Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Voyage apostolique - Rencontre avec les prêtres, religieux et religieuses

Dans la cathédrale Sainte-Marie-de-l’Assomption de Tbilissi, le Pape a rencontré ce samedi 1er octobre quelque 250 fidèles catholiques, 90 prêtres et religieux ou religieuses, et 140 laïcs impliqués dans les conseils pastoraux et organisations catholiques. « Nous avons souhaité cette rencontre en ce lieu pour nous sentir en famille, pour nous sentir avec vous dans notre maison et pouvoir partager nos préoccupations, nos joies et nos projets », a affirmé Mgr Giuseppe Pasotto. Après l’intervention de bienvenue de l’administrateur apostolique du Caucase, quatre témoignage se sont succédé au micro. Le Saint-Père a écouté, attentif, en prenant des notes, un jeune, une maman, un séminariste et un prêtre. Il a ensuite tâché de leur répondre en abordant trois points essentiels : la solidité de la foi, les difficultés à surmonter pour les couples et le rapport avec les frères orthodoxes.

La solidité de la foi

Le Pape a amorcé son intervention, sans note, par un exemple. Celui d’une vieille femme rencontrée en Arménie au mois de juin. Une femme très humble, coincée derrière une barrière et qui lui faisait signe d’approcher, ce qu'il fit. Elle avait fait sept ou huit heures de bus pour le voir, depuis la Géorgie. Le lendemain, il la retrouve à nouveau dans une autre ville. Le Pape surpris, lui demande d’où vient cette énergie et sa détermination. « C’est la foi », lui a répondu cette vieille femme. « Etre solide dans la foi, c’est le témoignage qu’a donné cette dame. Elle pensait que Jésus, Fils de Dieu, avait laissé Pierre sur la terre, et elle voulait voir Pierre. Etre solide dans la foi signifie la capacité de recevoir la foi de la part des autres, de la conserver et de la transmettre », a affirmé le Pape.

Pour lui, être solide dans la foi suppose « de maintenir vivant l’histoire, le passé, et de rêver pour construire un futur lumineux ». Il ne faut pas oublier ce que nous avons vécu et pour cette raison, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, le Pape a confié « une mission spéciale » aux jeunes : parler avec leurs grands-parents, car ils sont ceux qui transmettent la foi.

Ce samedi, le Pape recommande à ceux qui travaillent avec les jeunes de leur enseigner cela : « parler avec les grands-parents pour recevoir cette eau fraîche de la foi, puis travailler et malaxer la foi dans le présent, ne pas la cacher dans un tiroir, mais la faire croître ». « Recevoir l’héritage, le faire germer et le donner », car note le Pape, comme la plante qui, sans racine, ne grandit pas, « une foi sans les racines de la maman et de la grand-mère, ne grandit pas ». Il interpelle également les parents. « Une foi qui m’a été donnée et que je ne donne pas à mes enfants, ne grandit pas non plus ». Pour résumer, « pour être solide dans la foi, il faut avoir la mémoire du passé, le courage dans le présent et l’espérance dans le futur ».

Faire mémoire de la venue de l’Esprit-Saint

Improvisant, le Pape a interrogé un des neuf séminaristes de Géorgie qui venait de lui confier que tout jeune, il avait dit à sa mère qu’il souhaitait devenir prêtre comme le polonais qui célébrait devant lui. « Qu’a dit ta mère ? ». « Fais ce que tu veux ». La mère perdait un fils, et se privait d’une belle-mère. Le Pape a rendu hommage aux femmes, et notamment « aux femmes fortes » de Géorgie. Mais le Saint-Père a également souligné le fait qu’il fallait faire trésor de ce moment passé. « A ce moment-là, ce n’est pas une fable qui s’est imposée à ton esprit. C’est l’Esprit-Saint qui venait à ta rencontre ».

« Nous tous dans notre vie, nous avons ou nous aurons, des moments sombres. Même nous, les consacrés, nous avons des moments sombres. Et quand on a l’impression que les choses n’avancent pas, qu’on a des difficultés dans nos communautés, dans ces moments-là, assure le Pape François, ce qu’il faut faire, c’est s’arrêter et faire mémoire du moment où j’ai été touché par l’Esprit-Saint ». Quand il y a des turbulences, le Pape a également invité chacun à se réfugier sous le manteau protecteur de la Vierge Marie, que Jésus nous a laissée pour qu’elle soit notre Mère.

