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Le Pape s'adresse aux évêques italiens

Hier pour la première fois, le Saint-Père a inauguré l'assemblée annuelle de la Conférence épiscopale italienne, réunie pour débattre de ses modifications statutaires et des nouvelles orientations en matière catéchistique. Il a centré son intervention sur la fonction des pasteurs d'une Église qui est avant tout corps et communauté du Ressuscité, promesse et anticipation du Royaume :
"Les gens nous observent car nous devons les aider à comprendre le caractère singulier de l'existence dans le plan providentiel de Dieu... La foi est la mémoire vivante d'une rencontre alimentée par la Parole... Sans une prière assidue le pasteur risque d'avoir honte de l’Évangile au point de noyer le scandale de la croix dans la mondanité. Dans la vie de tout pasteur, les tentations d'occulter le primat de Dieu et de son Christ sont légion. Cela va de la tiédeur à la médiocrité...qui écartent renoncements et sacrifices. Il s'agit de la tentation de la superficialité pastorale qui va de pair avec l'acidité et l'insatisfaction... C'est la tentation de s'accommoder de la grisaille qui éteint toute attente et toute créativité, qui nous laisse insatisfaits et incapables d'entrer dans le vécu des gens... Nous ne devons donc pas cesser de rechercher le Seigneur...qui est le principe et le fondement, celui qui enveloppe nos faiblesses de sa miséricorde, transfigure et renouvelle tout, la chose la plus précieuse que nous sommes appelés à offrir aux fidèles menacés de sombrer dans une société de l'indifférence sinon du désespoir". Telle est la voie à suivre en la compagnie du Christ.
"Redécouvrons que nous sommes un peuple, redécouvrons la grâce et même la difficulté de vivre et ses contradictions qu'il convient d'aborder en s'ouvrant au Seigneur.
L’Église est également une grâce dont nous sommes profondément débiteurs. "Elle est un don de responsabilité et d'unité. En être sacrement configure notre mission" de pasteurs. Or le défaut ou la faiblesse "de communion constitue un grand scandale... Les pasteurs doivent s'abstenir de toute tentation pouvant défigurer la mission", comme celle de jugements tranchants qui ne nous impliquent pas ou le laxisme qui évite de prendre en charge l'autre...l'ambition et les courants qu'elle génère, le sectarisme...ou le replis dans des formes du passé et des sécurités perdues, et encore la prétention de défendre l'unité en niant la diversité, toutes attitudes qui humilient les dons que le Seigneur ne cesse de rajeunir au sein de son Église. Face à ces risques, l'antidote la plus efficace est l'expérience ecclésiale, qui découle de l'Eucharistie. Sa force de cohésion génère la fraternité et la capacité d'accueil, de pardon et d'union".
Le Pape a alors encouragé ses confrères italiens à aimer avec générosités les personnes et leurs communautés : "Ayez confiance dans le bon sens du peuple de Dieu à la recherche de la voie juste. Accompagnez donc largement le sens de la co-responsabilité des laïcs" qui vous aideront à ne pas en rester "à une pastorale de la conservation...générique et peu inefficace, et au contraire à élaborer une pastorale tournée vers l'essentiel... Servir le Royaume implique de vivre hors de soi tendus vers la rencontre d'autrui. La voie pour se retrouver soi-même, est d'être nous-mêmes en annonçant la vérité du Christ et de sa miséricorde... C'est avec cette clarté que vous devez conduire l'annonce, avec l'éloquence des gestes...
Et la famille doit être l'espace principal de votre action. Lieu où votre action est majoritairement nécessaire, la communauté domestique est actuellement fortement pénalisée par une culture qui privilégie les droits individuels et transmet la logique du provisoire... Penchez-vous sur elle en 'Bons Samaritains', avec compassion sur qui est affectivement blessé, sur qui voit son projet de vie compromis".
Ne négligez pas non plus les personnes sans emploi ou précaires qui veulent vous parler, "de toutes ces personnes qui vivent le drame de ne savoir comment nourrir leurs familles, ou celles ne savent plus comment faire tourner leur entreprise. La crise historique en appelle à la responsabilité sociale de tous.
Quant à l’Église, qui ne doit céder ni au catastrophisme ni à la résignation, elle doit soutenir sous toutes les formes possibles de solidarité créative les personnes dont la dignité est offensée... Il faut aussi tendre les bras aux migrants qui fuient à cause de l'intolérance, de la persécution et de l'absence de perspectives. Personne ne peut détourner son regard".
Nous devons plus généralement répondre à une variété de situations difficiles, et "être attentifs de manière à prendre part aux débats sur un nouveau modèle de développement qui ne détruise plus la nature et ne sacrifie plus personne au nom du profit, en marginalisant et excluant... Allez donc au devant de chacun, de qui en appelle à l'espérance dont vous êtes porteurs. Accueillez leurs cultures, manifestez-leur de la fraternité en leur présentant avec respect la foi de l’Église, avec les gestes de gratitude et de solidarité qui anticipent ici-bas le dimanche éternel".

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 20.5.14)

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