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  • Promulgation de Décrets

    A la suite de l'audience accordée hier au Cardinal Angelo Amato, SDB, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a ordonné la promulgation des décrets relatifs :

    au MIRACLE attribué

    au bienheureux Ludovico da Casoria (Arcangelo Palmentieri), prêtre et religieux italien (1814 - 1885), fondateur des Franciscaines Elisabethiennes.

    au bienheureux Amato Ronconi, italien du tiers ordre franciscain (vers 1226 - vers 1292), fondateur de l'actuelle maison de repos 'Opera Pia Beato Amato Ronconi'.

    Aux VERTUS HEROIQUES

    du serviteur de Dieu Alain-Marie Guynot de Boismenu, évêque et religieux français (1870 - 1953), Vicaire apostolique de Papouasie.

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    Le Vénérable Alain-Marie de Boismenu, « l'évêque des Papous »

    du serviteur de Dieu Wilhelm Janauschek, prêtre et religieux autrichien de la Congrégation du Très Saint Rédempteur (1859-1926).

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.4.14).

  • Audience générale de ce mercredi 16 avril 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Saint-Père a commenté la Passion du Christ et la trahison de Judas. Cet épisode dramatique, a-t-il rappelé, "marque le début de la Passion, un parcours de souffrance librement accepté par Jésus. Lui-même a dit offrir sa vie, une vie que personne ne lui a ôtée : 'J'ai le pouvoir de la donner et de la reprendre'... Comme au marché, cette vie a été payée 30 deniers !... S'étant engagé dans la voie de l'humiliation et du dépouillement, il est allé jusqu'à son terme", jusqu'à la mort en croix, "la pire des morts, celle réservée aux criminels. Considéré comme un prophète, il est mort comme un esclave. La Passion de Jésus est comme un reflet des souffrances de l'humanité, la réponse de Dieu au mystère du mal, de la souffrance et de la mort. On est souvent horrifié devant tout cela et nous nous demandons pourquoi Dieu le permet. La mort des innocents est tout particulièrement blessante. Voir des enfants souffrir nous fend le cœur. Mais Jésus prend tout ceci sur lui. C'est là le mystère du mal, dans lequel Jésus se charge de tout mal et de toute souffrance, se revêt de toutes les souffrances de l'humanité. Cette semaine, regardons le crucifix et embrassons les plaies du Christ, qui se charge des souffrances humaines. Nous attendons de Dieu la manifestation de sa toute puissance, qu'il abatte l'injustice, le mal, le péché et la souffrance en une victoire triomphante. Mais il nous montre au contraire une victoire si humble qu'elle semble une défaite à l’œil humain. Sur la croix, le Fils de Dieu se présente comme un vaincu. Torturé, il a fini par mourir. Mais sa Passion et sa mort étaient écrites, et il ne s'agit pas de simples faits accomplis. C'est un mystère déconcertant dont le secret se cache dans le fait que Dieu a aimé le monde au point d'offrir son Fils unique."

    "Au cours de la Semaine Pascale, pensons aux souffrances de Jésus et souvenons-nous qu'il a souffert pour nous, pour chacun de nous... Embrassons donc le crucifix en remerciant Jésus de l'avoir fait pour nous. Lorsque tout semblera perdu, lorsqu'il ne restera plus personne pour frapper le berger et que son troupeau sera dispersé, Dieu interviendra avec la puissance de la Résurrection. La Résurrection de Jésus n'est pas la fin heureuse d'une fable mais l'intervention du Père au moment où l'espérance humaine allait disparaître. Lorsque tout semble perdu, dans un grand moment de souffrance, tant de personnes ressentent ce besoin d'embrasser le crucifix car la Croix est proche de la Résurrection. La nuit est la plus noire juste avant le retour de la lumière. Au moment le plus obscur, Dieu intervient et offre la Résurrection. Jésus, qui a choisi la voie de la mort, nous appelle à le suivre dans son parcours d'humiliation... Quand nous sommes au fond du trou, fragiles pécheurs, ne masquons pas notre échec mais ouvrons-nous avec confiance à l'espérance divine, ainsi que Jésus l'a fait. Pendant la Semaine Sainte, empoignons le crucifix et embrassons-le en remerciant le Seigneur."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.4.14).

