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  • Giovanni Vianini, Schola Gregoriana : "Gaudeámus omnes in Dómino"

    Ant. ad Introitum.
    Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. (T.P. Allelúia, allelúia.)
    Introït
    Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie. Cette solennité réjouit les Anges et tous en choeur louent le Fils de Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.)

    Ps. 44, 2.
    Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego opéra mea Regi.
    De mon coeur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 27ème jour

    Vingt-septième jour : Le Cœur de Jésus, Roi des cœurs

    L’amour divin, assis sur le Cœur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les cœurs des enfants des hommes. Car ce Cœur, étant le Roi des cœurs, tient toujours ses yeux sur les cœurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu’entrevus, ainsi le divin amour, ou plutôt le Cœur du divin amour, voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection ; mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l’entrevoyons. Car, ô Dieu, si nous le voyions ainsi qu’il est, nous mourrions d’amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous… Ah ! si nous voyions ce divin Cœur, comme il chante d’une voix d’infinie douceur le cantique de louange à la divinité, quelle joie, quels efforts de nos cœurs pour se lancer, afin de le toujours ouïr ! Il nous invite, ce cher ami de nos âmes : sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends ton vol vers moi… Et pour me voir plus clairement, viens en ces mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde, viens considérer mon Cœur en la caverne de l’ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite ne masure, fut si piteusement démoli sur l’arbre de la croix.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La basilique de Montmartre
    Pendant l’année terrible de 1870, plusieurs laïques eurent l’inspiration de faire un vœu solennel : celui de construire un jour, au centre de Paris, une église consacrée au Cœur de Jésus. Ils en rédigèrent aussitôt l’acte, qui est une magnifique protestation de leur piété et de leur amour envers le Sacré-Cœur.
    Le vénéré Cardinal Guibert, qui venait de succéder à Mgr Darboy sur le siège de Paris, comprit la grandeur chrétienne d’une telle pensée et donna à sa réalisation toute son autorité, toute son influence et tout son cœur.
    On choisit l’emplacement de Montmartre, où Saint Denys fut autrefois martyrisé et où la Compagnie de Jésus avait pris naissance, et on décida qu’on graverait ces paroles sur le frontispice du temple :
    Sacratissimo Cordi Jesu Gallia poenitens et devota
    Bientôt l’Assemblée nationale donnant un grand exemple de foi, décréta que l’érection de cette église était d’utilité publique. Un immense mouvement se produisit dans toute la France. De toutes parts, les offrandes affluaient ; jusqu’à présent, trente millions ont été dépensés. L’église est à peu près terminée [ndlr : en 1900]. Les pèlerinages s’y succèdent sans interruption. Toutes les nuits, une élite de vaillants chrétiens y adorent le Cœur de Jésus présent au saint tabernacle et font une amende honorable au nom de la France.
    Mais laissons parler M. le Dr Bougaud, l’éminent auteur de la vie de Sainte Marguerite-Marie :
    « L’idée de cette église nationale au sommet de Montmartre, idée populaire dès le premier jour et bénie aussitôt par le Souverain Pontife Pie IX, prit un élan nouveau. Des souscriptions s’ouvrirent dans tous les diocèses, des comités se formèrent, pour exciter et entretenir le zèle, et bientôt des initiatives intelligentes se firent jour… Le temple, bâti avec l’or et l’argent de la France, sera peuplé des inspirations les plus suaves de sa piété et de son Cœur. Qui en fera la consécration solennelle ? Nul ne le sait ; on peut seulement s’attendre à ce que d’ici-là, Dieu descendra dans le chantier et se fera reconnaître à des coups qu’on n’eût point attendus. Il a dit à la Sainte : « Je veux qu’un temple soit dédié à mon divin Cœur. » Il aidera à la bâtisse ; et comme il est dit de plusieurs de nos vieilles cathédrales qu’au jour de leur consécration on entendit des voix angéliques qui remplissaient l’air des chants les plus suaves, on peut croire que ce jour-là, sur la France agenouillée, descendront des paroles célestes, les paroles de l’amour et du pardon.
    C’est dans ce temple que sera faite, par la bouche de son souverain, quel qu’il soit à cette époque, la consécration de la France au divin Cœur de Jésus. Ce jour sera grand dans notre histoire. L’antique alliance sera renouée et Dieu redeviendra le Dieu des Francs ! »

    ☞   Des précisions historiques sur le Vœu national dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    ☞   Et sur la construction de la basilique Montmartre – voir à partir du mois d’octobre 1872.

