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Méditation : la Naissance de Notre Seigneur (1)

« La naissance de Jésus du sein de la Vierge Marie est un prolongement, dans le temps et sur la terre, d'une autre naissance, bien antérieure à celle-là, dans l'éternité et au ciel, sa naissance continuelle du sein de son Père. Et la joie de Marie et de Joseph, comme celle des pasteurs, est un reflet de la joie infinie qui fait communier le Père avec son Fils, dans l'unité du Saint-Esprit. Le Père contemple sans cesse le Fils s'écoulant de l'abîme de son amour, et le Fils fixe sans fin le regard de son Père. Un amour qui profère un Verbe et engendre un Fils, et un Fils qui accueille le don de son Père, éternellement reconnaissant et amoureux. Jamais, au grand jamais, un mortel ne pourra se figurer la démesure de cette divine joie.
Et cependant, voilà que tout homme est appelé à y entrer à son tour, et à en partager ne fût-ce que quelques miettes, et même, jour après jour, toujours davantage. Notre vocation de baptisés n'a pas d'autre sens : que cette joie du Père et du Fils, qui fut aussi, mais plus modestement, celle de la Vierge Marie en cette nuit de Noël, que cette joie devienne progressivement la nôtre. Car nous aussi, nous sommes désormais fils dans le Fils unique, cohéritiers avec lui. Nous pouvons crier avec lui : "Abba, Père", dans le Saint-Esprit, puisqu'il n'est plus seulement le Père de Jésus, mais aussi, et vraiment, notre Père (Rm 8, 15).
La naissance qui s'est passée dans la nuit de Noël, et qui a lieu de nouveau en cette liturgie, est donc le prolongement de la naissance éternelle dans la Trinité. Mais elle a un nouveau prolongement au fond de notre cœur, devenu nouvelle demeure de Jésus, Temple de l'Esprit, lieu des origines où le Père engendre sans cesse son fils, et chacun de nous avec lui. La crèche de Noël est désormais dans notre cœur. Le sein du Père aussi. C'est là que nous pouvons accueillir et adorer celui qui y renaît à chaque instant, et avec qui nous pouvons, reconnaissants et amoureux, contempler le visage du Père. C'est là aussi la demeure de notre joie, aujourd'hui et pour toujours. Oui : "Joyeux Noël !" »

Dom André Louf (1929-2010), Heureuse faiblesse - Homélies pour les Dimanches de l'Année A (Noël), Desclée de Brouwer, Paris, 1998.

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