  • Mgr Aillet fait une mise au point (sans langue de bois) sur son voyage d'études en Russie

    Note sur mon voyage d’études en Russie
    31 mars – 4 avril 2014

    Certains organes de presse se sont fait l’écho de mon voyage d’études en Russie, en rendant compte des intentions qui y ont présidé de manière passablement erronée ; c’est la raison pour laquelle je me propose de donner quelques éclaircissements. Il semble que les auteurs de ces articles se soient laissé aller à ce péché que le Pape François a dénoncé récemment devant un parterre de journalistes catholiques italiens sous le nom de « désinformation ». En énumérant les péchés les plus graves que commettent les médias, il a notamment déclaré : « Ils sont trois : la désinformation, la calomnie et la diffamation » ; ajoutant : « Mais le plus grave, c’est la désinformation », ainsi définie : « La désinformation, c’est ne dire que la moitié des choses, celles qui me conviennent, et ne pas dire l’autre moitié : de sorte que celui qui regarde la télévision ou écoute la radio ne peut bien juger les choses parce qu’il n’a pas tous les éléments, car ils ne lui ont pas été livrés » (Cf Site de Radio Vatican, le 22 mars 2014, audience aux radios et télévisions d’inspiration catholique du réseau Corallo). Je renvoie aussi le lecteur à l’entretien que j’ai donné à Aymeric Pourbaix sur le site de Famille Chrétienne, le 3 avril, et qui rend bien compte de l’esprit dans lequel j’ai effectué ce voyage.

    1. La genèse d’un voyage d’études en Russie

    Le colloque international que l’académie diocésaine pour la Vie avait organisé à Biarritz en novembre 2012, avait rassemblé une trentaine d’intervenants de plusieurs nationalités, dont un certain nombre d’associations françaises, comme la Fondation Jérôme Lejeune et Alliance Vita. L’objectif était de souligner des convergences de vue et d’action en faveur de la vie et de la famille, par-delà les frontières et de susciter ainsi une coopération internationale en ces matières.

    Parmi ces intervenants, il y avait Gregor Puppinck, qui dirige une ONG de juristes (Centre européen pour le droit et la justice) auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des Droits de l’homme à Strasbourg. En contact étroit avec l’higoumène Philippe Ryabykh, représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou auprès du Conseil de l’Europe, il nous avait fait connaître Pavel Parfentiev, jeune catholique russe qui préside l’association For Family Rights à Moscou et qui était intervenu lors de notre colloque.

    C’est fort de ces liens que j’ai demandé à Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal à la Pastorale de la Famille et de la Vie, d’organiser un voyage d’études en Russie pour aller à la rencontre de ce qui se vit, tant dans la société russe que dans l’Église orthodoxe, pour promouvoir le mariage, la famille et l’accueil de la vie.

    Nous avons eu l’idée d’y associer des représentants d’associations françaises, non confessionnelles mais d’inspiration catholique, très engagées dans la promotion de la culture de la famille et de la vie. J’étais donc accompagné de :

    - Caroline Roux, Secrétaire générale d’Alliance Vita, qui était intervenue, il y a trois ans, avec Xavier Mirabel et Tugdual Derville, à Bayonne et à Pau, dans le cadre de la formation permanente du Clergé, et qui a été invitée à parler devant l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, en novembre dernier, dans le cadre du groupe de travail sur le phénomène social de l’avortement.
    - Thierry de la Villejégu, Directeur général de la Fondation Jérôme Lejeune. Je vous rappelle que le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a ouvert le procès de béatification du célèbre généticien et avocat de la vie des plus fragiles, et qu’il a célébré le 5 avril en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une messe pour le 20e anniversaire de sa mort (le 3 avril 1994).
    - Grégor Puppinck, président du Centre européen pour le droit et la justice, dont l’action a été déterminante par exemple pour le succès de l’initiative citoyenne européenne « One of us », qui est celle qui a reçu le plus grand nombre de signatures dans toute l’Europe (1 721 626 signatures validées) et dont l’audition publique aura lieu le 10 avril 2014 au Parlement européen de Bruxelles.
    - Aymeric Pourbaix, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne, qui en a profité pour faire une enquête sur la Russie actuelle, pour un prochain dossier indépendant de notre voyage d’études.
    - Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal à la Pastorale de la famille et de la vie du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.

    Il s’agissait pour nous de découvrir les initiatives de nos hôtes russes et de porter notre modeste témoignage d’un sursaut dans la société civile française et dans l’Église catholique de France, dont « la Manif pour tous » a été tout au long de l’année 2013 une réelle expression.