    Page d’histoire :
    Saint François de Sales, faisant la visite de son diocèse, fut averti qu’un pauvre paysan malade désirait ardemment le voir et recevoir sa bénédiction avant de mourir. Le Saint s’y transporta et trouva cet homme aux portes de la mort, mais avec une connaissance pleine et entière. En voyant son saint évêque, il fut transporté de joie ; il demanda à se confesser à lui, puis il dit : « Monseigneur, pensez-vous que je mourrai ? » Le Saint, croyant que cet homme craignait extrêmement la mort, tâcha de le rassurer. « Oh ! Monseigneur, ce n’est pas par la crainte de mourir que je vous demande ceci, mais plutôt de ne pas mourir, car j’ai de la peine à me résoudre à revenir de cette maladie. » Le Saint, ne pouvant deviner d’où venait ce sentiment, lui dit : « Avez-vous des chagrins ? Craignez-vous des malheurs ? – Non, Monseigneur, je suis content de mon état ; mais, voyez-vous, dans la prédication que j’ai ouïe faire tant de cas de l’autre vie et des joies du paradis qu’il me semble que ce monde-ci est un cachot et une vraie prison. » Alors, parlant avec abondance de cœur, il dit les choses les plus grandes et les plus sublimes sur ce digne sujet. Enfin, après avoir reçu les derniers sacrements des mains du saint évêque, il expira doucement entre ses bras sans aucune plainte.

    Bouquet spirituel :
    Ô mon aimable Sauveur, que mon cœur soit tellement uni à votre Cœur, que votre volonté soit la mienne, et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre !
    Sainte Gertrude (1256-1301)

    Le christianisme est vraiment la religion des cœurs, et le culte du Sacré-Cœur de Jésus est vraiment le sommaire substantiel de tout le christianisme.
    Mgr Pie (1815-1880)

    Pratique :
    Dans nos peines comme dans nos joies, pensons souvent au ciel, disons avec Saint Paul : « Nous n’avons pas ici de cité permanente. »

    Oraison jaculatoire :
    Divin Cœur de Jésus, accordez-nous de faire la volonté de Dieu sur la terre afin que nous puissions régner avec vous dans le ciel.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 27 juin : Prière à Notre-Dame du Perpétuel Secours

    « Ô sainte Vierge Marie, pour nous inspirer une confiance sans bornes,
    avez voulu prendre le nom si doux de Mère du Perpétuel-Secours,
    je vous supplie de me secourir en tout temps et en tout lieu :
    dans mes tentations, après mes chutes, dans mes difficultés,
    dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de ma mort.

    Donnez-moi ô charitable Mère, la pensée et l’habitude de recourir toujours à vous ;
    car je suis sûr que, si je vous invoque fidèlement, vous serez fidèle à me secourir.

    Procurez-moi donc cette grâce de vous prier sans cesse
    et avec la confiance d’un enfant, afin que par la vertu de cette prière fidèle,
    j’obtienne votre Perpétuel Secours et la persévérance finale.

    Bénissez-moi, ô tendre et secourable Mère, et priez pour moi,
    maintenant et à l’heure de ma mort.

    Amen. »

    N-D_du_Perpetuel-Secours_2a.jpg

  • 27 juin : Sanctoral

    Saint Cyrille d'Alexandrie, Evêque et Docteur de l'Eglise (370-444)

    Saint Ladislas, Roi de Hongrie (1031-1095)

    Au calendrier traditionnel : De la férie

    En certains lieux :

    Saint Joseph Cafasso, confesseur

    canonisé en 1947
    (Catéchèse de Benoît XVI sur Saint Joseph Cafasso)

    et Notre Dame du Perpétuel Secours (Pie IX - 1866)
    (Histoire de la Madone miraculeuse, Archiconfrérie et acte de consécration)

  • 26 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : "Moi, je suis le Chemin" et selon qu’il est Dieu il ajoute : "la Vérité et la Vie". Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain... Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : "Conduis-moi Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin" (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : "Tu m’as fait connaître les chemins de la vie" (Ps 15,11)...
    Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : "C'est le chemin, suivez-le" (Is 30,21). Et saint Augustin commente : "Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu". Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s'éloigne du terme.
    Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : "C'est la vérité que ma bouche médite" (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : "Celui qui me trouvera trouvera la vie" (Pr 8,35). »

    Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Commentaire de l’Evangile de Jean, 14,2.

