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Célébrations du Vendredi Saint à Rome

17h00 : Basilique Vaticane - Célébration de la Passion du Seigneur

Livret de la célébration


C'est dans un silence total dans une basilique Saint-Pierre pourtant noire de monde, que le Pape est entré, tout de rouge vêtu cet après-midi, pour la célébration de la Passion. Comme le veut la tradition, François s'est ensuite prosterné, allongé à terre pendant plusieurs minutes, pour se recueillir et symboliser le don de soi.

Dans cette célébration du Vendredi Saint qui se déroule en trois temps - liturgie de la Parole, adoration de la Croix puis communion - ce n'est pas le Pape qui a prononcé l’homélie, mais le prédicateur de la Maison Pontificale, le père Raniero Cantalamessa.

« ne devenons pas des Ponce Pilate » pour les chrétiens persécutés

« Les vrais martyrs ne meurent pas les poings fermés, mais les mains jointes », comme ces 21 chrétiens coptes tués par les djihadistes de l’Etat islamique en Libye, à qui « Dieu a donné la force de mourir sous les coups, murmurant le nom de Jésus ». Ou encore les victimes de l’attaque du campus universitaire de Garissa, au Kenya, tués par « la furie djihadiste des extrémistes somaliens ». Dans sa méditation, le Père Raniero Cantalamessa a rappelé ces mots de Jésus à ses disciples, rapportés dans l’Evangile de Jean : « L’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu » (Jn, 16, 2). « Jamais ces paroles n’ont probablement été si vraies qu’en ce moment de l’histoire » a estimé le prédicateur de la Maison pontificale.

Dans un contexte où les violences contre les chrétiens ne faiblissent pas, où certains sont persécutés au seul motif de leur croyance en Jésus, le Père Cantalamessa a voulu réfléchir sur la violence dont l’homme est capable envers son semblable. Plutôt que de penser à des fléaux collectifs comme la faim ou la pauvreté, « pensons aux souffrances des individus, a-t-il conseillé, celles de personnes avec un nom et une identité précise ; aux tortures décidées froidement et infligées volontairement, en ce moment même, par des êtres humains à d’autres êtres humains, voire à des enfants. Que de Ecce homo dans le monde ! s’est-il exclamé, que de prisonniers se trouvant dans les mêmes conditions que Jésus dans le prétoire de Ponce Pilate : seuls, menottés, torturés, à la merci de grossiers militaires pleins de haine se laissant aller à toute sorte de cruauté physique et psychologique, s’amusant à les voir souffrir ».

« Jésus vainc la violence car il en est victime et lui oppose le pardon »

Face à ce mal, le Père capucin appelle chacun à se mobiliser : « il ne faut pas dormir ! (…) Nous risquons tous – institutions et individus du monde occidental – de devenir des Ponce Pilate qui se lavent les mains » a-t-il averti, dénonçant au passage « l’inquiétante indifférence des institutions mondiales et de l’opinion publique face à tout cela ».

Pour parvenir à lutter contre tous ces « Ecce homo », le Père Cantalamessa préconise de suivre l’exemple du Christ, qui « a vaincu la violence, non en lui opposant une violence plus grande, mais en la subissant et mettant à nu tout l’injustice et l’inutilité qui la caractérise ». Selon la définition de Saint Augustin, Jésus est « vainqueur parce que victime ». « Au Calvaire il prononce un « Non ! » définitif à la violence, a souligné le prédicateur de la Maison pontificale, opposant à celle-ci, non seulement la non-violence, mais plus encore, le pardon, la douceur et l’amour. Et s’il devait encore y avoir de la violence, celle-ci ne pourrait plus, même à distance, recourir à Dieu et se couvrir de son autorité. Le faire serait faire reculer l’idée de Dieu à des stades primitifs et grossiers, dépassés par la conscience religieuse et civile de l’humanité ».

Sur la Croix, Jésus-Christ a fait preuve « d’une générosité infinie » et d’un grand pardon a relevé le Père Cantalamessa : « au lieu d’accuser ses adversaires, ou de pardonner en confiant au Père céleste le soin de le venger, il les défend ». Le pardon que nous sommes tous appelés à mettre en œuvre « doit s’inspirer d’une charité qui excuse le prochain, sans fermer pour cela les yeux devant la vérité, mais en cherchant au contraire à stopper les méchants afin qu’ils ne fassent plus de mal aux autres et à eux-mêmes » a exhorté le Père franciscain. Comme Jésus crucifié qui a crié juste avant de mourir « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34), le prédicateur de la Maison pontificale a invoqué l’aide de Dieu « pour vaincre le mal par le bien, sur la grande scène du monde, mais aussi dans la vie quotidienne, entre nos murs domestiques ».

Source : Radio Vatican.

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