    Je précise que c’est au nom des liens d’amitié qui nous unissent que ce voyage a été organisé et que notre « délégation », comme l’ont appelée nos amis russes, n’avait aucun caractère officiel, sauf celui que le Patriarcat de Moscou a voulu lui donner : nous n’avions la prétention de ne représenter ni la Conférence des évêques de France, ni aucune organisation quelle qu’elle soit, encore moins « La manif pour tous », comme nous l’avons toujours précisé à nos interlocuteurs. Le voyage étant organisé sur place par le Père Philippe Ryabykh, en lien avec le Patriarcat de Moscou, il est vrai que beaucoup de portes nous ont été ouvertes.

    Il n’était pas question pour nous d’interférer avec la politique internationale, en particulier à propos de l’Ukraine et de la Crimée, ni de nous rendre à Moscou pour faire la propagande de Vladimir Poutine, comme de nombreux communistes français le faisaient sans vergogne au temps de l’union soviétique, sans d’ailleurs que cela n’émeuve beaucoup les médias de l’époque en France ! D’ailleurs, lorsque ce voyage a été organisé, il n’était pas encore question de la Crimée… Je précise que sur ce dernier point, le Pape François, toujours prompt à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans le monde, n’a émis à ce jour aucun jugement sur la situation de la Crimée, refusant même une déclaration commune avec le Président Obama qui l’y enjoignait.

    2. Rencontres avec les catholiques

    Je me devais de rencontrer premièrement le Nonce apostolique à Moscou (qui nous recevait à déjeuner à la nonciature le premier jour) et l’archevêque catholique de Moscou, Mgr Paulo Pezzi, que j’avais informés de ma visite, pour prendre la mesure de notre voyage et leur demander conseil pour aborder nos interlocuteurs russes.

    Tous les deux nous ont encouragés dans notre démarche informelle et amicale et nous ont confirmé qu’il y a bien aujourd’hui en Russie un contexte politique et législatif favorable à la famille et à la vie, permettant aux chrétiens, en particulier au Patriarcat de Moscou, de mettre en oeuvre toute une pastorale de la famille et de l’accueil de la vie.

    Une rencontre au centre culturel « Pokrovskie vorota » avec des membres de la communauté catholique francophone et des laïcs orthodoxes, nous a permis de partager sur le thème : « Témoignage d’une autre Europe : doit-on protéger la famille et la vie ? ».

    3. Rencontres avec le monde des élus

    Nos rencontres avec des représentants du Conseil de la Fédération de Russie (sorte de Sénat composé de deux représentants par Région), des députés de la Douma (Assemblée) membres d’un groupe parlementaire, tous partis politiques confondus, pour « la promotion des valeurs traditionnelles », ou du président de la commission des affaires étrangères de la Douma, nous ont permis d’apprécier le changement du pouvoir politique en faveur de la vie et de la famille. La situation délétère laissée par 70 ans de dictature soviétique, avec une démographie des plus préoccupantes (deux avortements pour une naissance à la fin de l’ère communiste !), mettant en péril l’avenir même de la Russie, le Président Poutine, dans son deuxième mandat, a cherché à redresser la situation en favorisant « la promotion des valeurs traditionnelles » du mariage et de la famille. Le nombre d’avortements a donc beaucoup diminué.

    Il semble que le pouvoir politique ait eu l’intelligence d’écouter le peuple russe dans son rejet de l’ultra-libéralisme destructeur (tant du point de vue de l’économie que des mœurs) qui a marqué les premières années de l’après-soviétisme, et qu’il a senti monter au sein de la société civile un désir de valeurs plus traditionnelles qui correspondent mieux à l’âme russe. Dire pour autant qu’il y a dans la société un grand débat autour des questions du respect de la vie, ce serait aller trop vite en besogne, et les lois restrictives sur l’avortement s’accommodent paradoxalement d’une législation en faveur de la GPA (gestation pour autrui) ! Mais, à n’en pas douter, Poutine a bien saisi le caractère très religieux du peuple russe et la très bonne opinion des Russes envers leur patriarcat de Moscou (près de 70% des russes font confiance à l’Église orthodoxe, selon un sondage récent). Aussi le gouvernement favorise-t-il l’influence et l’action du Patriarcat de Moscou dans la société. Il est évident que notre conception d’une laïcité pure et dure est loin de correspondre à la mentalité russe et que personne ne s’étonne là-bas de voir le Patriarche associé aux grands événements de la nation.

