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Méditation : Gloire aux saints !

« Gloire aux saints ; gloire aux initiateurs, gloire aux chefs, gloire aux vrais maîtres du progrès ! Seuls les saints relèvent l'humanité du fond de ses corruptions ; et seuls, après l'avoir relevée, ils la maintiennent encore au milieu de ses défaillances à sa hauteur légitime. Seuls, ils sont, même au milieu des siècles pervertis, le sel conservateur qui empêche la masse de se corrompre tout à fait. Les saints sont une perpétuelle protestation contre les grands désordres qui menacent de prévaloir dans les peuples pour les précipiter vers leur décadence ; ils protestent contre tous les vices par la voix de toutes les vertus. Au milieu de nos abaissements et de nos ténèbres, ils tiennent haute et radieuse l'image vivante de l'humaine perfection ; et toujours une fraction de l'humanité subit le généreux ascendant de leurs exemples : ils font tout ce qu'ils peuvent par la parole, par l'action et par toutes leurs influences, pour opposer une digue à ce torrent de la concupiscence qui tend sans cesse à déborder dans les nations : s'ils ne peuvent l'arrêter, ils demeurent debout au milieu de son flot ; et lorsque la société, se laissant aller à son cours, menace de tomber aux abîmes ; lorsque le triomphe des méchants les chasse des forums, des temples et des places publiques, et que la clameur des peuples semble couvrir leurs grandes voix ; les saints sont encore là, pour faire entendre, jusque dans le silence de leurs vertus, le dernier mot de salut.

Ah ! s'il en est ainsi, mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Notre monde ébranlé penche, il penche vers de grands abîmes ; il voudrait remonter, et il cherche des mains qui le saisissent dans la douceur et la force pour le ramener vers les hauteurs. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'ils viennent par leur humilité réagir contre notre orgueil ; qu'ils viennent par leur austérité réagir contre notre sensualisme ; qu'ils viennent par leur pauvreté réagir contre notre cupidité ; qu'ils viennent par tous les miracles de leur sainteté réagir contre tous les désordres de notre siècle ; qu'ils viennent enfin, par tous leurs progrès, réagir contre toutes nos décadences. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'une nouvelle explosion de sainteté se fasse au milieu de nous ; que les saints nous viennent nombreux, grands, héroïques ; et qu'ils nous ramènent par leur influence réparatrice, de la ruine à la restauration, et de la décadence au progrès. »

R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Deuxième conférence : le progrès moral par la sainteté chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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Commentaires

  • Je n'aime pas le terme de Chefs ... les "Maîtres" sont plus adaptés : le Pape est le chef de l'Eglise et les Evêques sont ses adjoints, chefs également nommés par lui... : je l'oublie trop souvent....
    Merci pour Louise de Marillac que j'ai repérée ainsi que St François d'Assise, St Antoine... et St Vincent de Paul, on voit bien Mère Teresa... Ce sont effectivement eux qui nous aident par leur exemple à lutter contre notre orgueil et notre manque d'humilité...

  • "chef" et "maître" : petite précision de vocabulaire.

    Si l'expression "chef de famille" n'a plus droit de cité, au prétexte fallacieux d'"égalité des sexes", le mot "chef" règne encore en bien d'autres domaines : chef d'état ou de gouvernement, chef de cuisine, chef d'orchestre, chef de gare, chef de guerre ("sergent-chef", adjudant-chef"), etc., et en de nombreuses expressions : chef-lieu, chef d'oeuvre, chef d'accusation, "comme un chef", "au premier chef", "de son propre chef", etc.
    les scouts se souviennent certainement avec émotion de leur chef de patrouille...

    Le chef désigne la tête (caput), celui qui commande. Un corps sans tête part à la dérive, un groupe quel qu'il soit (familial, associatif, social, institutionnel, religieux, militaire, etc.) sans chef (sans tête de commandement) est livré à lui-même et voué au désordre et à l'anarchie.

    Le chef est donc un élément indispensable au bon fonctionnement de tout groupe humain, et il est vain d'en rejeter le terme.

    Le mot "maître" a un sens similaire mais non identique : il désigne moins la personne qui commande, que celle qui détient un pouvoir, une autorité. Si le "maître d'école" a été abandonné (les récents gouvernements ont rejeté toute idée de "pouvoir" professoral à l'école, avec les conséquences désastreuses que l'on sait, quant aux désordres et à la prise de ce pouvoir par les élèves), on le retrouve encore (avec son équivalent féminin) chez les maîtres de maison, maîtres d'ouvrage, maîtres d'équipage, maîtres d'animaux, etc., et en de nombreuses expressions : être "maître de soi" ou de ses gestes, régner ou gouverner "en maître", "passer maître", "de main de maître", etc.

    Ces deux termes ne sont donc pas antagonistes, et ne peuvent être supplantés l'un par l'autre.

    Attention toutefois, dans le domaine religieux, où Jésus a mis en garde à ce sujet : « Pour vous, ne vous faites pas appeler Rabbi (*) : car vous n'avez qu'un Maître, et tous vous êtes des frères. » (Mt 23, 9)
    (*) ce mot araméen signifie "Mon maître", qui était donné aux docteurs juifs.

    Nous avons donc autant besoin de "chefs" que de "maîtres", pour ne pas partir dans tous les sens et nous retrouver livrés aux plus grands désordres.
    Que Notre Seigneur fasse naître en notre nation de nouveaux saints, des âmes de "chefs" et de "maîtres" qui ramèneront le peuple français sur la voie de son salut.
    Mon Dieu, envoyez-nous des saints !

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