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Méditation de la 2ème semaine de l'Avent : l'humilité (2ème jour)

« On ne commence à faire des progrès que lorsque l'on goûte une vraie joie à s'effacer.
C'est par le dedans qu'on y arrive.
Ne parler qu'autant que c'est nécessaire et même en parlant savoir se faire oublier.
Quand on aime, cela devient un véritable besoin de s'oublier.

Éviter ce qui aurait un air de supériorité.
Se faire l'élève docile de tous.
Parler peu, surtout pas de soi, surtout pas en mal.

Écouter simplement, s'harmoniser humblement.

Parler bas, c'est se posséder soi-même, c'est exercer une grande vigilance sur tous ses mouvements intérieurs.

Une âme vraiment humble ne parle jamais fort et avec autorité.

Elle n'a jamais honte de mots blessants.

Elle est étonnée des moindres égards qu'on a pour elle, se demandant si on ne se trompe pas.

Ne pas rougir de ses bévues, et de nos maladresses. Ne pas les excuser. Mais ne pas craindre de témoigner de notre bonne volonté et de notre désir de mieux faire. C'est très bon.

Sauf quand il y a nécessité réelle, ne jamais s'excuser en reconnaissant ses défauts. C'est une grande humiliation.
Tant que le diamant est dans sa gangue, il ne peut rayonner. Accepter même la plus profonde humilité de ne pas faire rayonner le Bon Dieu autant qu'on le voudrait. Mais il faut détester la gangue, il ne faut pas que la volonté y adhère.

Tenir toujours compte des monitions.
S'efforcer d'atténuer les défauts signalés. C'est sagesse. C'est aussi la marque d'affection précise que Jésus nous demande.

Faire passer le jugement, la volonté des autres avant les nôtres ; leurs goûts aussi, même s'ils étaient, ce qui arrive, contraire à la vraie beauté ! Céder fréquemment, volontiers, dès qu'il s'agit d'ordre, de charité : il suffit qu'il n'y ait pas de péché manifeste.

Reconnaître que les autres ont plus de sagesse, de bonté, de vertu. S'oublier au point de ne plus même savoir si on existe encore parce que si on se connaissait soi-même, on oserait à peine se regarder.

Ne pas laisser voir ce que nous savons de la vie intérieure. En parler ou répondre comme si nous n'en savions rien. C'est notre secret.

L'âme humble accepte les souffrances, les croix comme une chose due, qui lui revient naturellement.

Elle n'a pas le moindre mouvement de jalousie, même spirituelle en voyant que les autres sont plus près du Cœur de Dieu, bien qu'elle ne puisse s'empêcher d'en souffrir. »

Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.

vertu,humilité

Commentaires

  • pourriez-vous m'expliquer pourquoi il ne faut "pas s'excuser en reconnaissant ses défauts" ? Je l'ai lu aussi chez Dom Marmion, c'est ce que font les orgueilleux, disait-il. C'est un aspect que je ne m'explique pas. Merci à l'avance de votre réponse.

  • "ne jamais s'excuser en reconnaissant ses défauts. C'est une grande humiliation."
    Ce conseil a en effet de quoi surprendre, et vous le retrouverez d'ailleurs demain, sous une autre forme : "N'excuser point ses fautes"...
    Il me semble qu'il faut en regarder le but, avant le moyen utilisé. Il s'agit ici d'acquérir peu à peu la vertu d'humilité, dont nous restons toujours considérablement éloignés, tant l'amour-propre vient toujours entacher le moindre de nos actes, la moindre de nos paroles... S'humilier consiste donc à nous considérer tels que nous sommes, à tout instant. "Seigneur Jésus, aie pitié de moi, pécheur". Et combien de fois chaque jour n'offensons-nous pas la charité dans nos paroles ou nos actes, en blessant notre prochain, du fait de ce manque d'humilité ? S'il nous fallait reconnaître alors, à chaque chute, nos défauts devant autrui, nous passerions notre temps à battre notre coulpe, ce qui ne manquerait pas de provoquer une certaine admiration de la part de ceux qui nous entourent : "regardez comme il est humble, il demande pardon sans cesse, c'est un exemple pour tous..." Funestes paroles, pour notre âme déjà tant avide de compliments, ou à tout le moins de considération et de reconnaissance ! Si en revanche nous apprenons, dans la vigilance, à nous mortifier à chacune de ces chutes, et à ne demander pardon qu'à Dieu que nous avons offensé, ne verrons-nous pas mieux la gravité de ces offenses ? Elles nous apparaissent bien amoindries lorsqu'elles sont couvertes par la bienveillante excuse de nos frères et sœurs autour de nous !
    Le silence en ces occasions nous oblige à nous regarder - et nous accepter - tels que nous sommes, seulement capables du mal, tout le bien que nous accomplissons ne venant que de la seule grâce de Dieu. "Qu'as-tu que nous n'aies reçu" nous rappelle toujours St Paul (1Co 4,7), faisant écho à Notre Seigneur : "Hors de moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15,5).
    Bien évidemment, cela n'induit pas que nous ne devions jamais demander pardon à notre prochain, lorsque les circonstances l'exigent. Mais il ne faut point alors "reconnaître ses défauts" en cette demande ("pardonne-moi, je suis ... (égoïste, cupide, paresseux, colérique...)") : réservons cette confession à Notre Seigneur, qui seul doit l'entendre, et qui nous fera don des grâces nécessaires à notre combat spirituel. Acceptons, accueillons les "mots blessants" comme les seuls qui nous soient dus eu égard à notre conduite, et poursuivons notre route, pas à pas, sous le regard de Dieu. "Marche en ma présence, et sois parfait" (Gn 17,1) !

  • En lisant votre commentaire, je trouve exactement les mots que ma pensée essayait d'exprimer en "langage humain".
    En tout cas merci, un grand merci monsieur pour votre merveilleux blog...
    Cordialement,
    GJ

  • Un grand grand merci pour cette explication.

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