    4. Rencontres avec le monde orthodoxe

    Commission patriarcale pour la promotion de la famille

    Plusieurs rencontres très significatives ont été organisées avec le monde orthodoxe. D’abord avec la « Commission patriarcale pour la promotion de la famille, du mariage et de l’accueil de la vie », l’équivalent en plus modeste de notre Conseil pontifical pour la famille ou en plus grand du Conseil épiscopal Famille et Société de la Conférence des évêques de France.

    Le président en est l’archiprêtre Dimitry Smirnov, les membres sont des fidèles laïcs orthodoxes, hommes et femmes, très engagés dans la foi et dans la culture de la famille et de la vie, souvent par le biais d’organisations non gouvernementales. Il faut noter que notre ami Pavel Parfentiev, président de For Family Rights, assume la particularité d’être le seul laïc catholique membre de la Commission patriarcale de la famille !

    Nous en avons tiré de nombreuses leçons. D’abord, si les orthodoxes se félicitent du changement politique en faveur de la famille et de la vie, ils ne sont pas dupes sur l’appropriation par les citoyens, dans leur vie personnelle, de ces valeurs traditionnelles, et ils ont conscience d’avoir à relever un grand défi d’évangélisation et de catéchisation, en particulier à l’occasion des grandes demandes sacramentelles comme le baptême et le mariage, ou encore la célébration des funérailles. D’où l’institution de cette toute récente Commission qui regarde beaucoup vers l’Église catholique, présentant déjà à leurs yeux une grande expérience dans cette pastorale conjugale et familiale…

    On voit que le gouvernement et le parlement russes donnent beaucoup de liberté à l’Église dans ces domaines où ils ne sont pas très engagés. Et comme le dit l’archiprêtre Smirnov, « le grand obstacle, c’est l’ignorance ; en cela, le peuple est resté soviétique et l’école aussi » ; d’autre part, il y a toute une mentalité appelé ultra libérale en provenance de l’Occident, qui continue de faire des ravages auprès des jeunes : il y a là tout un effort de formation qui doit investir les nouvelles technologies de communication. En ce sens, nous avons rencontré aussi pas mal d’organisations non gouvernementales, associées à cette rencontre, rompues à ces techniques de diffusion de la bonne doctrine par internet… Ces organisations manifestent un vrai réveil au sein même de la société civile, ce que nous connaissons aussi en France depuis plusieurs décennies avec des associations comme celles que j’ai nommées plus haut et qui ont été parties prenantes des grands mouvements citoyens de 2013 en faveur du mariage et de la famille.

    Rencontre avec le monde religieux

    Cet engagement dans l’action est très lié au renouveau religieux et spirituel que l’on enregistre aussi depuis 20 ans dans la Russie d’aujourd’hui après 70 ans de communisme. Cela ne veut pas dire que la pratique soit plus importante que chez nous, mais on observe un réel engouement religieux chez les jeunes.

    Notre participation au service dit de sainte Marie d’Égypte, dans la cathédrale du Saint-Sauveur, a été particulièrement évocatrice de ce renouveau. Il faut dire, entre parenthèses, que cette cathédrale, comme une église sur deux à Moscou, avait été rasée par Staline qui avait fait construire à sa place une piscine ouverte. C’est Poutine qui a entrepris, il y a quinze ans, la reconstruction complète de cette cathédrale. Ce qui nous a frappés, au cours de ce service, un soir de semaine, c’est le nombre impressionnant de jeunes hommes et de jeunes femmes, en station debout, participant à cet office de trois heures avec beaucoup de gravité et de recueillement.

    Notre rencontre, plus protocolaire si je puis dire, avec le Métropolite Hilarion, Président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a été très courtoise. Dans son discours, il a fait mention des grandes manifestations de l’an dernier en France en faveur du mariage et de la famille et s’est dit très impressionné de ce sursaut, affirmant que de nombreux fidèles orthodoxes en France en avaient été les témoins directs (Plus de 50 paroisses en France). Il a en particulier affirmé que les contradictions entre la Russie et l’Europe se renforcent en ce moment, en partie à cause d’une différence de point de vue sur bien des questions de géopolitique, en particulier le Moyen Orient, et il a déploré le silence des médias occidentaux sur ce qu’il a appelé le « génocide des chrétiens » en Syrie, comme en Lybie ou en Irak… Il a en outre beaucoup insisté sur nos positions communes sur les questions de la famille et de la dignité de la vie humaine et a appelé de tous ses vœux à consolider les relations entre les églises chrétiennes autour de ces questions.

