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  • Syrie - Mgr Jeanbart : « voilà 5 ans que nous célébrons Noël sous les bombes »

    Nous publions ci-dessous les vœux émouvants que Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, vient d’adresser à l’AED et tous ses bienfaiteurs pour Noël 2015.

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    Chers amis,

    Voilà cinq ans que nous célébrons la fête de la Nativité sous les bombes. Je ne sais si beaucoup d’entre vous ont pu vivre cette expérience déprimante et bien triste ? Mais je dois vous l’assurer, il est pénible de devoir passer ces beaux jours, tant attendus chaque année, dans la disette et l’insécurité, sans eau ni électricité et pour comble, coupés du reste du monde par un boycott strict et bien serré. Une raison de plus pour moi de sortir de cet enclos, ne serait-ce que quelques instants pour avoir une bouffée d’air frais et agréable en vous écrivant ces mots qui sortent de mon cœur et que je voudrai charger de toute l’affection que je nourri à votre égard !

    Faut-il le dire, j’ai eu beaucoup de peine sachant le grand malheur qui a frappé nos frères innocents en France et je demande au Seigneur d’épargner à l’Europe cette épreuve infernale, l’expérience que nous vivons chez nous, à cause des terroristes, est terrible pour ne pas dire cuisante et insupportable. Nous ne la souhaitons à personne, même pas à nos ennemis, ce sont toujours les innocents qui payent. Que le Seigneur tout-puissant aie pitié de nous tous et qu’Il fasse régner l’amitié parmi les hommes la pitié dans les cœurs et la paix entre les peuples de la terre.

    AED,Syrie,Mgr Jeanbart,célébration,Noël,bombesMalgré tout, nous continuons encore et dans cette situation plus difficile que jamais à braver la tempête qui frappe nos pauvres fidèles, réduits à l’indigence et je dirai même à la misère. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les soutenir et les aider dans cette adversité qui les meurtrit impitoyablement. Nous nous efforçons de nous tenir à leur coté pour alléger leur souffrance et leur donner courage. Nos programmes d’aide Humanitaire vont de l’avant. En plus des subventions financières, des bourses scolaires, des soins médicaux et des paniers de provisions alimentaires et de produits sanitaires, que nous offrons à des milliers de personnes. Nous avons lancé cette année un service de fourniture d’eau dans les maisons et pour un bon nombre de familles moins favorisées, nous avons pu installer trois cents citernes de 500 litres leur permettant d’avoir une réserve d’eau à disposition et en plus, une équipe de jeunes gens a été chargée d’assurer à domicile de l’eau potable aux plus anciens. Bon nombre de familles pauvres ont pu en même temps être raccordées aux circuits des générateurs qui distribuent de l’énergie électrique aux abonnés. Nous venons de lancer tout dernièrement un centre de formation professionnel pour les métiers du bâtiment et entrepris la restauration de nombreuses maisons endommagées suite aux bombardements. Mille familles ont pu profiter cette année de l’aide que nous avons pu leur offrir pour acheter du gazole pour se réchauffer.
    Si je devais continuer l’énumération serait longue, je préfère donc m’arrêter là pour dire que c’est grâce à vous et à la générosité des bienfaiteurs que, mes collaborateurs et moi, nous avons pu faire tout ce qui a été fait pour soulager la souffrance de ces milliers de chrétiens pris en otage chez eux.

    En ces jours bénis, nous ne manquerons pas de penser à vous et à la bonté que vous manifestez continuellement à notre égard en ces temps de grande épreuve. De tout cœur nous vous souhaitons un Joyeux Noël et une très bonne Année 2016 paisible et pleine de santé et de joie !
    +Jean-Clément JEANBART

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • Revue Credere : Entretien avec le Pape François au sujet du Jubilé de la miséricorde

    La revue catholique italienne Credere publie ce jour une interview du Saint-Père, dans laquelle il explique les motivations et les attentes du Jubilé de la miséricorde, ainsi que son expérience personnelle de la miséricorde divine. En voici de larges extraits :