Le Pape a souligné en outre que « la persévérance dans la vocation est enracinée dans la mémoire de la caresse que Dieu nous a faite quand il a dit ‘viens avec moi’ ». Il a conseillé aux fidèles de ne pas retourner en arrière quand des difficultés se présentent. « Si vous voulez retourner en arrière, la seule chose à faire c’est de retourner à la mémoire de ce moment, et ainsi la foi et la vocation demeurent solides, avec nos faiblesses et nos péchés, car nous sommes tous pécheurs. Nous avons tous besoin de nous confesser. Mais la miséricorde, l’amour de Jésus est plus grand que nos péchés ».

S’il te plaît, pardon, merci

Comment vit-on la foi dans le mariage, « la chose la plus belle que Dieu a créée » ? À Irina, une jeune mère de famille, le Pape François rappelle que la Bible nous dit que Dieu a créé l’homme et la femme à son image. « L’homme et la femme qui sont une seule chair, sont l’image de Dieu ». Bien sûr, les couples traversent des difficultés : tentations, incompréhensions. Irina évoquait le divorce de nombreux orthodoxes, influençant les catholiques. « Certains divorcent et trouvent quelqu’un d’autre », confirme le Pape. Mais qui paie les coûts du divorce ? Les deux membres du couple, Dieu, car « lorsqu’une seule chair se sépare cela salit son image », et bien sûr, les enfants. Combien les petits enfants souffrent quand ils voient les disputes et la séparation des parents, regrette le Pape.
« Il faut tout faire pour sauver un mariage ». Une recommandation aux couples. Les assiettes peuvent bien voler. Il est normal de se disputer, mais le Pape leur conseille de ne pas finir la journée sans faire la paix, « parce que la guerre froide du jour d’après est extrêmement dangereuse ». Le Pape rappelle qu’il existe trois paroles d’or pour que le couple aille de l’avant : s'il te plaît, merci, excuse-moi. Enfin, quand le Diable s’immisce, qu’un homme considère une femme comme étant plus belle que la sienne ou qu’une femme juge un homme plus fort que le sien, « il faut demander de l’aide », exhorte le Saint-Père.
« Il faut tout faire pour sauver un mariage ». Cette recommandation est également adressée aux prêtres et religieux qu’il encourage à aider les couples, en les accueillant, avec proximité, et en les accompagnant. « Le discernement, c’est l’intégration dans le corps de l’Église ». Il faut « accueillir, accompagner, discerner et intégrer ». Dans la communauté catholique, on doit toujours aider à sauver le mariage.
Brièvement, le Pape a évoqué « un grand ennemi du mariage », la théorie du genre. « Aujourd’hui, il y a une guerre mondiale pour détruire le couple. Aujourd’hui, on ne détruit pas qu’avec les armes, mais avec les idées. Il y a une colonisation idéologique qui détruit. Ainsi, il faut se défendre des colonisations idéologiques », a-t-il dit.

L’œcuménisme

Enfin le Pape a abordé la question de l’œcuménisme. « Ne jamais se disputer », prévient-il. Il recommande de laisser les théologiens le faire. Que dois-je faire avec un voisin, un ami, un proche orthodoxe ? Le Pape répond qu’il ne faut pas condamner, mais être ouvert, cheminer ensemble, prier les uns pour les autres et accomplir des œuvres de charité ensemble « quand on peut ». Pour le Pape, c’est cela l’œcuménisme. Dois-je faire un effort pour le convertir ? « Ce serait un gros péché contre l’œcuménisme », tranche le Pape. « On ne doit jamais faire de prosélytisme avec les orthodoxes. Ce sont nos frères et nos sœurs, les disciples de Jésus-Christ. Pour des raisons compliquées, on en est là, mais eux et nous croyons dans le Père, le Fils, l’Esprit-Saint et la Mère de Dieu. »

Avant de donner sa bénédiction apostolique, le Pape a récité un Ave Maria avec les fidèles.

Source : Radio Vatican (MD).

Les commentaires sont fermés.