne les montrait pas du doigt en tenant ce langage. Qui ne voit en effet le ciel et la terre ? Les bons les voient comme les méchants ; car Dieu fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons (Mt V, 45). Quelles sont donc ces vérités ? C'est que "toutes choses m'ont été données par mon Père (Ib. XI, 27.)." »

Saint Augustin, Sermons détachés sur l'Evangile de Saint Luc, Sermon LXVIII (5-6), in Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

Source : Abbaye Saint Benoît.

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