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Méditation - Du détachement

« Celui qui veut aimer Jésus-Christ de tout son cœur, doit bannir de ce cœur tout sentiment qui, étranger à Dieu, est amour désordonné de soi. Ne plus se rechercher soi-même, mais seulement le plaisir de Dieu, voilà ce que comporte cette parole : « La charité ne cherche pas ses propres intérêts. » Le Seigneur nous demande-t-il autre chose quand il nous dit : « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur » ? (Matth. XXII, 37). Pour aimer Dieu de tout son cœur, deux choses sont nécessaires : 1°) le vider de tout le terrestre ; 2°) le remplir du saint amour. Aussi, un cœur qui reste attaché à la terre ne sera jamais tout à Dieu. « Autant d'amour donné à la créature, disait saint Philippe de Néri, autant qui est enlevé à Dieu. » Or, comment dégager le cœur ? Par la mortification et le détachement. Il est des âmes qui se lamentent de chercher Dieu et de ne pas le trouver. Qu'elles écoutent la réponse de sainte Thérèse : « Détachez votre cœur de toutes choses ; puis, cherchez Dieu, et vous le trouverez (1). » »

« Le détachement suprême, c'est le détachement de soi-même, c'est-à-dire de la volonté propre. Quand on a triomphé du moi, on vient à bout aisément de toutes les autres difficultés. Avec tous, saint François Xavier revenait sur cette exhortation : « Se vaincre soi-même. » Jésus-Christ lui-même a dit : « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renonce lui-même. » (Matth. XVI, 24). C'est là en résumé le travail de la sanctification : se renier soi-même et renoncer à sa propre volonté. « Ne te mets pas à la remorque de tes convoitises, dit l'Esprit-Saint, et détourne-toi de ta volonté. » (Eccli. XVIII, 30). Le plus grand don que Dieu puisse nous accorder, au dire de saint François d'Assise, c'est la victoire sur nous-mêmes par le renoncement à notre volonté propre. Et, d'après saint Bernard, il ne faudrait pas autre chose que ce renoncement pour soustraire tous les hommes à la damnation. « Cesse la volonté propre, et il n'y aura plus d'enfer (2). » N'arrive-t-elle pas à gâter nos meilleures actions elles-mêmes ? « Mal funeste, s'écrie le même saint, qui fait que tes bonnes œuvres ne soient plus telles pour toi ! (3) » En effet, voici, par exemple, un pénitent qui veut pratiquer une mortification : jeûne, discipline, malgré la défense de son père spirituel ; cette mortification devient un acte de volonté propre, un acte répréhensible. »

(1) Avis. - (2) Cesset voluntas propria et infernus non erit. In temp. pasch. s. 3. - (3) Grande malum propria voluntas, qua fit ut bona tua ubi bona non sint. In Cant. s. 71.

St Alphonse de Liguori (1696-1787), La pratique de l'amour envers Jésus-Christ (Chap. XI, 1 & 22), Trad. F. Lupy, Bureaux de l'Apôtre du Foyer, Saint-Etienne, 1991.

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