  • Samuel Barber : Agnus Dei

    Choeur du "Trinity College" à Cambridge & Richard Marlow

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 26ème jour

    Vingt-sixième jour : Aimons le Cœur de Jésus

    Ô très saint et séraphique docteur Bonaventure, qui me semblez n’avoir eu autre papier que la croix, autre plume que la lance, autre encre que le sang de mon Sauveur, quand vous avez écrit dans vos divins opuscules, oh ! quel trait est le vôtre, quand vous vous écriez : « Oh ! qu’il fait bon avec le crucifix ! J’y veux faire trois tabernacles, l’un en ses mains, l’autre en ses pieds, et le troisième en la place de son Cœur ; là, je veux me reposer, je veux veiller, je veux lire, je veux parler. Là apprit ses leçons la dévote sainte Madeleine ; là a été instruite la dévote sainte Catherine de Sienne… » Jésus est donc bien aimable, mais à qui ne l’est-il pas, ce souverain amour des cœurs ? Ceux qui le goûtent ne peuvent assouvir, et ceux qui s’approchent de son Cœur ne peuvent contenir les leurs de le bénir et louer à jamais. Demeurons donc fort en paix et nourrissons notre cœur de la suavité de l’amour céleste, sans lequel nos cœurs sont sans vie et notre vie sans bonheur. Continuons à nous unir de plus en plus au Sauveur ; abîmons notre cœur en la charité de son Cœur, et disons toujours de tout notre cœur : Que je meure et que Jésus vive !
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La Mère Marie de Jésus et la basilique du Sacré-Cœur de Berchem
    Parmi les âmes qui, à notre époque, ont le mieux compris la dévotion au Sacré-Cœur et sont entrées le plus avant dans l’esprit de réparation, une place à part doit être réservée à la Mère de Jésus, fondatrice et supérieure générale des Filles du Cœur de Jésus.
    Après une enfance angélique et tout embaumée des parfums de la piété, quoique non exempte d’épreuves cruelles, Marie Deluil-Martiny, qui devait être plus tard la Mère Marie de Jésus, conçut, à l’âge de vingt-trois ans, le désir de se consacrer tout entière à l’œuvre de la réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus. Après s’être dévouée pendant quelques années à la propagation de la Garde d’Honneur de Bourg, elle se sentit pressée de fonder une communauté de religieuses réparatrices. Elle fut encouragée par un vénérable religieux de la Compagnie de Jésus, Compagnie que l’on retrouve toujours, fidèle à la mission providentielle qu’elle a reçue depuis Saint Claude la Colombière, à l’origine de toutes les Œuvres qui intéressent la dévotion au Sacré-Cœur.
    « Le culte, l’imitation du martyre intérieur des Cœurs de Jésus et de Marie, disait la jeune fondatrice dans une lettre admirable que nous voudrions citer tout entière, sera une des pierres la plus précieuse de la robe de l’Eglise. Qui refuserait de tremper ses lèvres au calice des douleurs intérieures du Cœur de Jésus ? C’est le Cœur qui a tant aimé, mais aussi c’est le Cœur qui a tant souffert… Tout, dans la future association, doit être pour le Cœur de Jésus par le Cœur de Marie… Il semble que la Vierge-Prêtre veut se former un nouveau cortège, en s’entourant d’une génération d’âmes choisies parmi les ‘Vierges qu’elle amène au Roi’ ; et comme elle a enfanté et formé en Saint Jean le Prêtre, ces âmes auront pour but, dans leurs immolations, de former les prêtres à la sainteté et à la perfection du sacerdoce. »
    Le 8 décembre 1872, le cardinal de Malines, qui avait dit, au sortir du premier entretien avec Mlle Marie Deluil : Je viens de voir la Thérèse de notre siècle, signait l’acte d’érection du premier monastère des Filles du Cœur de Jésus, et, le 20 juin de l’année suivante, la fondatrice revêtait l’habit blanc de l’Institut avec plusieurs de ses filles.
    Bientôt elle se rendait à Marseille pour y fonder un nouveau monastère. C’est là que la Mère Marie de Jésus, le 27 février 1884, tomba, frappée à mort, par la balle d’un ancien serviteur du couvent, anarchiste déguisé et des plus dangereux. Elle mourut en disant : Je lui pardonne… Pour l’œuvre ! Pour l’œuvre ! s’offrant ainsi en victime pour l’extension de sa chère Œuvre et de sa communauté naissante.
    Actuellement, les Filles du Cœur de Jésus ont trois monastères : celui de Berchem, celui de Marseille et un autre à Turin (1).
    A Berchem, elles sont gardiennes d’une basilique splendide, bâtie par les soins de Mgr Van den Berghe, en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, et qui a été désigné par l’autorité épiscopale comme le Sanctuaire national de la Belgique au Sacré-Cœur, à l’instar de la basilique de Montmartre pour la France (2).
    Un jour viendra où toutes les nations voudront avoir leur sanctuaire national, leur basilique du Sacré-Cœur. Le vénéré Supérieur de Montmartre en exprimait la pensée au Congrès d’Anvers de 1890, aux applaudissements de toute l’assemblée.
    Cette idée germera et portera ses fruits tôt ou tard, pour le plus grand bien des âmes, la conversion des pécheurs, et peut-être le retour au bercail de l’Eglise de nos frères séparés par le schisme ou l’hérésie.
    Appelons de nos vœux ce jour où toutes les nations viendront se grouper aux pieds du Sacré-Cœur, devenu comme l’étendard de ralliement pour toutes et où nous verrons la réalisation de cette mystérieuse parole du Prophète : Il élèvera un signe au milieu des nations et rassemblera ceux qui étaient dispersés en Israël.