    "Le thème de la miséricorde a fortement été accentué dans l’Église à partir de Paul VI. Jean-Paul II y est revenu dans l'encyclique Dives in Misericordia, instituant avec la canonisation de sainte Faustine Kowalska la fête de la Divine Miséricorde, fixée à l'octave de Pâques. Dans ce sillage, j'ai ressenti comme un désir du Seigneur de montrer sa miséricorde aux hommes. Il s'est donc agi pour moi de suivre une tradition relativement récente pour une attention qui a toujours existé... Il est évident que le monde a besoin de la miséricorde, besoin de compassion, c'est à dire 'souffrir avec'. Nous sommes habitués aux mauvaises nouvelles, à la cruauté et aux pires atrocités qui offensent le nom et la vie de Dieu. Le monde a besoin de découvrir que Dieu est Père, qu'il y a la miséricorde, que la cruauté n'est pas plus une solution que la condamnation. Si l’Église suit parfois une ligne dure ou est tentée de la suivre en soulignant les normes morales, beaucoup de gens sont laissés de côté. ... Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après la bataille : Combien de personnes souffrent, sont blessées ou tuées !... Nous devons soigner, guérir, soutenir... Nous sommes tous pécheurs, et tous portons nos croix. J'ai senti que Jésus veut ouvrir la porte de son Cœur, que le Père veut montrer sa tendre miséricorde, nous envoyant l'Esprit... C'est l'année du pardon, de la réconciliation. D'un côté, nous voyons la production et le commerce des armes qui tuent les personnes innocentes d'une manière la plus cruelle possible, de l'autre l'exploitation des personnes, des enfants. Un sacrilège est en cours contre l'humanité. L'homme est sacré, car image du Dieu vivant. Et le Père dit de nous arrêter pour aller vers Lui".

    Plusieurs fois le Pape François a dit se sentir pécheur. Comment vit-il la miséricorde de Dieu ? : "Je suis un pécheur, j'en suis sûr, un pécheur que le Seigneur a regardé avec pitié. Comme je l'ai dit aux prisonniers en Bolivie, je suis un homme pardonné. Dieu me regarda avec compassion et m'a pardonné. Même maintenant, je fais des erreurs et commets des péchés. Je me confesse tous les quinze ou vingt jours, parce que je ressens toujours le besoin de la miséricorde de Dieu... J'ai eu ce sentiment à dix-sept ans, d'une manière spéciale le 21 septembre 1953, quand j'ai ressenti le besoin d'entrer dans une église me confesser... C'est devenu évident. J'ai décidé de devenir prêtre...et c'est un prêtre malade de la leucémie qui m'a accompagné pendant un an. Il est mort l'année suivante. Après l'enterrement, je pleurais à chaudes larmes, je me sentais complètement perdu, comme si Dieu m'avait abandonné. C'est là que j'ai rencontré la miséricorde de Dieu, qui est désormais étroitement liée à ma devise épiscopale... La traduction littérale serait en étant miséricordieux et en choisissant".

    Le Jubilé de la miséricorde peut-il être l'occasion de redécouvrir la maternité de Dieu ? Y a-t-il un aspect féminin de l’Église qui doive être réévalué ?

    "Oui, dans le livre d'Isaïe, Dieu affirme que si une mère en arrivait à oublier son enfant, lui ne nous oubliera pas. Voici la dimension maternelle de Dieu. Tout le monde ne comprend pas l'expression Maternité de Dieu, qui n'appartient pas au langue populaire... C'est pourquoi je préfère utiliser le mot tendresse, typique d'une mère, la tendresse de Dieu. Dieu est père et mère."

    La miséricorde dans la Bible nous fait découvrir un Dieu plus miséricordieux qu'on ne pourrait le croire. Cette tendresse envers l'homme peut-elle favoriser un changement d'attitude envers l'autre ?

    "Certes, cela conduira à être un plus tolérant, plus patient, plus attentif... Durant le Synode de 1994, j'avais dit qu'il fallait mettre en route une révolution de la tendresse... Aujourd'hui cette tendresse nous devons la faire grandir comme résultante de l'Année de la miséricorde : La tendresse de Dieu est pour chacun de nous. Chacun de nous a le droit de dire : Je suis malheureux, mais Dieu m'a aimé, alors je dois aussi aimer les autres de la même manière."

