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Méditation : de la miséricorde à l'égard du prochain

« Si nous avions la charité accompagnée de compassion et de peine, nous ne prendrions pas garde aux défauts du prochain, selon cette parole : « La charité couvre une multitude de péchés » (1P 4,8) et : « La charité ne s'arrête pas au mal, elle excuse tout » (1Co 13,5-6). Si donc nous avions la charité, la charité elle-même couvrirait toute faute, et nous serions comme les saints quand ils voient les défauts des hommes. Les saints sont-ils donc aveugles pour qu'ils ne voient pas les péchés ? Qui déteste le péché autant que les saints ? Et pourtant, ils ne haïssent pas le pécheur, ils ne le jugent pas, ils ne le fuient pas. Au contraire, ils compatissent, l'exhortent, le consolent, le soignent comme un membre malade ; ils font tout pour le sauver. [...] Lorsqu'une mère a un enfant difforme, elle ne se détourne pas de lui avec horreur, elle prend plaisir à le parer et fait tout pour le rendre gracieux. C'est ainsi que les saints protègent toujours le pécheur, le disposent et le prennent en charge pour le corriger au moment opportun, pour l'empêcher de nuire à un autre, et aussi pour progresser eux-mêmes davantage dans la charité du Christ.
[...]
Acquérons donc, nous aussi, la charité, acquérons la miséricorde à l'égard du prochain, pour nous garder de la terrible médisance, du jugement et du mépris. Portons-nous secours les uns aux autres, comme à nos propres membres. Si quelqu'un a une blessure à la main, au pied ou ailleurs, se prend-il lui-même en dégoût ? Coupe-t-il le membre malade ? Est-ce qu'il ne va pas plutôt le laver, le nettoyer, y mettre emplâtres et ligatures, l'oindre d'huile sainte, prier et faire prier les saints pour lui, comme dit l'abbé Zozime (1) ? Bref, il n'abandonne donc pas son membre, il n'est pas dégoûté de sa puanteur, mais il fait tout pour le guérir. Ainsi devons-nous compatir les uns aux autres, nous entraider par nous-mêmes ou par d'autres plus capables, tout faire en pensée et en acte pour porter secours à nous-mêmes et les uns aux autres. Car « nous sommes membres les uns des autres », dit l'Apôtre (Rm 12,5). Or, si nous ne formons tous qu'un seul corps, et si nous sommes, chacun pour sa part, membres les uns des autres (Rm 12,5), un membre souffre-t-il, tous les membres souffrent avec lui (1Co 12,26). [...] En un mot, ayez soin, chacun selon son pouvoir, d'être unis les uns aux autres. Car plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu. »

1. Zozime, dans PE II, 37, p. 119. Cf. PG 78, 1693 A.

Dorothée de Gaza (VI° siècle), Instructions, VI, 76-77, Trad. Dom L. Regnault et Dom J. de Préville, SC N° 92, Éditions du Cerf, Paris, 1963.

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