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Méditation : austérité chrétienne et sainteté (1)

« Le sensualisme païen vous dégrade ; seule, l'austérité chrétienne aura la puissance de vous relever. L'orgueil nous a perdus, l'humilité nous sauvera. La mollesse païenne vous perd, l'austérité chrétienne vous sauvera. On vous demande la réhabilitation de la chair ; nous vous demandons, nous, la réhabilitation de l'esprit. Car, ce qui est captif de nos jours, ce qui est humilié, ce qui est dégradé enfin, je vous le redis parce que vous ne le comprendrez jamais assez, ce n'est pas la chair, c'est l'esprit.

Donc, que l'esprit se relève et se réhabilite ; qu'il reprenne son empire, et qu'il le reprenne comme il l'a repris au commencement, en faisant toucher son sceptre à la croix de Jésus-Christ, et en appuyant son trône sur le rocher du Calvaire. Certes, Messieurs, je ne vous demande pas, comme loi de votre vie, la pratique des plus grands chrétiens. Je ne vous dis pas de vous couvrir de haires, de cilices, de chaînes de fer ; je ne vous dis pas de retremper, comme ces hommes héroïques, l'énergie de vos âmes dans le sang de vos blessures ; mais je vous dis : Acceptez dans une mesure la loi qui est la vôtre, la loi de l'austérité. Ne croyez pas ceux qui disent que l'humanité avec le Christ doit descendre de la croix. Prenez votre part de la vie du Calvaire, et gardez pour les héroïsmes que vous ne pouvez imiter une sincère admiration et d'inépuisables respects. »

R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Quatrième conférence : le progrès moral par l'austérité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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Commentaires

  • Qu'entendez-vous exactement par "austérité chrétienne" s'il vous plait ?

  • Au-delà de la définition que peut en donner le dictionnaire, l'austérité est ici opposée au sensualisme, ce qui permet d'en cibler mieux la définition telle qu'un chrétien doit l'entendre.

    Le sensualisme est un vice qui donne en l'homme la primauté à tout ce qui relève de la chair : gouverné par ses désirs et ses appétits divers, il sombre alors dans les péchés de gourmandise, de luxure, de paresse, et comme le font les épicuriens, ne renonce à aucun plaisir pourvu que celui-ci contente son corps et ses demandes incessantes.

    L'austérité au contraire donne en l'homme la primauté à l'esprit, qui gouverne tout ce qui est du domaine de la chair. Loin de s'abandonner à tout plaisir qui passe (plaisirs des cinq sens, tellement sollicités dans le monde aujourd'hui), l'homme choisit un chemin de rigueur, sans laisser-aller : rigueur dans ses pensées (c'est le plus difficile sans doute à gouverner), rigueur dans ses paroles (relire à ce sujet la Lettre de St Jacques), rigueur dans ses actes.

    Le Pape François a rappelé à plusieurs reprises toute l'importance de cette austérité, notamment aux occasions suivantes :

    le 29 juillet 2013, lors de sa rencontre avec les journalistes sur le vol Rio-Rome :
    Le Saint-Père a confirmé qu'il préférait résider à Sainte-Marthe : "Je ne peux pas vivre seul ou en petit comité. J'ai besoin des gens, de les rencontrer, de parler avec eux... Chacun doit vivre comme le Seigneur veut qu'il vive. Mais l'austérité, l'austérité générale, est nécessaire pour tous ceux qui travaillent au service de l'Eglise".

    le 27 février 2014, dans son discours aux membres de la Congrégation pour les évêques :
    "Soyez des bergers proches des gens, des pères et des frères patients et miséricordieux, remplis de pauvreté intérieure comme matérielle, avec la liberté, la simplicité et l'austérité de vie..."

    L'austérité pour un chrétien sera donc une vie de simplicité et de dépouillement (on parle par exemple de "l'austérité" de la crèche), à l'exemple de celle du Christ, et de renoncement à tous les plaisirs inutiles qui l'entraîneraient à sa chute.

    Ce temps de Carême est donc particulièrement propice à ce travail de discernement : qu'est-ce qui dans ma vie l'encombre inutilement ? Quels sont les renoncements qui seront synonymes de plus grande liberté au service du Seigneur (trop de nourriture, de télévision, d'utilisation des nouvelles technologies, de lectures inutiles, de distractions trop longues ou malsaines, etc.) ? Quelles sont les rigueurs nécessaires auxquelles je dois m'attacher dans mes pratiques quotidiennes (prière du matin, bénédicité avant les repas, tenue vestimentaire, droiture de parole, etc.) ?

    Un point à faire - en prenant son temps pour l'examen de son état de vie - en ces premiers jours de Carême, et si possible avec l'aide d'un accompagnateur spirituel ou d'un confesseur, un regard extérieur juste et bienveillant étant toujours utile pour nous éclairer sur des points que nous ne verrions pas par nous-mêmes.

    Et enfin gardons-nous de confondre les moyens (l'austérité) et le but : car tout cela doit être mis en œuvre au service du plus grand Bien : celui de notre salut et du salut de nos frères - au service d'un plus grand Amour : celui que nous devons à Dieu et celui que nous devons à notre prochain.

    Bon et saint Carême à toutes et à tous !

    En union de prière,
    Jean-Claude

  • Merci SEIGNEUR de me permettre de lire chaque jour ces textes ! Ils sont pour moi une source spirituelle incommensurable, inestimable ! Merci mon DIEU.

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