    ☞   (1) Contact des Filles du Cœur de Jésus, congrégation fondée par la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

    ☞   (2) Sur cette première basilique construite à Berchem-lez-Anvers, voir aux 20 juin 1873 et 8 septembre 1875.

    ☞   Biographie de la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny, également dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    Saint Vincent de Paul, cet homme dont l’âme était tout entière tournée vers Dieu pour en recevoir sans cesse toute sa vie, c’est-à-dire l’influence de la grâce, avait un respect profond pour cette vie divine du chrétien ; il n’aurait pas voulu agir selon les inspirations de la raison seule, tandis qu’il savait que Dieu nous conseille au-dedans de nous-mêmes. Chaque fois donc qu’il devait prendre un parti, il se recueillait, se mettait en la présence de Jésus dans son Cœur ; il lui demandait de l’inspirer, puis, imitant autant qu’il le pouvait la conduite du divin Maître en pareilles circonstances, il agissait comme il pensait que ce bon Maître eût agi. Dieu récompensa cette fidélité. Saint Vincent était l’un des hommes que l’on consultait le plus et qui donnait les conseils les plus sûrs ; la reine régente elle-même avait quelquefois recours à lui pour le consulter dans certaines affaires du royaume.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur adorable de mon Jésus, Cœur brûlant d’amour pour les hommes, Cœur créé tout exprès pour aimer les hommes ; comment les hommes peuvent-ils vous mépriser de la sorte, et répondre si mal à votre amour ?
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Souffrez, ô mon Dieu, que j’entre dans votre Cœur par l’ouverture du côté et que dans cette fournaise ardente je brûle éternellement de votre amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Se demander avant ses actions et dans les moments difficiles : Qu’aurait ressenti, qu’aurait décidé le Cœur de Jésus ?

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez mon inspirateur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 26 juin : Méditation

    « Voyez l'enfant prodigue à son retour au foyer paternel. Nous le figurons-nous, après sa rentrée, prenant des airs insouciants et des allures dégagées, comme s'il avait été toujours fidèle ? Oh ! non. - Vous me direz : son père ne lui a-t-il pas tout pardonné ? - Certainement ; il a reçu son fils, les bras ouverts ; il ne lui a pas fait de reproches ; il ne lui a pas dit : "Vous êtes un misérable" ; non, il l'a serré sur son coeur. Et le retour de ce fils procure même au père une telle joie que celui-ci prépare pour le repenti un grand festin. Tout est oublié, tout est pardonné. Cette conduite du père du prodigue est l'image de la miséricorde de notre Père céleste. - Mais lui, l'enfant pardonné, quels sont ses sentiments, quelle est l'attitude qu'il conserve ? N'en doutons pas, ce sont les sentiments, c'est l'attitude qu'il avait quand il s'est jeté repentant aux pieds de son père : "Père, j'ai péché contre vous, je ne suis plus digne d'être appelé votre fils ; traitez-moi comme le dernier de vos serviteurs". Soyons certains que, pendant toutes les réjouissances par lesquelles on célébrait son retour, ce sont là les dispositions qui dominaient dans son âme. Et si plus tard la contrition y a diminué d'intensité, jamais ce sentiment ne s'en est effacé tout à fait, même après que l'enfant eut repris pour toujours au foyer paternel sa place de jadis. Que de fois il a dû dire à son père : "Vous m'avez tout pardonné, je le sais, mais mon coeur ne se lassera pas de répéter avec gratitude, combien il a de regret de vous avoir offensé, combien il veut racheter par une plus grande fidélité les heures perdues et l'oubli qu'il a fait de vous".
    Tel doit être le sentiment d'une âme qui a offensé Dieu, méprisé ses perfections, apporté sa part aux souffrances du Christ Jésus. »

    Bx Dom Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Idéal du Moine (VIII.I), Abbaye de Maredsous - Desclée de Brouwer, Namur - Paris, 1939.

