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Méditation : Jésus crucifié

« Parcourons d'un regard d'amour le divin crucifié depuis les pieds jusqu'à la tête, depuis le moindre battement de son coeur jusqu'à ses plus vives émotions : tout nous presse de l'aimer ; tout nous crie : Mon fils, donne-moi ton coeur (¨Pr XXIII,26). Ses bras étendus nous disent qu'il nous embrasse tous dans sa dilection ; sa tête, qui ne pourrait reposer que sur les épines dont elle est hérissée, s'incline vers nous, pour nous donner le baiser de paix et de réconciliation ; sa poitrine, toute brisée de coups se soulève par les battements du coeur que l'amour émeut ; ses mains, violemment déchirées par la pesanteur du corps ; ses pieds, dont la plaie s'élargit par le poids qu'ils portent ; sa bouche desséchée par la soif ; toutes les plaies enfin dont son corps est couvert, forment comme un concert de voix qui nous crient : "Voyez comme je vous ai aimés !" Et que ne pouvons-nous pénétrer dans son Coeur ! Nous le verrions, ce Coeur, tout occupé de chacun de nous, comme s'il n'avait que chacun de nous à aimer ; demandant miséricorde pour nos ingratitudes, nos tiédeurs et nos péchés ; sollicitant pour nous tous les secours de grâce que nous avons reçus et que nous recevrons ; offrant pour nous à son Père son sang, sa vie, toutes ses douleurs intérieures et extérieures ; enfin, se consumant dans des ardeurs indicibles d'amour, sans que rien puisse l'en distraire. Ô amour ! serait-ce trop de mourir d'amour pour tant d'amour ? Ô bon Jésus ! je vous dirai avec saint Bernard : "Rien ne me touche, rien ne m'émeut, rien ne m'embrase, rien ne presse mon coeur de vous aimer comme votre sainte Passion. C'est là ce qui me gagne le plus à vous, ce qui m'y unit plus étroitement, ce qui m'y attache plus fortement." Ô ! que saint François de Sales avait bien raison de dire que le mont du Calvaire est le mont de l'amour ; que c'est là que dans les plaies du lion de la tribu de Juda les âmes fidèles trouvent le miel de l'amour, et que dans le ciel même, après la bonté divine, votre sainte Passion est le motif le plus puissant, le plus doux, le plus violent, qui ravit d'amour tous les bienheureux ! Et moi, après cela, ô Jésus crucifié ! pourrais-je vivre d'une autre vie que de la vie d'amour pour vous ? »

Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Vendredi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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