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  • 6 juillet : Sanctoral

    Sainte Maria Goretti, vierge et martyre (1890-1902)

    « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »

    Pie XII, extrait de l'Allocution de sa canonisation, le 24 juin 1950.

     

    Saint Goar, prêtre et ermite († 575)

    Au calendrier traditionnel : De la férie

  • 5 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque, par son ordre, le paralytique s’est levé, Jésus le renvoie dans sa maison, montrant par là son humilité en même temps qu’il prouve que la guérison est réelle et non fantastique ; il prend pour témoin de cette guérison ceux qui l’avaient été de la maladie. J’aurais souhaité, semble-t-il dire, par, votre maladie que j’ai guérie, guérir aussi ceux qui sont malades ici, non dans le corps, mais dans l’âme ; mais puisqu’ils ne le veulent pas, allez-vous-en chez vous, afin que vous guérissiez au moins les âmes malades de vos proches. Il fait voir ainsi qu’il est également le Créateur du corps et de l’âme, en guérissant la paralysie de l’âme avant même celle du corps, et en prouvant l’une qui était invisible, par l’autre qui était manifeste aux yeux de tous.

    Cependant l’âme de ces hommes rampe encore à terre, car l’évangéliste ajoute : "Le peuple voyant cela, fut rempli d’admiration et rendit gloire à Dieu, de ce qu’il avait donné une telle puissance aux hommes." Après ce grand miracle, il regarde encore Jésus-Christ comme un "homme". La chair dont il s’était revêtu les empêchait de le regarder comme un Dieu. Cependant Jésus-Christ ne leur reproche point leur peu d’intelligence. Il tâche seulement de les exciter de plus en plus, et d’élever leurs pensées par la sublimité de ses oeuvres. C’était déjà beaucoup qu’ils le regardassent comme le plus grand de tous les hommes, et comme étant venu de Dieu. Cette opinion, une fois bien enracinée dans leurs esprits, pouvait peu à peu les conduire plus avant, et leur faire croire qu’il était véritablement le Fils de Dieu. Mais ils n’y demeurèrent pas fermes. Leur inconstance fut cause qu’ils ne purent s’élever plus haut, et qu’ayant changé de sentiment, ils dirent : "Cet homme n’est point de Dieu. Comment cet homme pourrait-il être de Dieu ?" (Jn, VII, 20.) Ils redisaient continuellement ces paroles pour se faire un prétexte à leur infidélité et à leurs passions secrètes.

    C’est l’état, mes frères, où tombent aujourd’hui ceux qui, sous prétexte de venger l’honneur de Dieu, se vengent eux-mêmes et satisfont leur animosité particulière, au lieu que des chrétiens devraient se conduire en tout avec douceur et modération. Dieu même, qui est si fort offensé par les blasphèmes de ses créatures, et qui pourrait les anéantir d’un coup de foudre, "fait néanmoins lever son soleil sur ces ingrats, et tomber sa pluie sur eux", et il les comblé de mille biens. Imitons, mes frères, ce grand modèle envers ceux qui nous offensent. Exhortons-les, avertissons-les, excitons-les, témoignons-leur une extrême douceur, sans nous laisser jamais emporter. Pourquoi les blasphèmes lancés contre Dieu vous jettent-ils dans l’impatience  ? il est hors d’atteinte à tous ces outrages. L’impiété ne nuit qu’à l’impie ; les traits qu’il lance ne blessent que lui. Pleurez-le donc, répandez des larmes sur son malheur, puisqu’il mérite qu’on le pleure, et qu’il n’y a point de remède plus souverain pour guérir ces sortes de plaies que la douceur et la patience, car la douceur est plus efficace que toute la violence dont on userait. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XXIX, 3), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • J.S. Bach : Concerto pour violoncelle en la mineur, 3ème mvt

    Emmanuel Jacques, violoncelle baroque
    Concert à l'Arsenal de Metz, janvier 2007

  • 5 juillet : Méditation

    « Nous sommes fous à cause du Christ ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur. Ceux qui s'opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu'ils attirent sur eux la colère divine ; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr. Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l'Apôtre, c'est-à-dire leur prodiguer des témoignages d'affection. C'est ainsi qu'en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l'amour envers Dieu.

    Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l'espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves.

    "Voyez bien quelle est votre vocation", frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu'elle exige. Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. "Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi."

    Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d'exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie. Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père. »

    Saint Antoine-Marie Zaccaria (1502-1539), Sermon à ses confrères. (Source).

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    Saint Paul inspire Saint Antoine-Marie Zaccaria et ses Compagnons
    le Vénérable Barthélemy Ferrari et le Vénérable Jacques-Antoine Morigia

  • 5 juillet : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel
    Saint Antoine-Marie Zaccaria, confesseur


    Vie de Saint Antoine-Marie Zaccaria (1502-1539), prêtre, fondateur de la Congrégation des Barnabites

    « Prêtre enraciné en Dieu et dans le même temps passionné par l'homme, il vécut une spiritualité exigeante fondée sur la "folie de la croix". Il adopta l'apôtre Paul comme maître, modèle de vie et guide dans la réalisation d'un apostolat de charité en faveur du clergé et de tout le peuple chrétien. A une époque de relâchement général, saint Antonio Maria Zaccaria raviva la foi en promouvant une intense vie de renouveau intérieur, centré sur le Crucifié et le culte de l'Eucharistie, coeur de la vie de l'Eglise. Que son exemple constitue pour vous un encouragement à poursuivre sa mission, valable aujourd'hui comme alors, car elle vise à annoncer et à témoigner du Christ, mort et ressuscité pour notre salut.

    Très chers frères, en indiquant à ses fils spirituels l'idéal de vie religieuse et apostolique, saint Antonio Maria Zaccaria a mis en évidence la charité qui, elle seule, possède une véritable valeur (cf. Sermons IV), en ajoutant que pour atteindre la plus haute vertu théologale, il faut avancer dans la perfection, selon trois voies spirituelles prioritaires : l'observance des Commandements, l'étude de la vérité de l'Evangile, l'annonce de la Bonne Nouvelle (Constitutions, VI). Sur la base solide de ces points de référence concrets, s'est développée la spiritualité missionnaire de votre Famille religieuse. "Plantes et colonne du renouveau de la ferveur chrétienne" (Lettre, VII), vos Confrères qui constituèrent, en l'église Saint-Barnabé à Milan, le premier cénacle de vie ascétique et apostolique inspirée par le prêtre Antonio Maria Zaccaria, choisirent comme père et guide l'Apôtre des nations, en s'efforçant de mettre en pratique sa doctrine et son exemple. Ils prirent en outre l'engagement de réformer les coutumes, en se consacrant avec un soin particulier à l'éducation de la jeunesse dans les écoles et les aumôneries.

    Dans cette même lignée exigeante et évangéliquement féconde, les Clercs réguliers de Saint-Paul se sentent, aujourd'hui également, envoyés à témoigner de l'Evangile de la charité à leurs contemporains. L'amour pour Jésus, le "Crucifié vivant", et le désir d'embrasser dans la charité chaque homme, sans distinction, les poussent à rechercher avec une liberté prophétique et un sage discernement, des voies nouvelles pour être des présences vivantes dans l'Eglise, en communion avec le Pape et en collaboration avec les Evêques.

    En regardant les vastes horizons de la nouvelle évangélisation, l'urgence de proclamer et de témoigner le message évangélique à tous, sans distinction, devient toujours plus vivante. C'est pourquoi votre domaine d'apostolat est vaste comme le monde, et doit, comme le disait votre saint Fondateur, s'étendre jusqu'où le Christ a "placé la limite" (Lettre, VI). En effet, combien de personnes attendent encore de connaître Jésus et son Evangile ! Combien de situations d'injustice, de malaise moral et matériel sont présentes dans de nombreuses régions de la terre! Mais pour accomplir une mission si urgente, il est indispensable que chacun de vous, chers Frères, rencontre chaque jour le Christ dans la prière incessante et fervente. Ce n'est qu'ainsi que vous serez en mesure d'indiquer aux autres le chemin pour Le rencontrer.

