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  • Attentat Charlie Hebdo - Je NE suis PAS Charlie - Précisions...

    Il va de soi que je trouve monstrueux cet attentat, et que la mort de ces douze hommes (policiers, journalistes, dessinateurs), mes frères quelles que soient leurs opinions, me touche comme me touche tout autre amputation de l'humanité, qu'elle survienne en France, en Syrie, au Mali, en Irak, en Asie... partout dans le monde où des vies sont ôtées par la violence. J'exprime sincèrement toute ma compassion pour chacune des victimes et leurs familles.

    Mais je ne participe en rien à ces hommages dégoulinant d'hypocrisie et de sous-entendus politiques.

    Si une telle tuerie avait eu lieu dans les locaux d'un journal catholique, pensez-vous que le gouvernement et à sa suite l'ensemble des media auraient relayé et dénoncé ces actes barbares avec la même force et la même ampleur (intervention télévisée du chef de l'état, drapeaux en berne, 3 jours de deuil national, informations non stop sur nombre de radios et télévisions d'information...) ? Évidemment non. Pourquoi prendre parti avec autant de véhémence pour ce journal qui a fait de sa ligne directrice le mépris, l'insulte, l'avilissement, la dégradation de tout ce qui peut différencier l'être humain de l'animal, allant jusqu'à la pornographie et la scatologie (images dégradantes de la femme, du mariage, de la procréation, satires et moqueries de tout ce qui peut "choquer le bourgeois", dérision féroce et salace de tout sentiment religieux et de ses représentants...) ? Vous aurez trouvé vous-même la réponse. La liberté d'expression est un droit, mais il n'oblige personne à acquiescer, à approuver ce qui se dit, fut-ce avec un crêpe noir au revers de la veste.

    J'entends crier à la remise en cause de cette liberté d'expression. Belle hypocrisie. Cela fait bien longtemps que celle-ci est attaquée par ceux-là mêmes qui crient aujourd'hui au loup. Les participants de la Manif pour tous arrêtés (banderoles et drapeaux confisqués), les lois Pleven et Gayssot, l'affaire Eric Zemmour, n'en sont que quelques exemples frappants.

    J'entends que "la France a été attaquée en son cœur" (le chef de l'état à 20h hier au soir). Je ne vois pas là le cœur de la France. Ceux qui ont attaqué ce journal voulaient venger de façon précise et ciblée - ils l'ont dit - des caricatures de leur religion. Ils ont l'esprit suffisamment étroit et borné pour ne pas voir au-delà d'autres implications ou conséquences. De même, bien loin de leur pensée l'idée de "diviser les Français", comme je l'ai entendu par ailleurs.

    J'entends que les défunts sont "nos héros" (le chef de l'état à 20h hier au soir). Non, ils ne le sont pas. Mes héros - s'il doit en être - ne se mesurent pas à la façon dont ils sont morts, mais à celle dont ils ont vécu.

    J'entends beaucoup d'emphase et de déclarations pontifiantes et grandiloquentes. Je ne souhaite ni ne veut participer à ces manifestations de récupération politicienne.

    Et je m'étonne que l'on découvre aujourd'hui que "la France est en guerre", alors même que cette guerre a été officiellement déclarée contre elle par l'état islamique depuis des mois. Se bander les yeux pour ne pas voir le mal gangréner peu à peu son propre corps n'a jamais guéri personne. Notre pays en paye le prix fort.

  • Attentat Charlie Hebdo - Réflexions à lire

    On meurt d'oublier le Christ
    Rédigé par Philippe Maxence

    Je ne suis pas Charlie !
    Rédigé par Pasquin

    (Blog de L'Homme Nouveau)

    Je ne suis pas Charlie
    Rédigé par Richard Millet

  • Dimitri Shostakovich (1906-1975) : Quatuor à cordes No 8 en do mineur - I. Largo

    Emerson String Quartet (Enregistrement public, juillet 1998)

  • Méditation : l'endurcissement du coeur

    « J'ai peur qu'au milieu de vos occupations sans nombre, perdant tout espoir d'en voir jamais la fin, vous ne finissiez par vous y faire et vous y endurcir au point de rien plus même ressentir une juste et utile douleur. Soyez prudent, sachez vous soustraire pour un temps à ces occupations si vous ne voulez point qu'elles vous absorbent tout entier, et vous mènent peu à peu là où vous ne voulez point aller. - Où cela ? me direz-vous peut-être. - A l'endurcissement du cœur, vous répondrai-je. Après cela, n'allez pas me demander ce que j'entends par là ; c'est un abîme où l'on est déjà englouti dès qu'on n'en a plus peur. Il n'y a que le cœur endurci pour ne se point faire horreur à lui-même, parce qu'il ne se sent plus. Ne m'en demandez pas davantage sur ce point, adressez-vous plutôt à Pharaon, jamais un homme au cœur endurci ne s'est sauvé, à moins que Dieu, dans sa miséricorde, ne lui ait ôté son cœur de pierre, comme dit le Prophète, pour lui en donner un de chair. Qu'est-ce donc qu'un cœur endurci ? C'est celui qui ne peut plus être déchiré par les remords, attendri par la piété, ou touché par les prières ; les menaces et les coups le trouvent également insensible ; c'est un cœur qui paie les bienfaits par l'ingratitude ; qu'il est peu sûr de conseiller et redoutable de juger ; étranger à tout sentiment de pudeur en présence des choses honteuses, et de crainte en face du danger, on peut dire qu'il n'a rien de l'homme et qu'il est plein d'une téméraire audace dans les choses de Dieu : le passé, il l'oublie ; le présent, il n'en tient aucun compte ; l'avenir est le moindre de ses soucis ; il ne se rappelle du passé que les torts qu'on a eus à son égard ; le présent pour lui n'est rien, et l'avenir ne l'intéresse qu'au point de vue des vengeances qu'il médite et prépare. Enfin, pour le peindre en un mot, c'est un cœur fermé à la crainte de Dieu et des hommes.
    Voilà où toutes ces maudites occupations qui vous absorbent ne peuvent manquer de vous conduire, si vous continuez, comme vous l'avez fait jusqu'ici, à vous y livrer tout entier, sans rien réserver de vous-même. Vous perdez votre temps, et, si vous me permettez d'emprunter en m'adressant à vous, le langage de Jéthro (Ex 18,18), vous vous consumez dans un travail insensé qui n'est propre qu'à tourmenter l'esprit, épuiser le cœur et vous faire perdre la grâce. Je ne puis en effet, en comparer les fruits qu'à de fragiles toiles d'araignées. »

    St Bernard (v.1090-1153), De consideratione (Livre I, ch. II, 3), in "Œuvres complètes" Tome 2, Les cinq livres de la considération de saint Bernard, Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie de Louis Vivès, Éditeur, 1865.
    Traité rédigé de 1148 à 1153 (+ 20 août), adressé à son ancien disciple le Bx Eugène III (*), ancien moine de Clairvaux et abbé du monastère cistercien de Saint-Vincent-et-Saint-Anastase à Rome (aujourd’hui l’abbaye de Tre Fontane), pape de 1145 à sa mort le 8 juillet 1153.
    (*) : et non à Innocent II (1130-1143), cf. citation de Benoît XVI, audience générale du 25 avril 2012.

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