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Méditation : vivre en Jésus-Christ

« Silence ! Patience, recueillement ! N'ouvrir la bouche que pour demander des choses indispensables, pour répondre avec douceur, amabilité, ou encore pour un mot à propos, inspiré de Jésus, pouvant faire du bien et plaisir autour de moi ; à part cela : silence absolu, silence d'humilité, de douceur, de recueillement, en Dieu, en Jésus crucifié.
Parler de la manière dont Jésus eût parlé. Ecoutant sa réponse et la disant à travers Lui. On a la voix de son cœur, ma voix doit être celle du Cœur de Jésus. Attention, mon âme, noblesse oblige !
Avec les visiteurs : parler peu encore et bien à propos. Répondre aimablement, en peu de mots, pour ce qui me concerne... Ecouter si on parle bien. Sinon, écarer les banalités très délicatement, tout doucement, par une "joyeuseté"... Accueillir toutes les âmes que Jésus m'envoie. Le voir, Lui, en toutes. Ne parler que sous l'inspiration de Jésus Sagesse infinie, de Jésus Lumière, de Jésus Charité.
Donner simplement, à la façon délicate du Cœur de Jésus, ce que l'on désire que je dise, lorsqu'il s'agit du bien des âmes et de la gloire divine. Jésus sera "mon verbe", donc : ma prudence, ma discrétion, ma donation... Lui seul, et tout en Lui seul. Rien d'inutile. Mortifier ma langue de toute façon, mais me renoncer pour parler, écouter, accueillir, supporter, patienter, dans toutes les occasions.
Il faut me faire "toute à tous" dans la charité de notre Christ. Devenir absolument le bon pain que chacun puisse manger, attaquer à son gré, sans être obligé de calculer si le "pain" sentira l'inévitable "coup" qui le brise pour le prendre.
Etre douce, aimable, compatissante, ... prévenante, indulgente, très respectueuse, et très bonne avec tous et avec chacun.
L'être plus encore avec qui m'aurait fait de la peine. L'être surtout avec les personnes dont l'ignorance grossière ou indélicate me peinerait.
Tout excuser ! tout pardonner avant d'avoir senti la blessure. Aimer et bénir. Ne savoir qu'aimer et bénir... que défendre et excuser... couvrir de la divine charité les fautes ou faiblesses d'autrui, excusables à tant de titres !
Le Coeur de Jésus doit être mon seul mouvement, ma seule vie. Donc si Jésus vit en moi, je dois "Le manifester" et non "Le défigurer". Dieu est charité, Jésus est amour, et ma vie doit, sous tous rapports, être cachée en Dieu avec Jésus-Christ.
Parler "Jésus". Ecrire de même. Ma vie c'est Jésus-Christ ! »

Séraphie-Adèle, 5 avril 1914, in "Une âme victime et hostie" (1882-1915), par le P. Fleury-Divès, P. Lethielleux, Paris, 1919.

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Commentaires

  • Cette très belle méditation ME DECOURAGE...comme je suis loin de ce portrait !
    Merci tout de même, mais qui est SERAPHIE-ADELE ?

  • Cette méditation vous décourage parce que vous y cherchez des points de comparaison avec vous-même ("comme je suis loin de ce portrait" dites-vous)... ce qu'il ne faut jamais faire lorsque l'on côtoie par la lecture les écrits ou la vie des saints - ou des âmes ayant vécu "en odeur de sainteté" comme le dit si bien l'expression populaire...

    Ne jamais se comparer, pour deux raisons :

    - la 1ère, c'est que chacun de nous est unique : unique en ce qu'il est, en ses qualités et ses défauts, unique pour chaque grâce particulière reçue, unique pour la mission qu'il est appelé à remplir, sur le chemin de sainteté que Dieu a tracé devant lui...

    - la 2ème, c'est que nous sommes les plus mal placés pour savoir "où nous en sommes", et donc "évaluer" notre degré de sainteté... Dieu merci ! Car si nous le pouvions, quelle tentation d'orgueil ce serait là, et nous en avons déjà bien assez à repousser chaque jour sans y ajouter celle-ci ;)

    Cette méditation n'a donc aucune raison de vous décourager, si vous la lisez comme l'écrit d'une âme sainte qui vous accompagne, et en laquelle vous pouvez puiser ne serait-ce qu'un mot ou deux qui trouveront écho en votre âme... Selon chacun, cela pourra concerner, l'écoute, OU la patience, OU l'indulgence, OU la douceur, OU le pardon, OU la discrétion, etc. ... mais ne cherchez pas à "imiter" tout cela à la fois ! A chaque jour suffit sa peine, et à chaque âme son progrès particulier...

    Quant à Séraphie-Adèle, je pourrais vous résumer ici sa biographie, mais je crois qu'elle m'en voudrait un peu : elle a toujours souhaité vivre cachée du monde, et je n'ose donc trop écrire sur elle. Cette femme a vécu, après une courte période au couvent interrompue par une grave maladie, alitée et paralysée par la souffrance, unie aux souffrances du Christ et à son divin Cœur pendant plus de 10 ans, jusqu'à ce que Dieu la rappelle à Lui...

    Elle eut le privilège de connaître le Père Crozier (l'un des saints prêtres qui orientèrent Charles de Foucauld dans sa vocation, et dont j'aurai l'occasion de reparler ici), qui lui écrivit en janvier 1915, alors que la guerre faisait rage :
    "...En union avec Jésus, offrez-vous, telle que vous êtes et pouvez être encore, chargée de misères et de douleurs ; offrez-vous tout entière dans votre âme, dans votre corps broyé et brisé à l'amour et à la réparation. Offrez toutes les victimes, tous les blessés des champs de bataille, tous les saints et saintes de France passée et présente..."
    Elle mourut six mois plus tard, à l'âge de 33 ans...

    Vous voyez, il est inutile de chercher à se "comparer" à cette sainte âme...

    Relisez simplement cette méditation, et laissez votre âme grand ouverte pour qu'elle y cueille l'effort qui vous sera demandé, à vous personnellement, et priez pour que la grâce correspondante vous soit offerte dans le même temps... Je ne doute pas que cette lecture puisse porter de nombreux fruits...

    De tout cœur en union de prière,
    Jean-Claude

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