    Évoquant le célèbre 'Discours de la lune', lorsque Jean XXIII recommanda aux fidèles de rentrer chez eux avec une caresse aux enfants. C'est devenu une icône de l’Église de la tendresse, qui aide les communautés chrétiennes à se développer et à se renouveler : "Quand je vois les malades, les personnes âgées, je reçois une caresse spontanée, car c'est le premier geste que font les parents sur leur nouveau-né. C'est un 'Je t'aime, je veux tu ailles bien'."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.12.15).

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Audience générale de ce mercredi 2 décembre 2015

    Ce matin, au cours de l'audience générale Place Saint-Pierre, le Pape a évoqué son tout récent voyage africain :

    Le Kenya tout d'abord, qui "est un pays représentant bien le défi mondial de notre temps, la protection de la création par la réforme du modèle de développement. Pour être équitable, il doit être inclusif et durable... Tout cela se reflète dans Nairobi, la plus grande ville d'Afrique orientale, où richesse et pauvreté coexistent. Mais ce scandale n'est malheureusement pas limité à l'Afrique. Il est partout. La coexistence de la richesse et de la pauvreté est un scandale, une honte pour l'humanité". Rappelant qu'il a tenu à encourager les kenyans à avoir soin des richesses de leur pays, de la richesse naturelle comme spirituelle, composée des ressources de la terre comme des nouvelles générations, mais aussi des valeurs qui constituent la sagesse du peuple. Dans un contexte aussi dramatique, j'ai eu la joie d'apporter les mots d'espérance de Jésus. Soyez forts dans la foi et n'ayez pas pas peur, tel était le thème de la visite. Une expérience de tous les jours, si simple et si humble, si noble et si digne..., si tragiquement et héroïquement témoignée par les jeunes tués à l'Université de Garissa le 2 avril, parce qu'ils étaient chrétiens. Que leur sang soit semence de paix et de fraternité au Kenya, pour l'Afrique et pour le monde".

    En Ouganda, la visite du Pape était placée sous le signe des Martyrs à cinquante ans de leur canonisation par Paul VI. Pour cette raison, le thème choisi était 'Vous serez mes témoins'. "Toute la visite en Ouganda s'est déroulée dans la ferveur d'un témoignage animée par l'Esprit. Témoignage explicite des catéchistes,...témoignage des familles et de leur charité...qui luttent pour...servir les pauvres, les handicapés, les malades. Témoignage des jeunes qui, malgré les difficultés, conservent l'espérance et essayent de vivre l’Évangile en allant vers les autres. Autres témoins rencontrés, les prêtres, les religieux, les hommes et femmes consacrés courageux qui renouvellent quotidiennement leur oui au Christ et se consacrent avec joie au service du peuple de Dieu... Un témoignage multiforme, animé par l'Esprit, qui est le levain de la société toute entière, comme en témoigne le travail efficace accompli contre le Sida et dans l'accueil des réfugiés".

    La troisième étape du voyage était la République Centrafricaine, le cœur géographique et spirituel du continent. Ma visite, a expliqué, le Pape, "était en fait mon premier objectif, parce que ce pays tente de sortir d'une période très difficile faite de conflits violents et de beaucoup de souffrances parmi la population. Donc, je voulais y ouvrir à Bangui, avec une semaine d'avance, la première Porte Sainte du Jubilé de la miséricorde, comme signe de la foi et de l'espoir des centrafricains et au-delà pour toutes les populations africaines qui ont le plus besoin de secours et de réconfort... L'invitation de Jésus à ses disciples, 'Passons de l'autre côté', en était le thème.... Cet 'Allez de l'autre côté' signifie tourner le dos à la guerre, à la division, à la pauvreté, et choisir la paix, la réconciliation et le développement. Mais cela suppose un passage qui doit prendre forme dans les esprits, les attitudes et les intentions des personnes". C'est pourquoi, a précisé le Saint-Père, est cruciale la contribution de toutes les communautés religieuses, l'alliance entre chrétiens de toutes les confessions. Ce partage de la prière et de l'engagement pour la paix implique aussi la communauté musulmane.