    On doit noter aussi notre participation à la session ordinaire du Conseil interreligieux de la Russie où nous avons été très bien accueillis.

    Une mention spéciale doit être faite à la visite du Monastère de Stréténié, qui se trouve en plein centre de Moscou, dans le quartier Lumbianka du tristement célèbre hôtel du KGB. Ce monastère, confisqué pendant l’ère soviétique, a été le témoin de nombreux martyrs (torturés et assassinés) de l’Église russe. Il connaît aujourd’hui une vraie renaissance : un nombre important de jeunes moines, mais aussi un Séminaire de 200 séminaristes pour les paroisses de Moscou (et il y a aujourd’hui trois séminaires à Moscou). Sur ce site historique, à bien des égards, une église est en construction pour faire mémoire des nouveaux martyrs de la Russie. Là se vérifie la parole de Tertullien : « Sanguis martyrum, semen christianorum ».

    5. La culture et les médias

    Sous cette rubrique, je n’oublie pas les belles visites que nous avons pu faire du Kremlin, avec ses belles cathédrales de la Dormition et de l’Archange saint Michel, joyaux de l’architecture et de l’iconographie russe et aussi de la célèbre Place Rouge, avec sa cathédrale Saint-Basile, qui portent le témoignage de l’histoire de ce grand pays.

    Nous avons aussi visité la Galerie Triatiakov et sa superbe collection d’icônes : nous avons pu admirer et prier devant la célèbre icône de la Trinité de Rublev. Hélas, nous n’avons pas pu prier devant l’icône miraculeuse de la Vierge de Vladimir, mais nous avions pu en contempler les copies, elles-mêmes miraculeuses, du XVe et du XVIe s, exposées à la vénération des fidèles dans la cathédrale de la Dormition au Kremlin.

    Il faut ajouter une conférence de presse à l’agence Tass, devant un parterre de journalistes russes intéressés par notre témoignage d’une France ou d’une Europe dont ils n’ont pas toujours des échos très flatteurs…

    Conclusion

    Dire que nous avons été séduits par tout ce que nous avons vu et entendu, comme par les rencontres plus personnelles que nous avons faites, n’est pas trop fort. Je pense en particulier à la qualité humaine et spirituelle du P. Philippe Ryabykh, qui s’est montré des plus fraternels, et de plusieurs pieuses jeunes femmes qui nous ont accompagnés ici ou là.

    Nous ne saurions avoir une vision exhaustive de la Russie d’aujourd’hui et nous ne saurions en idéaliser l’évolution. On peut s’étonner de la longévité politique et de l’impressionnante popularité de Vladimir Poutine, souvent décrié en Europe. Il ne s’agit pas pour nous de lui donner un blanc-seing ! Il reste qu’il représente à coup sûr une figure charismatique qui a redonné à la Russie sa fierté de grande nation. Quant à sa politique des droits de l’homme, nous n’avons pas pu l’apprécier dans le détail, mais je ne crois pas que nous ayons beaucoup de leçons à donner : quand le Président chinois a été reçu en grande pompe par le Président de la République française, on n’a pas entendu beaucoup d’indignation de la part des médias, on s’est même félicité des contrats commerciaux qui ont été remportés ! D’ailleurs les français expatriés en Russie pour raison professionnelle nous ont dit ne pas avoir constaté de déviances particulières par rapport aux droits de l’homme.

    N’oublions pas que la Russie a vécu durant 70 ans sous une dictature soviétique, sanglante de manière récurrente, où les droits de l’homme ont été bafoués comme jamais, sans que cela n’ait jamais été vraiment dénoncé, y compris dans nos rangs et dans nos médias. Le Cardinal Albert Decourtray n’avait-il pas en son temps, en janvier 1990, osé parler « des connivences de la hiérarchie catholique avec le marxisme » ? Pourquoi faut-il qu’en Occident, Poutine soit plus décrié encore que Brejnev au plus fort de la guerre froide ? Quels intérêts économiques ou géopolitiques cela sert-il ? Il ne m’appartient sans doute pas de répondre complètement à cette question. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet de notre voyage d’études. Disons que la Russie est en pleine reconstruction et en seulement un peu plus de 20 ans, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas constater des évolutions plus que prometteuses

    + Marc Aillet
    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    Source : Diocèse Bayonne - Lascar - Oloron

  • Gerson, le caté, la tempête dans un verre d’eau et l’incompétence journalistique

    Témoignage et commentaires d'un ancien élève de Gerson

    J’ai été élève à Gerson au primaire, au collège et au lycée. Et j’ai pendant de nombreuses années donné des cours de caté à Gerson, même si je ne le fais plus depuis quelques années. (Et je n’ai jamais évoqué l’avortement, ou particulièrement vu que d’autres le fassent.)

