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Ce jeudi à 10h30 : Rencontre du Pape François avec les curés de Rome

 

Lors de sa rencontre ce jeudi matin avec le clergé romain dans la salle Paul VI du Vatican, le Pape François, qui s’est largement confié et n’a pas hésité à se souvenir de certains épisodes de sa vie, est revenu sur la miséricorde en ce temps de Carême. Il a expliqué ce que signifie la miséricorde pour les prêtres, avant de faire le lien avec le Sacrement de la réconciliation, soulignant qu’il ne s’agissait ni de laxisme, ni de rigidité.

En ce temps de miséricorde, c’est un Pape qui a demandé pardon, dans un geste inhabituel, aux curés de Rome. Pardon, non tant en qu’évêque, mais en tant que chef du service diplomatique du Saint-Siège, dont un des membres a accusé, notamment de pédophilie, plusieurs prêtres de Rome.

« J’ai été très touché par la douleur de certains d’entre vous à cause des accusations formulées contre vous. J’ai parlé avec certains d’entre vous. Une folie ! moi, je suis proche des curés. Les accusés : ce sont tous les curés. Je veux vous demander pardon à vous, non en tant qu’évêque, mais comme responsable du service diplomatique du Saint-Siège parce que l’un des accusateurs appartient au service diplomatique. Mais cela n’a pas été oublié ; on étudie le problème afin d’éloigner cette personne. C’est un acte grave d’injustice et je vous demande pardon pour cela, à vous tous. »

Le Pape François a fait référence aux accusations de pédophilie et de comportements douteux formulées à l’encontre de plusieurs prêtres du diocèse de Rome par un ex-prêtre, Patrizio Poggi, et relayées et confirmées par le conseiller de la nonciature, Mgr Luca Lorusso. Les accusés ont alors contacté le Pape, leur expliquant leur souffrance face à de telles accusations.

Puis il a développé le thème de la miséricorde : il est parti du récit de Mathieu qui montre Jésus plein de compassion envers les personnes perdues qu'il rencontrait, « abandonnées et sans défense comme des brebis sans berger. » Nous ne sommes pas réunis, a-t-il dit à ses prêtres diocésains, « pour des exercices spirituels d'entrée en Carême mais pour entendre la voix de l'Esprit qui parle à toute l’Église en ce temps de miséricorde : On oublie trop vite jusqu'au magistère de l’Église ! Si c'est en partie inévitable, nous ne pouvons oublier les contenus principaux, les institutions majeures et les obligations faites au peuple de Dieu. La divine miséricorde est l'une d'elles. C'est à nous, ministres de l’Église, de garder vivant ce message par notre prédication, nos gestes et choix pastoraux, notamment en rendant au sacrement de la réconciliation sa place privilégiée ainsi qu'aux œuvres de miséricorde. »

Puis le Saint-Père s'est demandé ce qu'était la miséricorde pour un prêtre : « Comme Jésus devant ces personnes perdues, le prêtre ressent de la compassion... A l'image du Bon Pasteur, il est homme de miséricorde et de compassion, qui se fait serviteur de tous... Le prêtre est tout particulièrement miséricordieux dans l'administration de la réconciliation, et il le démontre par sa manière d'accueillir, de conseiller et d'absoudre...
Le prêtre vit le sacrement à la première personne...et il doit apprendre à avoir de la compassion. Un prêtre aseptisé est inutile. L’Église doit être conçue aujourd'hui comme un hôpital de campagne au service des blessés de la vie. Combien de blessés, combien de blessures, et combien de choses scandaleuses, y compris dans l’Église. Beaucoup de gens sont blessés par les illusions du monde, et nous les prêtres devons leur être proches. Devant l'urgence, on doit agir, sans attendre analyses et soins à long terme... Connaissez vous les blessures de vos paroissiens ? Leur êtes-vous proches ?... Souvent nous recueillons le témoignage de fidèles ayant eu à faire avec un confesseur rigide ou un autre laxiste... Si les différences de style sont normales elles ne peuvent toucher à la substance, à la doctrine morale et à la miséricorde. Pas plus le prêtre rigoriste que le prêtre laxiste ne témoigne correctement de Jésus-Christ, car l'un comme l'autre ne prend le fardeau du pénitent... La miséricorde véritable est de se charger de l'autre, de l'écouter avec attention et respect...et de l'accompagner dans son parcours de réconciliation. Le prêtre miséricordieux doit agir comme le Bon Samaritain...parce qu'il est capable de compassion. Il est le cœur du Christ. Pas plus que le laxisme le rigorisme accroît la sainteté...tandis que la miséricorde accompagne le cheminement vers elle...
Au final nous serons jugés sur notre capacité à nous faire proche de toute personne, à chacun de nos frères... Et à la fin des temps, seuls qui aura eu pitié de son frère blessé ou exclu pourra contempler la gloire du Christ. »

Cette rencontre fut aussi, pour le Pape, l’occasion de partager avec tous les prêtres présents quelques souvenirs de l’époque où il officiait à Buenos Aires. Il est notamment revenu sur la figure d’un vieux prêtre qui confessait sans arrêt, reconnu par les fidèles pour sa miséricorde. Au moment de son décès, lors du week-end pascal, le futur Pape a alors pris la croix du rosaire du défunt lui demandant : « donne-moi ne serait-ce que la moitié de ta miséricorde ». Depuis lors, le Pape porte sur son cœur, dans une poche en étoffe, cette croix et la touche dès qu’il a « une mauvaise pensée envers quelqu’un ». « Combien est bon l’exemple d’un prêtre miséricordieux » a ainsi conclu le Pape.

Sources : Radio Vatican et Vatican information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.3.14)

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