    "Lors de la dernière messe, au stade de Bangui, j'ai voulu...renouveler notre engagement à suivre Jésus, notre espérance, notre paix...qui a le visage de la miséricorde. Ce dernière messe fut merveilleuse, pleine de jeunes ! Plus de la moitié de la population de la République Centrafricaine a moins de dix-huit ans. C'est une promesse pour que le pays aille de l'avant !".

    Le Pape est ensuite revenu sur les missionnaires qui ont quitté leurs pays quand ils étaient jeunes. Il a raconté avoir rencontré à Bangui une religieuse italienne de 81 ans, ici depuis ses 24 ans". Les enfants l'appellent grand-mère ! Une autre, qui était sage-femme a fait naître 3.280 enfants. "Une vie entière pour la vie, pour la vie des autres... Et cette religieuse n'est pas seule, il y en a beaucoup. Beaucoup de sœurs, tant de prêtres, tant de moines qui ont offert leur vie pour annoncer Jésus-Christ".

    "Je voudrais dire un mot aux jeunes : Pensez à ce que vous faites de votre vie. Pensez à cette religieuse et beaucoup comme elle qui ont donné leur vie et à ces milliers qui ont trouvé la mort. Le missionnaire ne fait pas du prosélytisme : La religieuse m'a dit que les femmes musulmanes s'adressaient à elle parce qu'elles savaient que, bonnes infirmières, elles les traitaient bien" sans prétendre les convertir. "Le témoignage missionnaire est la grande valeur héroïque de l’Église. Proclamer Jésus-Christ dans et par nos vies ! Je lance cet appel aux jeunes : Pensez à ce que vous voulez faire dans votre vie... Demandez au Seigneur de vous faire sentir sa volonté. Mais s'il vous plaît, n'excluez pas la possibilité d'être des missionnaires, pour apporter l'amour, l'humanité, la foi dans d'autres pays. Pas de prosélytisme, jamais !... La foi est prêchée avant tout par l'exemple, ensuite en paroles".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.12.15).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je veux rendre grâce pour le voyage que je viens de faire en Afrique. Il a commencé par le Kenya, où j’ai voulu encourager toutes les personnes que j’ai rencontrées à être solides dans la foi, à ne pas avoir peur, et à savoir profiter des richesses naturelles et spirituelles de ce pays ; en particulier la sagesse de son peuple et sa jeunesse. En Ouganda, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs ougandais, chacun selon sa mission a été appelé à être, par la force de l’Esprit, témoin du Christ et levain pour la société tout entière. Je me suis rendu enfin en Centrafrique, pays qui cherche à sortir d’une période difficile de violences et de souffrances pour toute la population. J’ai eu l’occasion de rencontrer les communautés évangélique et musulmane. A Bangui j’ai ouvert la Porte Sainte du Jubilé, en signe de foi et d’espérance pour les Centrafricains, et pour tous les peuples d’Afrique. Le Seigneur est présent à son peuple, il le guide pour le faire passer sur l’autre rive. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Nous sommes entrés dans le temps l’Avent. C’est un temps d’espérance que le Seigneur nous propose de vivre pour mieux nous disposer à le recevoir dans notre vie et dans notre monde. Que la Vierge Marie vous accompagne sur votre route et vous conduise à son Fils.
    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français à venir sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Antonín Dvorák : Romance, Op. 11

    Bohuslav Matousek, violin - Petr Adamec, piano

  • Méditation : Humilité et Providence divine (1)

    « Si vous ne vous rendez semblables à des enfants, vous n'entrerez point dans le royaume du ciel... Laissez venir à moi les petits enfants, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume des cieux. (Mt XVIII, 3-4 ; Lc XVIII 16-17) »

    « Lorsque l'enfant s'est souillé, il ne peut se laver ; un autre doit lui rendre ce service ; s'il tombe, il est incapable de se relever sans le secours d'autrui ; une fois relevé, il ne peut même pas se tenir debout si on ne le soutient, ni faire un pas sans appui ; a-t-il faim ou soif, il ne peut ni manger, ni boire que ce qu'on lui présente ; qu'un ennemi le mette en danger, qu'il souffre du froid ou de quelque incommodité, il ne pourra ni se défendre, ni se soulager par lui-même. Enfin, pour comble de misère, il ne sait ni ne peut demander ce qui lui manque, ne s'en rendant même pas compte.

