Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Discours du Pape François aux participants de la Rencontre Mondiale des Mouvements Populaires

Le Saint-Père s'est adressé ce matin aux Mouvements populaires, qui tiennent un Congrès à Rome (Vatican, 27-29 octobre 2014), sous l'égide du Conseil pontifical Iustitia et Pax et de l'Académie pontificale des sciences sociales.

Il s'est d'abord arrêté sur le mot solidarité, "un terme souvent mal compris et qui devient parfois même une sorte de gros mot, alors qu'il va bien au-delà de simples gestes sporadiques de générosité. Il faut le comprendre en terme communautaire, comme une priorité de vie pour tous face à l'accaparement des biens par quelques-uns. Cela signifie lutter contre les causes de la pauvreté, de l'inégalité, contre la pénurie d'emploi, de terre et de ressources alimentaires, contre la négation des droits sociaux, du droit" à la terre, à un toit et au travail. "Cela signifie s'attaquer aux effets dévastateurs de la dictature de l'argent, comme les déplacements de population, l'émigration forcée, la traite des personnes, la drogue, la guerre et toutes les violences... Dans son sens le plus profond, la solidarité permet de préparer l'histoire, et c'est ce que font les mouvements populaires".

Puis le Pape a rappelé que ce rassemblement "ne répond pas à une idéologie mais travaille sur le concret."

"On ne saurait traiter du scandale de la pauvreté au moyen de politiques de contention, destinées à rassurer et rendre inoffensifs les pauvres. Il faut agir comme tout père et toute mère fait pour le bien des enfants...même si malheureusement les thèmes de la terre, du foyer et du travail semblent échapper à l'attention de beaucoup... N'est-il pas curieux que si le Pape parle de ces choses on le traite de communiste ?" ...

"Au phénomène de l'exploitation et de l'oppression s'ajoute maintenant l'injustice sociale qui condamne ceux qui ne s'intègre pas, les exclus et les rebuts de la société. C'est cela la culture du déchet, lorsqu'on place l'argent au sommet du système socio-économique plutôt que la personne, image de Dieu créée pour être le dénominateur de l'univers. Ce renversement de valeurs" est la source de la crise actuelle.

Parlant alors du chômage, le Pape a affirmé que tout travailleur, quelque soit son statut "a droit à une juste salaire, à la sécurité sociale et à une retraite digne. A la place de cela, on trouve des Cartoneros, des gens jetés à la rue vivant de recyclages, des vendeurs ambulants", etc. Heureusement, tous ces agriculteurs, pêcheurs, mineurs et ouvriers sont regroupés par des coopératives populaires qui compensent leur exclusion des droits sociaux et syndicaux, du droit à une existence stable et digne. "Aujourd'hui, j'entends unir ma voix à la leur et accompagner leur combat".

Évoquant ensuite la paix et l'écologie, le Pape François a dit qu'il "ne peut y avoir de terre, de toit et de travail s'il n'y a pas de paix et si l'homme détruit la planète... La création n'est pas une propriété dont on pourrait tirer profit n'importe comment, ni la propriété réservée à quelques-uns. Elle est un bien, un magnifique cadeau de Dieu, que nous avons le devoir d'utiliser au bénéfice de tous, avec respect et attention..."

"Mais pourquoi ne pas réagir aussi à la destruction de l'emploi, qui ruine tant de familles, comme l'exploitation de la nature et la guerre qui chassent les Campesinos ? Le système a expulsé la personne au profit de l'idolâtrie de l'argent, a globalisé l'indifférence, renforcé l'égoïsme : Que m'importe le malheur d'autrui si je m'en sors ! Tout ceci vient de ce que ce monde a oublié Dieu, qui est Père. En L'écartant nous sommes devenus des orphelins..."

"C'est pourquoi les chrétiens on un grand rôle à jouer. Ils doivent agir et élaborer des programmes, que l'on pourrait dire révolutionnaires... Les mouvements populaires expriment l'urgence qu'il y a à revitaliser les démocraties, souvent conditionnées par mille problèmes. On ne peut imaginer un avenir de la société humaine sans l'engagement des masses, sans un engagement qui dépasse les simples mécanismes de la démocratie formelle".

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.10.14).

Texte intégral en espagnol sur le site internet du Vatican.

Commentaires

  • Bonjour,

    Voici la traduction française du texte en son entier :
    http://www.fondationjeanrodhain.org/spip.php?article545

    LD

Les commentaires sont fermés.