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    "Le Retour de l'enfant prodigue" de Leonello (Lionello) Spada (1576-1622)

  • 26 juin : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel :

    Saints Jean et Paul, frères martyrs


    Vie de Saints Jean et Paul († 362)

    Saint Josemaría Escrivá, Prêtre, fondateur de l'Opus Dei (1902-1975)
    canonisé le 6 octobre 2002

  • Orientations pastorales pour la promotion des vocations au ministère sacerdotal

    A lire sur Radio Vatican

  • 25 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Comment vas-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton oeil, alors qu'il y a une poutre dans le tien ? Hypocrite, enlève d'abord la poutre de ton oeil et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’oeil de ton frère", c'est-à-dire : Chasse d'abord loin de toi la haine : ensuite tu pourras corriger celui que tu aimes. Et il dit justement "hypocrite". Tancer les vices doit être le propre d'hommes justes et bienveillants. A le faire, les méchants usurpent un rôle ; ils font penser aux comédiens qui cachent derrière un masque leur identité...
    Quand il nous faut blâmer ou corriger, veillons avec un souci scrupuleux à poser la question : N'avons-nous jamais commis cette faute ; en sommes-nous guéris ? Même si nous ne l'avons jamais commise, rappelons-nous que nous sommes humains et que nous aurions pu la commettre. Si par contre nous l'avons commise dans le passé, souvenons-nous de notre fragilité pour que la bienveillance et non la haine nous dicte reproche ou blâme. Que le coupable en devienne meilleur ou pire - car le résultat est incertain - nous sommes du moins assurés que notre regard est demeuré pur. Mais si dans notre introspection, nous découvrons en nous le même défaut que nous prétendons reprendre, au lieu de le réprimander, pleurons avec le coupable ; ne lui demandons pas de nous obéir mais de partager notre effort. »

    Saint Augustin (354-430), Explication du Sermon sur la montagne (19), Trad. DDB, 1978.

  • W.A. Mozart : Concerto pour harpe et flute, K.299 - Andantino

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 25ème jour

    Vingt-cinquième jour : L’amour du Cœur de Jésus nous apprend tout

    Ô Jésus, je désire me reposer avec Jean sur votre poitrine, et me nourrir d’amour en mettant mon cœur sur le vôtre. Je veux être, comme le disciple bien-aimé, instruit par votre amour… Que n’apprendrait-on point, sans raisonnement et sans science, si on ne consultait plus que le pur amour, qui veut tout pour lui, qui ne laisse rien à la créature que l’obéissance, et qui met seul la vérité du règne de Dieu dans le fond de l’âme. L’amour décide tous les cas et ne s’y trompe point ; car il ne donne rien à l’homme et rapporte tout à Dieu seul. C’est un feu consumant qui embrase tout, qui anéantit tout, qui fait de sa victime le parfait holocauste… Ô Jésus, je n’ai plus d’autre docteur que vous, plus d’autre livre que votre Cœur… Je vis d’amour, l’amour fait tout en moi. C’est surtout pour l’amour que je suis créé et je ne fais ce que Dieu a prétendu que je fasse en me créant qu’autant que j’aime. Je sais donc tout, et je ne veux plus savoir que vous. Taisez-vous, monde curieux et sage ; j’ai trouvé sur la poitrine de Jésus l’ignorance et la folie de sa croix, en comparaison de laquelle tous vos talents ne sont qu’ordure...
    Fénelon (1651-1715)

    Exemple : Les œuvres réparatrices
    On peut se convaincre, en lisant les Révélations de Sainte Marguerite-Marie, que l’esprit de réparation est l’une des formes, et non des moins essentielles, de la dévotion au Sacré-Cœur. La Sainte y revient souvent, nombre de fois. Notre-Seigneur la lui demande, ainsi qu’à toutes les âmes dévouées à son Cœur. Il se plaint, dans la Révélation si connue qui fut l’une des principales, de n’être pas aimé : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour, et, en reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et sacrilèges, et par leurs froideurs et mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Et ce qui m’est le plus sensible, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi après l’Octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur en communiant ce jour-là, et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour les indignités qu’il a reçues. Et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son amour sur tous ceux qui lui rendront cet honneur ou qui procureront qu’il lui soit rendu. »
    Le désir de Notre-Seigneur est de plus en plus compris, car les œuvres réparatrices se multiplient et fleurissent avec une admirable fécondité. La phalange sacrée des victimes grossit chaque jour et bientôt elle deviendra légion.
    Au Val-des-Bois, M. Harmel a fondé l’Association intime, dont les membres s’offrent en victimes pour le salut des ouvriers. L’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, établie il y a une quinzaine d’années, et, depuis peu, érigée en archiconfrérie et affiliée à Montmartre, réunit dans son sein toute l’élite des catholiques de France. Une multitude d’âmes généreuses, allant jusqu’aux dernières limites du sacrifice, offrent leurs souffrances et leur vie même en union avec le divin Cœur, pour le salut de la France et de l’Eglise.
    Des communautés réparatrices, spécialement vouées au Sacré-Cœur, se fondent dans cet esprit et avec ce but particulier. Elles passent les nuits devant le Saint-Sacrement, prient et s’immolent pour répondre à l’appel du divin Prisonnier de nos autels qui cherche des consolateurs : Consolantem me quaesivi…
    Puisse le nombre de ces âmes se multiplier de plus en plus ! Car le mal grandit sans mesure ; la colère de Dieu est suspendue sur nos têtes, et il faut beaucoup d’âmes saintes dont les volontaires sacrifices, unis à celui du Rédempteur, puissent écarter de la société coupable la redoutable menace de l’Evangile : Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous.

