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23 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

"Aimez vos ennemis..." (Mt 5, 43-48)

« En aimant ton ennemi, tu souhaites qu’il te soit un frère. Ce n’est pas ce qu’il est que tu aimes en lui, mais ce que tu veux qu’il soit. Imaginons du bois de chêne non taillé. Un artisan habile voit ce bois, coupé dans la forêt ; ce bois lui plaît ; je ne sais pas ce qu'il veut en faire, mais ce n'est pas pour qu'il demeure comme il est que l’artiste aime ce bois. Son art lui fait voir ce que ce bois peut devenir ; son amour ne va pas au bois brut, il aime ce qu'il en fera, non le bois brut.

C'est ainsi que Dieu nous a aimés quand nous étions pécheurs. Il dit en effet : "Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades." Nous a-t-il aimés pécheurs pour que nous demeurions pécheurs ? L'Artisan nous a vus comme un bois brut venant de la forêt, et ce qu'il avait en vue, c'est l’oeuvre qu'il tirerait de là, non le bois ou la forêt.

Toi de même : tu vois ton ennemi s'opposer à toi, t'accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu'il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu'il a été fait par Dieu. Ce qu'il est en tant qu'homme, c’est l’oeuvre de Dieu ; la haine qu'il te porte, c'est son oeuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? "Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le." Tu n'aimes pas en cet homme ce qu'il est, mais ce que tu veux qu'il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère. »

Saint Augustin, Commentaire sur la 1ère lettre de Jean, § 8,10.

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