    Forts de ce dialogue intérieur avec le Seigneur, vous pourrez collaborer avec Lui à sauvegarder les âmes, en allant au-devant des besoins des personnes dans l'esprit de l'apôtre Paul, sans craindre les obstacles et les difficultés. »

    Bx Jean-Paul II, extraits de l'Audience aux membres du Chapitre général des Clercs réguliers de Saint-Paul (Barnabites), le 8 juillet 2000.

  • 4 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « De celui que possédait une légion de démons (Lc VIII, 26-39). — L'homme possédé par une légion de démons, qui l'eut délivré par Jésus dans le pays des Géraséniens, figurait les Gentils, esclaves d'une multitude de démons. Il était sans vêtement, c'est-à-dire qu'il n'avait point la foi et les autres vertus. Il ne demeurait point dans sa maison : sa conscience n'était point en repos. Il habitait dans les tombeaux; les tombeaux figurent les oeuvres de mort, c'est-à-dire les péchés dans lesquels il se plaisait. Les entraves et les chaînes de fer dont il était garrotté, sont les lois rigoureuses et pesantes des gentils, les lois répressives du mal dans les républiques idolâtres. Il brisait ses liens, et le démon le poussait dans le désert ; c'est-à-dire, au sens figuré, qu'il violait même ces lois de la cité terrestre, précipité par la passion dans des crimes d'une rare énormité. Les pourceaux paissant sur les montagnes, et dans lesquels il fut permis aux démons d'entrer, sont l'image des hommes impurs et orgueilleux que les démons tiennent sous leur domination par le règne de l'idolâtrie. Ces animaux se précipitent dans un étang; cela signifie que l'Eglise étant purifiée aujourd'hui et le peuple gentil délivré de la servitude du démon, c'est dans les lieux secrets et retirés que les malheureux esclaves d'une superstition aveugle et ténébreuse accomplissent leurs rites sacrilèges, après avoir refusé de croire en Jésus-Christ. Les gardiens des pourceaux prenant la fuite et publiant ce qui vient d'arriver, sont la figure de certains princes des nations idolâtres, qui, frappés d'admiration et d'étonnement, publient la puissance et les merveilles de la loi chrétienne, en fuyant le joug qu'elle impose. Les Géraséniens sortent pour voir l'événement ; ils trouvent aux pieds de Jésus l'énergumène qui avait repris ses vêtements et qui était sain d'esprit ; à la vue de ce miracle ils sont saisis d'une grande crainte, et prient Jésus de s'éloigner d'eux. Ceci désigne la multitude livrée aux goûts dépravés du vieil homme : elle honore la loi de Jésus-Christ, refusant d'en supporter les rigueurs, quelle déclare au dessus de ses forces, remplie d'admiration toutefois pour le peuple fidèle guéri des habitudes mauvaises de sa vie perdue d'autrefois. Le possédé après sa délivrance désire demeurer avec Jésus-Christ, mais le Sauveur lui dit : « Retourne dans ta maison, et publie les choses étonnantes que le Seigneur a faites pour toi. » On peut voir très-justement le sens du mystère caché ici, dans ces paroles de l'Apôtre. "Etre dissous, et aller à Jésus-Christ, voilà ce qui est le meilleur de beaucoup ; mais il faut à cause de vous demeurer dans la chair" (Phil. I, 23) : après la rémission des péchés il faut rentrer en soi-même dans la paix d'une bonne conscience et se dévouer au service de l'Évangile pour le salut de ses frères, afin de reposer plus tard avec Jésus-Christ, et il ne faut pas négliger, en désirant d'être réuni prématurément au Seigneur, le ministère de la prédication établi pour le salut du prochain.  »

    Saint Augustin (354-430), Questions sur les Evangiles (Livre Second, Quest. XIII), in "Oeuvres Complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome V, Commentaires sur l'Écriture, Bar-Le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Franz Liszt (1811-1886) : Symphonie de Dante "La Divine Comédie" 2. Le Pugatoire (1/3)