    ☞   Des précisions historiques sur l’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, dans notre dossier dédié à ce divin Cœur – voir aux 10 juin 1873, 23 février 1879, 21 avril 1881, 18 mars 1894.

    ☞   Ainsi que la biographie de Mme Edith Royer (1841-1924), fondatrice de cette Association.

    Page d’histoire :
    Hermann Cohen, après son baptême, sentit croître en lui son amour pour le Dieu de l’Eucharistie qui avait touché son cœur : « … Quand les fidèles vont communier, écrivait-il alors qu’il se préparait à sa première Communion, voilà les larmes qui débordent de mes yeux ; ce ne sont plus des larmes douces, mais des larmes brûlantes, amères ; des larmes de désolation causées par le chagrin de n’être pas admis, moi aussi, à la sainte Table ! » « Ne voulais-je pas, juif encore, écrivait-il dans la suite, m’élancer à la Table sainte pour vous porter à mon cœur éperdu ? Et si j’ai demandé le baptême à grands cris, n’était-ce pas surtout pour m’unir à vous ? » Hélas ! que de baptisés n’ont pas et ne cherchent pas à avoir ces saints désirs et mériteraient ce reproche que l’artiste, devenu religieux, adressait plus tard à des catholiques : « Eh quoi ! faut-il que ce soit un juif qui vienne vous apprendre à aimer Jésus-Christ ! »

    Bouquet spirituel :
    La dévotion au Sacré-Cœur est un moyen efficace pour être bientôt embrasé d’un très ardent amour de Dieu.
    Lansperge (1489-1539)

    Ô Sacré-Cœur de mon Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour.
    Saint Claude la Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Communier fréquemment et avec ferveur.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, faites que mon cœur soit touché par ces paroles : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et êtes accablé de peines, et je vous réconforterai. »

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 25 juin : Méditation

    « Aimer toutes les mains de la Providence. Ces mains ce sont les créatures par lesquelles Dieu nous atteint et complète son action sur nos âmes. Si nous savons le voir en elles, nous les aimons toutes.
    Il y a des mains qui crucifient... Il y en a qui, sans y prendre garde, nous ont broyé le coeur... Il y a des mains qui nous flagellent... ce sont les propos venimeux... Et toutes ces mains ont travaillé à notre sanctification. Il y a aussi des mains qui nous consolent... qui nous expriment la bonté et l'amabilité de la Providence... Dieu m'en a entourée et m'en a donné cette année une de plus par sa sollicitude.
    Il y a des mains qui nous bénissent et font réussir tout ce que ne pourraient nos seuls efforts... Ce sont les prières des petits et des malheureux...

    Il y a des mains, bien petites parfois, qui entouraient notre coeur d'un rayon de soleil, et qui, un jour, en un instant, laissent ce pauvre coeur brisé, parce qu'elles en ont emporté la moitié avec elles au ciel... Mais par elles, Dieu donne le baume avec la blessure ; ces petites mains qui adorent déjà le Père dans leur éternité, font descendre dans l'âme affligée l'écho céleste de la béatitude. Dieu nous rend en lui plus qu'il ne nous a pris par elles. Il y a enfin des mains qui nous conduisent... qui nous portent vers Dieu, et nous soutiennent dans la voie du ciel... Que Dieu les bénisse mille fois ces mains sacrées ! Qu'il les comble comme des coupes saintes ! Que la lumière, la grâce et l'amour en débordent pour sa gloire, pour leur bien et le bien des âmes ! Qu'il leur rende tout ce que notre gratitude ne pourra jamais ni apprécier, ni reconnaître ! »

    Lucie-Christine (Mathilde Bertrand, 1844-1908), in Journal Spirituel de Lucie-Christine (1870-1908) (20 octobre 1890), publié par Aug. Poulain, Paris, Gabriel Beauchesne, 1910.

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  • 25 juin : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel

    Saint Guillaume, Abbé


    Vie de Saint Guillaume de Verceil, Fondateur de la Congrégation des Ermites († 1142)

    Saint Prosper d'Aquitaine, Evêque, docteur († 466)

  • Décès de Brigitte Engerer, samedi 23 juin à Paris à l’âge de 59 ans

    In Memoriam


    Live aux Victoires de la Musique Classique 2011 sur France 3
    Schubert : Trio n°2 Opus 100
    Brigitte Engerer piano, Olivier Charlier violon, Henri Demarquette violoncelle.

