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31 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

La lampe sous le boisseau (Mc 4, 21-25 - cf Mt 10, 26 ; Lc 8, 16-17)

« "Et on n'allume point une lampe pour la mettre sous le boisseau." Comment interpréter ces paroles ? "Mettre sous le boisseau", signifie-t-il simplement cacher une lampe, comme qui dirait : Personne n'allume une lampe pour la cacher ? ou bien ce mot de boisseau a-t-il une autre signification ? Mettre une lampe sous le boisseau signifie-t-il préférer les avantages du corps à la prédication de la vérité, en sorte qu'on cesse de l'enseigner de peur de subir quelque désagrément dans les choses corporelles et passagères ? En tout cas ce mot de boisseau est bien choisi : soit à cause de la mesure dans laquelle chacun recevra la récompense de ce qu'il aura fait, selon ce témoignage de l'Apôtre : "Afin que, là, chacun reçoive ce qui est dû à son corps" (II Co V,10) ; et suivant cet autre texte où l'idée de mesure personnelle, se retrouve encore : "Selon la mesure avec laquelle vous aurez mesuré, mesure vous sera faite" (Mt VII,2) ; soit parce que les biens passagers, qui concernent le corps, commencent et finissent dans un nombre de jours déterminé, indiqué peut-être par le boisseau ; tandis que les biens éternels et spirituels ne sont point resserrés dans de telles limités : "Car ce n'est pas avec mesure que Dieu donne son esprit" (Jn III,34). Donc quiconque obscurcit et voile la lumière de la bonne doctrine sous les avantages temporels, met la lampe sous le boisseau. "Mais sur le chandelier". Ce qui a lieu quand on assujettit son corps au service de Dieu, en sorte que la prédication de la vérité ait le dessus et l'esclavage du corps le dessous ; et que cependant ce même esclavage du corps fasse briller la doctrine, laquelle s'insinue dans l'esprit des auditeurs par la voix, par la langue, par les autres mouvements du corps qui contribuent aux bonnes oeuvres. L'Apôtre met donc la lampe sur le chandelier, quand il dit :  "Je ne combats pas comme frappant l'air ; mais je châtie mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé". Dans ce qui suit : "Afin qu'elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison", il faut, je pense, entendre par maison, le lieu que les hommes habitent, c'est-à-dire ce monde, dans le sens où il est dit plus haut : "Vous êtes la lumière du monde" ; à moins qu'on ne veuille y voir la figure de l'Eglise : ce qui n'est point déraisonnable. »

Saint Augustin, Commentaires sur l'Ecriture, Explication du Sermon sur la montagne, Liv. I ch. VI (17), in Oeuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-Le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867.

Source : Abbaye Saint Benoît.

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