  • 4 juillet : Méditation

    Rappel - Juillet : Mois du Précieux Sang


    « Dis-toi donc bien que chaque créature raisonnable a sa vigne immédiatement attenante à celle du prochain. L'une et l'autre sont tellement conjointes, que nul ne peut se faire du bien ou se nuire à soi-même qu'en même temps il ne fasse du bien ou ne nuise au prochain. Tous ensemble vous ne formez qu'une seule vigne universelle, qui est la société des chrétiens unie à la vigne du Corps mystique de l'Eglise dont vous tirez la vie.
    Dans cette vigne est planté un Cep, mon Fils unique, sur lequel vous devez être greffés. Si vous n'êtes entés sur lui, vous êtes par là même en rébellion contre la sainte Eglise, vous êtes comme des membres retranchés du Corps et qui par le fait entrent en décomposition. Il est vrai que, pendant que vous en avez le temps, vous pouvez vous débarrasser d'abord de cette pourriture du péché par un vrai repentir et recourir à mes ministres qui sont mes ouvriers et qui ont en dépôt les clefs du vin, c'est-à-dire du Sang, sorti de cette vigne. Ce Sang est si efficace et si parfait qu'aucun défaut dans le ministre, ne peut altérer le fruit de ce Sang.
    C'est la charité qui relie les rameaux au cep par une véritable humilité, acquise dans une connaissance vraie de soi-même et de Moi. Ainsi tu vois que je vous ai tous envoyés comme ouvriers dans ma vigne. Et je vous y invite de nouveau, car le monde devient de plus en plus mauvais : les épines s'y sont multipliées au point qu'elles ont étouffé la semence et qu'il ne veut plus produire aucun fruit de grâce.
    Je veux donc que vous soyez de vrais ouvriers qui s'emploient avec beaucoup de zèle à cultiver les âmes dans le Corps mystique de la sainte Eglise. Si je vous dis cela, c'est que je veux faire miséricorde au monde pour lequel tu me pries tant ! »

    Dialogue de Sainte Catherine de Sienne, Traité de la Discrétion ch. XXIV (3-6), Traduction nouvelle de l'italien par le R.P. J. Hurtaud, O.P.


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    Le texte intégral des "Dialogues" peut être téléchargé ici (format pdf).

  • 4 juillet : Sanctoral

    Sainte Berthe, o.s.b., veuve, Fondatrice de Monastère (644-723)

    Sainte Elisabeth, Reine du Portugal (1271-1336)

    Au calendrier traditionnel : De la férie

    En certains lieux : Commémoraison de tous les Saints Souverains Pontifes

  • 3 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Pour nous amener à la foi et nous guérir de nos maux, le Christ a dû faire pendant sa vie des miracles corporels. [...]

    Nous devons savoir que tous les miracles qu'il a faits sur les corps ont pour but de nous instruire et de nous faire parvenir à ce qui ne passe pas, à ce qui n'aura jamais de fin. Il a rendu les yeux aux aveugles, et la mort devait encore les leur fermer ; il a ressuscité Lazare, et Lazare devait encore mourir. Tout ce qu'il a fait pour la guérison des corps ne tendait pas à les rendre immortels, quoique néanmoins il doive finir par assurer aux corps mêmes une éternelle santé : mais comme on ne croyait pas aux invisibles réalités, il a voulu, par le moyen d'actions visibles et passagères, élever la foi vers les choses invisibles.

    Que nul donc, mes frères, ne s'avise de dire que Notre-Seigneur Jésus-Christ ne fait maintenant rien de semblable, et que pour ce motif les premiers temps de l'Eglise étaient préférables à ceux-ci. Notre-Seigneur lui-même ne préfère-t-il pas quelque part ceux qui croient sans avoir vu à ceux qui croient parce qu'ils voient ? Telle était durant sa vie la faiblesse chancelante de ses disciples que non contents de l'avoir vu ressuscité, ils voulaient encore, pour croire à sa résurrection, le toucher de leurs mains. Le témoignage de leurs yeux ne leur suffisait pas, ils voulaient de plus palper son corps sacré et toucher les cicatrices encore fraîches de ses blessures : et ce n'est qu'après s'être assuré par lui-même de la réalité de ces cicatrices, que l'apôtre incrédule s'écria : "Mon Seigneur et mon Dieu !"