  • 24 juin : Angélus de ce dimanche par Benoît XVI

    Ce dimanche 24 juin, au cours de la prière de l'Angélus, Benoît XVI est revenu sur cette fête de saint Jean Baptiste, le seul saint dont la naissance est célébrée par la liturgie, car, a souligné le Pape, Jean-Baptiste est directement lié au mystère de l'incarnation de Dieu, rappelant que son nom signifie "Dieu fait grâce".


    "Saint Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, a su reconnaître le Seigneur, a précisé Benoît XVI. Après avoir baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et l’avoir désigné comme le Messie, il s’est effacé humblement devant lui. Son exemple nous invite à nous convertir, à témoigner du Christ et à l’annoncer à temps et à contre-temps, en étant comme lui la voix qui crie dans le désert, et cela jusqu’au don de notre vie".

     

    Source : Radio Vatican.

  • 24 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Or Jean avait un habillement de poils de chameau, une ceinture de cuir autour de ses reins, et pour son manger des sauterelles et du miel sauvage." Vous voyez comme les prophètes ont dit certaines choses et qu’ils ont laissé aux évangélistes à dire les autres. Saint Matthieu commence donc par les paroles du Prophète et parle ensuite lui-même, et il n’a pas cru inutile de décrire le vêtement du saint Précurseur. C’était en effet une chose admirable, étonnante, de voir que le corps d’un homme fût capable de supporter une vie si dure. Aussi était-ce ce qui attirait le plus les Juifs ; ils voyaient revivre en saint Jean le grand prophète Elie, et dans le spectacle qu’ils avaient sous les yeux la mémoire vénérée de ce bienheureux des anciens âges.

    La vie même de Jean leur paraissait encore plus admirable. Car Elie allait dans les villes et dans les maisons, et il y trouvait de quoi se nourrir, au lieu que celui-ci avait vécu dans le désert depuis le berceau. Il fallait que le précurseur de Celui qui devait détruire tout l’ancien état de l’homme, la peine, la malédiction, les travaux et la douleur, portât par avance sur lui-même quelques marques de cette grâce nouvelle, et qu’il parût déjà élevé au-dessus des choses auxquelles les hommes avaient été premièrement condamnés. C’est pourquoi il ne travaille point à la terre ; il ne l’ouvre point avec la charrue, il ne mange point son pain à la sueur de son visage, mais il trouve une nourriture sans préparation, un habillement moins recherché que la nourriture et une demeure encore plus aisée que l’un et l’autre. Il n’avait besoin ni de maison, ni de lit, ni de table, ni d’aucune chose semblable. Il faisait éclater dans un corps mortel une vie tout angélique.

    Il avait un habit de poil de chameau, pour apprendre aux hommes par son vêtement même à mépriser tout ce qui est humain, à n’avoir rien de commun avec la terre, mais à retourner à cette première noblesse dont le premier homme a joui durant son état d’innocence, avant qu’il fût obligé d’avoir le soin de la nourriture et du vêtement. Ainsi son vêtement était un symbole et de royauté et de pénitence tout ensemble.
    [...]

    Si donc, mes frères, un homme dont toute la vie a été si sainte, qui était plus pur que le ciel même, le plus excellent des prophètes, le plus grand de tous les hommes, et qui s’approchait de Dieu avec tant de liberté et de confiance, ne laisse pas néanmoins de souffrir tant de travaux, de mépriser si hautement les délices et de passer toute sa vie dans les rigueurs et dans les austérités, comment pourrons-nous, nous autres, excuser notre délicatesse, puisqu’après tant de grâces que nous avons reçues, après tant de péchés qui nous accablent, nous n’imitons pas la moindre partie de sa pénitence ? Nous nous plongeons dans les festins et dans les excès de table ; nous recherchons les plus excellents parfums ; nous nous habillons comme ces femmes perdues qui montent sur le théâtre ; et, dans cette mollesse générale à laquelle nous nous abandonnons, nous ouvrons cent portes au démon afin qu’il entre dans notre âme et s’en rende maître. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie X sur Saint Mathieu (4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • Heinrich Schütz : "Meine Seele erhebt den Herren" (Mon âme exalte le Seigneur)

