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Méditation : Du bon emploi de notre temps

« Personne n'ignore l'histoire de saint Charles Borromée et de sa partie d'échecs. Tandis que d'autres parlaient de ce qu'ils s'empresseraient de faire s'ils savaient devoir mourir dans une heure, le Saint dit que, pour sa part, il finirait sa partie d'échecs, car il l'avait commencée seulement pour la gloire de Dieu, et il ne désirait rien tant que d'être appelé devant son juge au milieu d'une action entreprise pour sa gloire. Il est aisé de mériter au jeu : car toutes les récréations, pour ainsi dire, renferment une foule d'occasions de pratiquer quelques vertus. Il est parfaitement possible d'acquérir des mérites en lisant un roman insignifiant, pourvu que ce soit là son unique ou son plus grand défaut ; d'abord parce que c'est en quelque sorte un devoir de donner quelques distractions à son esprit, ce qu'on ne peut trouver que dans une occupation intéressante ; ensuite parce que le frappant contraste de la fiction de ce récit léger avec les graves vérité de la foi catholique qui nous préoccupent, nous amène à faire plus d'un acte d'amour, plus d'un acte d'actions de grâces pour la foi et les autres faveurs que nous avons reçues. Mais il n'est pas facile de mériter en dissipant inutilement un temps précieux, en courant ça et là sans dessein arrêté, en faisant des vœux pour que les heures s'écoulent plus vite, en maudissant tout ce qui nous environne, enfin en nous livrant à des conversations aussi frivoles que peu charitables. Les personnes pieuses, pour la plupart, ne sont point aussi scrupuleuses sur l'emploi de leur temps qu'elles devraient l'être ; pourtant, si, comme nous le croyons, saint Charles est d'un degré plus haut dans le ciel, à cause de sa partie d'échecs, il est certainement à regretter qu'on perde autant d'occasions de mériter, et d'avancer les intérêts de Jésus. Le plus ou moins d'exactitude que nous mettons dans l'emploi de notre temps est comme un véritable thermomètre qui marque le degré de ferveur de notre amour. »

R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Tout pour Jésus ou Voies faciles de l'Amour divin, Ouvrage traduit sur la 4e édition, avec l'autorisation de l'auteur, par l'Abbé F. de Bernardt, Nouvelle édition, Paris, Ambroise Bray, 1855.

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