    Bon, cela étant dit, pas besoin d’avoir fréquenté longuement la chapelle de l’école de la rue de la Pompe pour faire un multiple facepalm face aux sorties démédia à propos des cours de caté dans cette école. 

    La raison en est simple : tous les travaux de journalisme liés à cette “histoire” sont d’une incompétence tellement crasse qu’il est impossible d’établir le moindre fait qui pourrait être commenté. 

    Je dis ça non en tant que catho mais en tant que multirécidiviste d’actes de journalisme. Pour avoir travaillé non seulement dans le journalisme mais aussi dans la finance et les nouvelles technologies, je suis bien placé pour savoir que la méconnaissance de leur sujet par les journalistes est un phénomène qui ne concerne pas seulement la religion, bien qu’il soit particulièrement caractérisé dans ce domaine. 

    Par où commencer ? 

    Par le titre, déjà. Quels sont les faits allégués ? Gerson, école catholique sous contrat, aurait des cours de caté (jusqu’à présent, rien de choquant (non ?)). Dans un de ces cours de caté, il y aurait eu condamnation de l’avortement. Dont acte. C’est, en gros, tout.

    Quels sont les titres ?

    Europe 1 : Des dérives intégristes agitent un lycée catholique

    Le Figaro (dans un simple reblog de l’article d’Europe 1, par qui le trouble semble avoir commencé) : Une école catholique accusée d’intégrisme (qu’on m’explique encore que le Fig’ est un porte-voix catholique…)

    Et là, la seule réaction possible, c’est :

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    Soupir. Ok, une fois pour toute: le terme “intégriste” (ou “tradi”) renvoie à un groupe particulier de personnes : ceux qui rejettent en tout ou partie les réformes théologiques et liturgiques du Concile de Vatican II. En gros, (en très très très gros) ils préfèrent la messe en latin. 

    Le fait d’être contre l’avortement n’a aucun rapport avec le fait d’être intégriste. Ça n’est juste pas le même sujet. Ça n’a pas de rapport. 

    Pour preuve que, par exemple, les évêques de France, n’ont jamais caché ni renié leur opposition à l’avortement, mais sont absolument honnis par les intégristes, puisque ces dits évêques sont également fidèles au Concile Vatican II et ne disent pas la messe en Latin. 

    C’est comme faire un article sur des critiques de la politique économique de Manuel Valls et de titrer “Manuel Valls accusé de porter des cravates laides.” Manuel Valls porte peut être des cravates laides, et sa politique économique est peut être critiquable, mais la seule réaction possible c’est un gros what the fuck suivi d’un triple facepalm arrière.

    C’est vrai que beaucoup d’intégristes sont “en pointe” (et souvent les plus farouches) dans la lutte contre l’avortement. Tout comme on peut porter des cravates laides ET avoir une politique économique critiquable. Mais, encore une fois, être intégriste et être contre l’avortement ça n’est juste pas le même sujet. Encore une fois, ne serait-ce que parce que les intégristes se définissent par leur opposition aux “organes officiels” de l’Église, et que ces organes officiels de l’Église sont…contre l’avortement.

    Donc déjà, on sait d’emblée qu’on est dans le grand portnawak

    Néanmoins, poursuivons. 

    Là l’histoire tombe sur un autre écueil, qui est le suivant. On accuse des intervenants d’avoir dit qu’une fille qui prend la pilule du lendemain est “semi-meurtrière.” (Parce qu’elle était semi-enceinte ?)

    Désolé de commencer par les bases du journalisme, mais par quoi ce fait est-il avéré ? Dans tous les articles que j’ai lu, j’ai vu UNE source, une adolescente qui a répété les propos à la presse. 

    En fait - factuellement - toute cette histoire est donc fondée uniquement sur du on-dit et une seule source secondaire. 

    Source secondaire dont il est permis de douter de la crédibilité, non pas parce que les cathos sont gentils et les autres méchants, mais parce que quiconque a enseigné dans un milieu scolaire, ou se souvient de ses propres années dans ledit milieu, se rendra compte qu’il arrive assez relativement souvent que, dans une salle de classe, on dise à un élève une chose et qu’il en entende une autre. Surtout sur des sujets conflictuels et délicats où nous avons tous tendance à nous laisser emporter par nos émotions (ce qui n’arrive jamais aux adolescents, on le sait) et à sur-interpréter des propos. C’est ce qu’il y a de plus humain.

