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Méditation : l'utilité de l'oraison mentale

« Un chrétien ne devrait mesurer l'utilité d'un exercice, que par le fruit spirituel qui lui en revient. N'est-ce pas une chose déplorable, qu'élevés comme nous le sommes à un état surnaturel, nous ne soyons sensibles qu'à ce qui est naturel, qu'à ce qui regarde le corps ? On juge utile tout ce qui sert au bien de ce corps ; tout ce qui nous procure quelque intérêt temporel ; et on ne forme pas le même jugement de ce qui sert au bien de l'âme, et qui procure l'intérêt éternel. O mon Dieu ! jusques à quand ramperons-nous ainsi dans la poussière ? Ne nous élèverons-nous jamais au-dessus des sens ? Les biens spirituels ne règleront-ils jamais nos jugements ?

Considérez donc que l'oraison mentale est une source féconde de toute sorte de biens spirituels ; de toutes les connaissances surnaturelles ; de toutes les affections saintes qui naissent de ces connaissances ; de toutes les grâces attachées à la prière. C'est là où on se remplit l'esprit des vérités de la foi, et où l'on apprend à pratiquer toutes les vertus ; là où l'on apprend à connaître Dieu, à le craindre, à l'aimer, à le servir. On apprend à se connaître soi-même, et à se mépriser, à connaître le néant des créatures, et à s'en détacher ; à estimer les biens de la grâce, et à les rechercher. Là on apprend à connaître l'énormité du péché, et à le fuir comme le souverain mal ; la nécessité de la pénitence ; le danger de la différer. C'est là qu'on étudie les leçons et la morale de Jésus-Christ, qu'on travaille à former en soi un esprit et un cœur chrétien. C'est là où l'on reçoit les lumières qui découvrent les perfections de Jésus-Christ, les obligations infinies que nous lui avons, de quelle nécessité il est de lui devenir semblables par l'imitation de ses vertus, etc. C'est dans l'oraison que l'on s'exerce à toutes sortes d'actes de vertus, de foi, d'espérance, d'amour, d'adoration, de louange, d'actions de grâces, d'offrande, de contrition, d'humilité, etc. C'est là où les saintes affections s'excitent et s'enflamment ; et où les saintes résolutions se forment. C'est là où la prière et les demandes sont plus ferventes, et plus efficaces. C'est là où l'on apprend à parler à Dieu, à se tenir en sa présence, à s'unir à lui. En un mot, c'est dans l'oraison où l'on apprend la science des saints, qui renferme tout ce qu'on vient de dire. Et on peut ajouter avec vérité, que ce n'est que là où cette science s'apprend. Qu'on trouve un homme qui ait acquis cette science sans le secours de l'oraison ? Qu'on en trouve un qui avec ce secours n'y ait pas fait de grands progrès ? »

R.P. Joseph de Gallifet s.j., Sujets de méditations pour une retraite de huit jours Sur la fin de l'homme, et la grande affaire du Salut (Préliminaire, IV), A Lyon, Chez Pierre Valfray, 1734.

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Commentaires

  • Mon problème est je crois prier plus par l'acte(l'action)que par la méditation, la contemplation. Je suis pauvre en paroles de prière. Je ne sais pas parler à DIEU, mais je sais sentir la misère des autres et agir en fonction de mes moyens physiques et/ou financiers.

  • Prière et Action - Prier ou Agir ... Voilà bien deux verbes qui ont fait couler beaucoup d'encre à travers les siècles, en prenant souvent appui sur la visite de Jésus chez Marthe et Marie. Faut-il préférer l'un à l'autre, ou bien les deux sont-ils conciliables ?

    Comme l'a écrit l'abbé Grosjean dans sa méditation du 21 novembre (http://www.laneuvaine.fr/meditation-de-labbe-grosjean/), en résumant très bien ce qu'il doit en être : "Prier ou agir ? Non. Prier pour mieux agir !"

    Car toute action qui n'a pas été s'abreuver d'abord à la Source de l'Amour risque fort - au-delà de l'aide ponctuelle, qui n'est bien sûr pas négligeable - de rester stérile. Comme le répète souvent le pape François, nous ne sommes pas membres une d'ONG humanitaire... Nous sommes appelés à beaucoup plus, par notre vocation de chrétien.

    Ce "beaucoup plus", nous le puisons d'abord dans la prière. Il ne s'agit pas de parler beaucoup, mais d'abord de prendre le temps de se laisser regarder, en silence, par Celui qui nous a aimé le premier, et qui veille sur nous a chaque instant.
    Prendre le temps de s'arrêter, de faire silence...
    Reconnaître nos fragilités, nos impuissances, nos faiblesses, sans les nommer (c'est inutile, Dieu les connaît mieux que nous), et les Lui offrir en Lui ouvrant nos mains et notre coeur... tout grand.
    Se laisser regarder, se laisser aimer... et accueillir dans ce coeur à Coeur silencieux toute la beauté, la force, l'immensité, l'intensité inimaginable de cet Amour qui nous est donné, à nous, petite âme indigne de tout, et tellement aimée de notre Père des cieux, tellement aimée de notre Sauveur !
    Et se déverse alors en nous ce flot d'Amour qui nous est offert pour que nous allions le répandre par les chemins sur chacun des frères qu'il nous sera donné de rencontrer...

    C'est en cette union retrouvée que l'Esprit Saint viendra en nous pour guider notre prière, qui sera la plus simple et la plus belle... "Notre Père..."

    Nous devrions penser souvent à cette parole de Jésus à Sainte Catherine de Sienne : "Ma fille, fais-toi capacité, et Moi je me ferai torrent".
    La prière ainsi vécue rendra nos actions fécondes, non parce que nous y mettrons beaucoup de nous-mêmes, mais parce que Jésus y mettra, à travers nous, beaucoup de Lui.

    Retournons chaque jour boire à cette Source vivifiante, dans un coeur à Coeur amoureux, et portons la douceur apaisante de ces baisers d'Amour à celles et ceux qui nous attendent avec leur souffrance. Ainsi, nous ne leur donnerons pas seulement du temps ou de l'argent, nous leur donnerons aussi la part de richesse la plus belle qui soit, celle du Ciel qui s'entrouvre pour nous, à chaque fois que nous levons les yeux, les mains et le coeur vers lui. Et le Christ Jésus, par nous, agira comme Lui seul sait et peut le faire.

    Et son Royaume grandira, et sa volonté sera faite sur la terre comme au ciel.

    Jean-Claude

  • OUi , agir est déjà aimer et être l'instrument de Dieu, on peut lui faire une action de grâce de nous permettre ces actes ou actions ...n'est-ce pas déjà une prière ,
    mais moi-même j'ai eu beaucoup de mal à apprendre à prier et à me laisser porter par Dieu , à me confier à lui... d'abord en lisant les Evangiles et maintenant les psaumes et grâce à une "voisine protestante" qui m'a aidée dans mes lectures... qui me disait de me confier les jours de fatigues et de m'en remettre à Dieu, que le reste viendrait tout seul, effectivement j'ai eu la joie de découvrir que j'apprenais à prier, puis ai trouvé des prières, celle de St Françpis d'Assise : "Prière du matin" puis celles d'aujourd'hui : vous prenez le relais très positivement...
    Je lirai toujours celle de St François car attachée à lui mais prierai également avec vos prières...
    Merci

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