    Ainsi les traces de ses plaies le révélaient et il avait guéri toutes les blessures d'autrui. Ne pouvait-il ressusciter sans ces marques sanglantes ? Ah ! c'est qu'il voyait, dans le coeur de ses disciples, des plaies qu'il voulait fermer en conservant les cicatrices de son corps. Et quand Thomas eut enfin confessé sa foi en s'écriant : "Mon Seigneur et mon Dieu ! C'est pour m'avoir vu, dit le Seigneur, que tu as cru : heureux ceux qui croient sans voir." N'est-ce pas nous, mes frères, que regardent ces dernières paroles ? N'est-ce pas nous et ceux qui nous suivront ? Peu de temps en effet après qu'il se fut dérobé aux regards mortels pour affermir la foi dans les coeurs, ceux qui croient en lui le firent sans avoir vu, et le mérite de leur foi fut considérable, et afin d'acquérir cette foi ils approchèrent de lui leur coeur pour l'aimer et non la main pour le toucher. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon LXXXVIII (L'aveuglement spirituel, 1-2).

    Source : Clerus.org

  • Vladimir Ashkenazy : Chopin, Berceuse Op.57

  • 3 juillet : Méditation

    « Si vous aimez réellement Dieu, vous parlerez tout naturellement de Lui avec vos voisins et amis, non pas en faisant des sermons, mais avec l'esprit de douceur, de charité et d'humilité, distillant autant que vous le pourrez le miel délicieux des choses divines, goutte à goutte, tantôt dans l'oreille de l'un, tantôt dans l'oreille de l'autre, priant Dieu au secret de votre âme de faire passer cette sainte rosée jusque dans le coeur de ceux qui vous écoutent. Surtout, il faut faire cet office angélique doucement et suavement, non par manière de correction, mais par manière d'inspiration ; car c'est merveille combien la suavité et amabilité d'une bonne parole est une puissante amorce pour attirer les coeurs. »

    Saint François de Sales (1567–1622), Introduction à la vie dévote, 3e partie, ch. 26.

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  • 3 juillet : Sanctoral

    Fête de Saint Thomas, apôtre


    « Le cas de l'Apôtre Thomas est important pour nous au moins pour trois raisons : la première, parce qu'il nous réconforte dans nos incertitudes ; la deuxième, parce qu'il nous démontre que chaque doute peut déboucher sur une issue lumineuse au-delà de toute incertitude ; et, enfin, parce que les paroles qu'il adresse à Jésus nous rappellent le sens véritable de la foi mûre et nous encouragent à poursuivre, malgré les difficultés, sur notre chemin d'adhésion à sa personne. »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 27 septembre 2006 : catéchèse sur St Thomas.
     

    Au calendrier traditionnel :

    Saint Irénée, Evêque et martyr († 202)

    « Entendons l’élève de Polycarpe, l’auditeur zélé des disciples des Apôtres, celui que sa science et ses pérégrinations, depuis la brillante Ionie jusqu’au pays des Celtes, ont rendu le témoin le plus autorisé de la foi des Églises au second siècle. Toutes ces Églises, nous dit l’évêque de Lyon, s’inclinent devant Rome la maîtresse et la mère :
    "Car c’est avec elle, à cause de sa principauté supérieure, qu’il faut que s’accordent les autres ; c’est en elle que les fidèles qui sont en tous lieux, gardent toujours pure la foi qui leur fut prêchée. Grande et vénérable par son antiquité entre toutes, connue de tous, fondée par Pierre et Paul les deux plus glorieux des Apôtres, ses évêques sont, par leur succession, le canal qui transmet jusqu’à nous dans son intégrité la tradition apostolique : de telle sorte que quiconque diffère d’elle en sa croyance, est confondu par le seul fait." »