    Attention : je ne dis pas du tout qu’il est impossible que les intervenants en question aient, pour employer un vocabulaire technique, tout simplement merdé. Soit en s’expriment mal choses, soit même en racontant n’importe quoi.

    Mais le simple fait est là : on se retrouve avec un pataquès médiatique entièrement fondé sur un on-dit de seconde main pas crédible. Sur des “faits” qui ne sont ni avérés ni corroborés ni corroborables. 

    D’ailleurs, et là on s’approche vraiment de la frontière entre l’incompétence et la fraude pure et simple, l’article du Figaro cite le communiqué de l’établissement mais ne cite PAS cette phrase : “les autres retours [d’élèves] ne font pas état d’un tel discours.”

    Je suis certain que le directeur de Gerson et ses équipes sont entrain de passer une sale semaine, et tout ça pour ça. La magie de Google aidant, des dizaines de parents cherchant une école vont taper “Gerson” dans Google et trouver des articles qui gueulent “Gerson = intégristes”, basés sur aucun fait avéré, ce qui va porter un vrai préjudice à l’établissement pendant de longues années. Chapeau, vraiment. Ça sert d’avoir fait une école de journalisme.

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    Bon, il y aurait tant d’autres choses à dire.

    Premièrement rappeler quelques évidences qui pour certains ne rentrent pas : l’Église catholique existe (si, si) ; cette Église a une doctrine ; un des points de cette doctrine est le rejet de l’avortement ; dans une école catholique, on enseigne la doctrine de l’Église catholique (et les non-cathos sont dispensés de cours de caté) ; il est parfaitement possible de mal le faire, ou le faire de manière insensible, ou bête, ou en disant des bêtises ; il est parfaitement possible que dans un cours de caté dans une école catho, il y ait des intervenants qui racontent n’importe quoi (tout comme il est très possibles que des profs laïcs de matières laïques dans des écoles laïques racontent n’importe quoi…) ; il est parfaitement possible de ne pas être d’accord avec la doctrine de l’Église (tous mes profs de philo au lycée étaient soit d’extrême gauche soit d’extrême droite (pas à Gerson !) et pourtant j’ai survécu) ; mais, en soi, que des propos critiques envers l’avortement soient tenus dans le cadre d’un cours de caté dans une école catholique ce N’est Pas Choquant. Personne n’est tenu à mettre ses enfants dans l’enseignement catholique ; et même ceux qui y mettent leurs enfants ne sont pas tenus de les y envoyer au caté. 

    Deuxièmement, là où cette histoire rentre dans le mélange d’incompétence et de fantasmagorie le plus absurde, c’est avec les mentions de l’Opus Dei, qui arrive à la fin comme (je pèse mes mots) le juif qui tire toutes les ficelles dans un film antisémite. Hé, les mecs, on est pas dans un roman de Dan Brown. Encore une fois, on mélange tout : l’Opus Dei, l’intégrisme, Tugdual Derville, Alliance Vita, tout ça c’est pareil. C’est vraiment du n’importe quoi le plus fantasmagorique. C’est comme les cartes de Fox News qui vous placent la Syrie en Europe de l’Est. L’Opus Dei c’est un mouvement religieux comme il en existe plein dans l’Église catholique, dont l’objectif est surtout la prière et ce genre de choses. Je ne fais pas partie de l’Opus Dei et je ne les connais pas bien, mais je sais qu’ils ne sont pas intégristes. D’ailleurs les intégristes sont connus pour détester l’Opus Dei ; pourtant l’Opus Dei est décrit non seulement comme une mouvance intégriste “mais pas n’importe [laquelle]”. #PointMoineAlbinosAssassin. Et l’idée que, s’il y a des profs à Gerson qui sont à l’Opus Dei, c’est la preuve d’une espèce de conspiration et de noyautage, c’est non seulement ridicule, mais franchement paranoïaque. On attend vraiment le complot judéo-maçonnique pour compléter le portrait. (Enfin, si je dis ça, c’est que je dois être noyauté par l’Opus Dei.)

    Et que dire de cette prof qui dit que critiquer l’avortement dans un cours de caté c’est “l’imposition d’une vision des plus obscurantistes de notre société”. Elle est libre de ses opinions, mais si c’est ce qu’elle pense du magistère de l’Église, on se demande pourquoi elle travaille pour elle. En tous les cas le journaliste qui reproduit ces propos sans commentaire est un tâcheron. 