    Voilà ce qui caractérise les tout-petits ; telles sont leurs misères ; elles n'ont qu'un remède : la tendre sollicitude, l'amour plein de compassion de leur maman... Je me verrai donc devant Dieu comme un tout-petit, et m'appliquerai les différentes marques de faiblesse que nous venons d'énumérer.

    1. Ma misère est telle que ma volonté libre, laissée à elle-même, peut pécher et se souiller de mille manières ; mais ensuite, impossible de me laver, de me purifier si Dieu ne le fait lui-même : Seigneur, dois-je donc dire avec David, lavez-moi complètement de mon iniquité et purifiez-moi de mon péché (1).

    2. Le poids de mes inclinations charnelles et de ce corps terrestre, qui alourdit l'âme, me fait pour un rien donner du nez en terre, et j'y reste fixé par mon affection désordonnée aux choses de ce monde, car je suis le fils de l'Adam terrestre ; une fois tombé, je ne puis donc pas me relever, mais il faut que Dieu me tende la main et me redresse, sans quoi je resterais toujours dans la poussière, comme la maison d'Israël dont parlait Amos : La voilà tombée, jamais elle ne retrouvera sa splendeur (2).

    3. Si Dieu, par miséricorde, me relève ; s'il me place debout en me communiquant quelque courage ou sentiment de dévotion, je reste impuissant à me maintenir debout, à conserver ses dons, à réaliser le moindre progrès sans son aide ; aussi devrai-je toute ma vie craindre les rechutes, selon l'avertissement de saint Paul : Que celui qui pense se tenir debout prenne garde de tomber (3).

    4. Si j'ai faim et soif des choses saintes, comme des sacrements, de la parole de Dieu, et autres bonnes œuvres, je ne puis par mes seules forces ni les chercher efficacement, ni m'en nourrir avec profit, à moins qu'en tout cela Dieu ne me secoure ; et s'il naît en moi quelque désir de me rendre meilleur, ce désir restera vain si le Seigneur, qui me l'a donné, ne m'accorde encore sa grâce pour le réaliser.

    5. Le démon, la chair et le monde me tentent et m'entourent si dangereusement que, livré à moi-même, je suis perdu : Dieu seul peut me délivrer. Quant aux armes pour me défendre, c'est encore le Seigneur seul qui me les donne. Toujours je resterais avec mes fautes, tiède et froid, si Dieu ne me réchauffait du feu de son amour ; et s'il ne me rafraîchissait avec l'eau vive de sa grâce, l'incendie de l'amour-propre ne s'éteindrait jamais dans mon cœur.

    6. Enfin, telle est ma misère que je ne sais même pas ce que je dois, selon mes besoins, demander dans mes prières (4) : il faut que ce soit l'Esprit Saint qui me l'enseigne ; même aveuglement sur mes périls et mes besoins, à moins que Dieu ne m'en découvre la gravité. »

    « C'est vouloir que Dieu nous abandonne que de nous attribuer ce qu'il y a de bien en nous. Il faut ne rien être à ses propres yeux pour devenir un instrument entre les mains du Créateur. Voulez-vous ne cesser jamais de lui être agréable, n'oubliez en aucun temps que vous n'êtes absolument que ce que sa main vous a faites, que vous ne pouvez rien que par sa grâce, et que vous ne réussirez que là où il aura mis sa bénédiction. »
    Sainte Angèle Merici, dernier avis à ses filles.

    1. Ps. 50. - 2. Amos V, 2. - 3. I Cor X, 12. - 4. Rom VIII, 26.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (54), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    Traduction littérale de la Méditation du Vénérable Louis du Pont (VIe partie, sujet I), faite sur l'édition castillane.

    (à suivre demain)

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  • Mercredi 2 décembre 2015

    Ste Viviane (ou Bibiane), vierge martyre

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