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 24ème jour

    Vingt-quatrième jour : Le saint abandon dans le Cœur de Jésus

    Notre-Seigneur aime d’un amour extrêmement tendre ceux qui sont heureux de s’abandonner totalement à son soin paternel…, étant très assurés que rien ne nous saurait être envoyé de ce Cœur paternel et très aimable, ou qu’il ne saurait permettre que rien ne nous arrive de quoi il ne nous fasse tirer du bien et de l’utilité, pourvu que nous ayons mis toute notre confiance en Lui et que de bon cœur, nous lui disions : « Je remets mon esprit entre vos mains… » Bienheureux est celui qui a ainsi une correspondance du cœur filiale envers le Cœur paternel du Père céleste ; heureuse l’âme qui s’abandonne entièrement au soin que la très sage providence du Créateur a pour elle… Abandonnons-nous et délaissons-nous nous-mêmes dans le fond du Cœur percé de notre doux Jésus ; soit fait de nous et en nous selon le bon plaisir royal de ce Cœur souverain, auquel, par lequel et pour lequel nous voulons vivre et mourir, comme et quand il plaira, sans réserve et sans exception quelconque.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : Une victime du Cœur de Jésus
    Mathilde de Nédonchel, surnommée l’Ange de Jésus, mérite que son nom soit connu de tous les amis du Cœur de Jésus. Enfant, elle chargea la Très Sainte Vierge de la préparer elle-même à s’approcher pour la première fois de la Sainte Table. Jésus n’attendait que cette heure bénie pour se manifester tout entier à cette jeune âme. La première communion de Mathilde attacha pour jamais son cœur au Cœur du doux Maître dont elle découvrit aussitôt les charmes dans le sacrement d’amour. La Communion fréquente faisait tout à la fois ses délices et son tourment, car son humilité était si grande qu’elle n’approchait jamais qu’avec crainte du Dieu qui l’attirait irrésistiblement à Lui. Priait-elle en présence du Saint-Sacrement exposé sur l’autel, bientôt des larmes abondantes inondaient son visage et elle avait toutes les peines du monde à les cacher. La pensée d’une communion sacrilège la faisait frémir et elle eût volontiers donné sa vie pour épargner cet outrage à Jésus. Cet aimant Sauveur voulut que sa fidèle servante quittât la vie cachée pour appeler les âmes à la dévotion envers son adorable Cœur. Elle se montra tellement zélée pour propager la Garde d’Honneur du Cœur de Jésus, qu’elle mérita et reçut le titre de Première Zélatrice pour toute la Belgique. Tournai fut surtout le foyer de son zèle. En une année, elle parvint à enrôler 8.000 associés. Tandis qu’elle se plaisait à étendre la dévotion au Cœur adorable de Jésus, ce divin Maître achevait de perfectionner cette âme qu’il devait bientôt ravir à la terre. En 1867, elle partit pour Rome avec son père. Voir Pie IX, le pontife bien-aimé du Cœur de Jésus et de Marie Immaculée, quel bonheur pour Mathilde ! On assure qu’elle s’offrit alors comme victime pour la délivrance du Saint-Père. Sans doute cette virginale offrande dut plaire au Cœur de Jésus, car peu de jours après son arrivée à Rome, Mathilde fut atteinte de la maladie qui l’emporta, à l’âge de vingt-cinq ans. Mlle de Nédonchel nous laisse un modèle accompli de la vierge chrétienne dans le monde.

    ☞   L’acte de consécration au Sacré-Coeur de Mathilde de Nédonchel (1842-1867) et des précisions biographiques dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    En 1821 naquit à Hambourg, d’une famille toute juive et très attachée au judaïsme, un enfant qui fut nommé Hermann et dont le nom emplissait le monde des arts avant qu’il eût atteint sa douzième année. Le jeune pianiste, choyé de tout le monde, lancé dans les plaisirs au milieu d’une société sans foi et sans mœurs, avait donné asile dans son âme à toutes les erreurs et à tous les mauvais désirs. Un jour, par pure complaisance, il vint remplacer un de ses amis pour diriger un chœur à l’église Saint-Valère, rue de Bourgogne, à Paris ; il avait 26 ans et sa haine pour le prêtre n’avait d’égale que son amour des plaisirs. C’était pendant le mois de Marie. Les chants terminés, la bénédiction du Saint Sacrement fut donnée ; notre jeune incrédule fut saisi par une force inconnue : il se prosterna, le Cœur de jésus avait touché son âme. Quelques jours après, le juif incrédule, sans mœurs, demandait le baptême, et, malgré toutes les oppositions de sa famille juive et de ses amis, l’artiste Hermann Cohen devint le Carme Père Augustin du Saint-Sacrement. Après une vie toute de prodiges et de sainteté, il mourut, en 1870, en soignant nos blessés prisonniers en Allemagne, victime de son zèle et de sa charité.

    Bouquet spirituel :
    La manière la plus agréable à Dieu de nous tenir en sa sainte présence, c’est d’entrer dans le Cœur de Jésus et de lui remettre tout le soin de nous-mêmes.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

    Oh ! combien le Cœur de Jésus est riche et généreux envers tous ceux qui ont recours à Lui… Recourons donc toujours à ce divin Cœur, et demandons avec confiance et nous obtiendrons tout.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Aimons à visiter le Cœur de Jésus caché sous les espèces eucharistiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.