    On pourrait dire, en somme, beaucoup de choses, encore, mais je vais m’arrêter ici. 

    Je vais finir par une deux propos.

    D’abord, une petite anecdote. Ça tombe bien, elle se passe à Gerson. Au collège, une fois, on a eu droit à une intervention sur le thème…DE LA DROGUE (dunn dunn dunn !). L’intervenant parfaitement compétent était un scientifique, et le thème global de l’intervention était clairement qu’il valait mieux ne pas se droguer. Mais comme l’intervenant n’était pas malhonnête (et, intelligemment, ne prenait pas son audience pour des cons), il a bien été forcé de dire que si on fume du cannabis une-deux fois, on n’en mourra pas forcément pour autant. Évidemment, des gamins sont sortis du truc et ont dit à leurs parents “Maman Maman ! A l’école ils nous ont dit que les drogues c’est pas dangereux !” Et évidemment les parents se sont scandalisés que leur école ENCOURAGE LES ENFANTS A SE DROGUER. Toute ressemblance avec des événements récents est évidemment fortuite…

    Une deuxième chose au sujet de Gerson : j’ai roulé ma bosse dans l’enseignement catho, et Gerson est la seule école que j’ai rencontrée qui soit vraiment catholique. Pas au sens de l’enseignement religieux, qui n’avait de remarquable que sa parfaite similarité avec l’enseignement religieux partout ailleurs, mais au sens de l’état d’esprit de l’école. Je me suis retrouvé plusieurs fois en état d’échec scolaire. D’autres écoles catho (surtout celles huppées et bien classées) m’ont, en gros, lâché comme une chaussette. Gerson est la seule école que j’ai connue où les élèves étaient traités comme des individus et pas des numéros, contrairement à 100% de l’Éducation nationale et 99% de l’enseignement catholique sous contrat. Gerson a été la première école parisienne a créer des classes pour enfants précoces. Elle a aussi créé des classes de soutien scolaire pour les élèves qui, au contraire, ont du retard. Aucun rapport avec le caté, mais tout le rapport avec le catholicisme : essayer de faire le mieux pour chacun, de s’adapter à chacun, d’aider chacun là où il est, de servir la personne et pas les ambitions, comme l’exhorte sans arrêt le pape François. Il n’est pas exagéré de dire que sans Gerson je me serais peut être suicidé, ou pire. Et à cause de ça, Gerson est parfois mal considéré dans les milieux huppés : contrairement à d’autres, ils se refusent à obtenir les meilleurs scores au Bac en virant tout ceux dont ils ne sont pas sûrs qu’ils auront une mention. Gerson a été la seule école où, au moins un peu, j’étais heureux d’aller à l’école. Après et avant Gerson, pour moi, l’école, c’était le calvaire. Pour moi, c’est ça, Gerson. Et voir cette école à qui je dois tant se faire traîner dans la boue à cause de préjugés et d’ignorance et d’incompétence me dégoûte.

    Bref :

    image

    Auteur et Source : Pascal-Emmanuel Gobry, sur son Blog.

    N.B. : « Une mission d'inspection générale a été diligentée par le ministre de l’Éducation nationale Benoît Hamon, qui aura pour objet de faire toute la lumière sur l'affaire », a déclaré à l'AFP le ministère de l’Éducation nationale.
    Selon le ministère, l'inspection devra aussi déterminer « dans quelle mesure ce qui relève de l'éducation nationale dans le respect du contrat souscrit avec l’État (...) est respecté. »

    Vous avez dit cathophobie ? Meuh non... :((

  • Gregorio Allegri (1582-1652) : Miserere

    Chœur du King's College de Cambridge - Sir David Willcocks
    solo : Roy Goodman (mars 1963)

    Ce chant a capella du Psaume 50 composé en 1638 était interprété dans la chapelle Sixtine, au Vatican, lors des Matines du mercredi et du vendredi de la Semaine Sainte.

  • Méditation : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi"

    « Nous aussi, nous devons porter notre croix.
    Notre Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi" nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : "Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne !" - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur. »

    P. Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur - Méditations pour tous les jours de l'année, Tome I (Mardi Saint, III), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1910).

    croix_ciel.jpg

    (Source et crédit photo)

  • Mercredi 16 avril 2014

    Semaine Sainte - Mercredi Saint

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