    R.P. Dom Prosper Guéranger (1805-1875), L'année liturgique
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  • 2 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Mais Jésus voyant autour de lui une grande foule de peuple, ordonna à ses disciples, de passer à l’autre bord." [...]
    Pendant que ces multitudes témoignaient tant d’affection, et un si grand zèle pour Jésus-Christ, un homme possédé de l’amour de l’argent et du désir de la gloire s’approcha de lui, et lui dit : "Maître, je vous suivrai en quelque lieu que vous alliez." Remarquez l’orgueil de cet homme. Il dédaigne d’être du commun du peuple, et il s’approche de Jésus-Christ à part, comme un personnage d’importance et qui ne vent pas être confondu avec la foule...
    Jésus-Christ ne le reprit point, de cette liberté indiscrète, pour nous apprendre à souffrir nous-mêmes l’importunité de ces personnes.
    Nous voyons aussi qu’il ne reprend pas ouvertement ceux qui s’approchent de lui avec une mauvaise volonté. Il se contente de répondre à leurs pensées, d’une manière qui leur fait assez connaître qu’il voit et qu’il condamne le fond de leur coeur. Ainsi il leur procure un double avantage : premièrement il leur fait connaître qu’il pénètre le secret de leurs pensées ; ensuite il épargne leur pudeur, en ne découvrant point aux autres leur vanité qu’ils tiennent cachée, et leur donnant lieu néanmoins, s’ils le veulent, de s’en corriger eux-mêmes.
    On peut voir ici un bel exemple de cette sage conduite. Car cet homme voyant les grands miracles que faisait le Fils de Dieu, et que tout le monde venait à lui, crut que c’était là un excellent moyen pour s’enrichir. C’est ce qui lui inspira le désir de le suivre. La réponse du Sauveur est une preuve de ce que je dis. Car il répond moins aux paroles de cet homme, qu’à la pensée de son coeur. Vous vous imaginez, dit-il, que vous amasserez beaucoup d’argent en me suivant ; et vous ne voyez pas que je n’ai pas seulement comme les oiseaux un petit abri pour me retirer. "Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête." Il ne rejetait pas ce disciple en lui parlant de la sorte. Il reprenait seulement son désir secret, et lui laissait la liberté de le suivre, s’il voulait vivre aussi pauvrement que lui. Voyez la mauvaise disposition de cet homme, jugez-en par sa conduite ; lorsqu’il a entendu ces paroles, et qu’il s’est senti pénétré et condamné, il se garde bien de dire : je suis tout prêt à vous suivre.
    [...]
    "Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permettez-moi, avant que je vous suive, d’aller ensevelir mon père." Admirez quelle différence il y a entre ces deux hommes. L’un dit hardiment : "Je vous suivrai partout où vous irez." Et l’autre qui cependant demandait quelque chose de louable en soi, dit modestement : "Permettez-moi." Mais Jésus-Christ ne permit pas, et voici sa réponse : "Jésus lui dit : Suivez-moi, et laissez aux morts le soin d’ensevelir leurs morts." On voit partout que Jésus-Christ pénétrait le fond des coeurs. Mais, direz-vous, pourquoi refuser cette permission ? Parce qu’il y avait d’autres personnes pour ensevelir son père, et qu’il n’était pas raisonnable que cette occupation détournât ce disciple d’une autre bien meilleure. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie XXVII sur Saint Matthieu, in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Blogoslawcie Pana (chant polonais : Louez, bénissez le Seigneur)

  • 2 juillet : Méditation

    « Il me semble que vous devriez vous résoudre à faire avec calme ce que vous pouvez. Ne soyez pas inquiet de tout le reste, mais abandonnez à la divine Providence ce que vous ne pouvez pas accomplir par vous-même. Sont agréables à Dieu notre soin et notre sollicitude raisonnables pour mener à bien les affaires dont nous devons nous occuper par devoir. Ne plaisent pas à Dieu l'anxiété et l'inquiétude de l'esprit : le Seigneur veut que nos limites et nos faiblesses prennent appui en sa force et en sa toute puissance, il veut que nous espérions que sa bonté suppléera à l'imperfection de nos moyens.
    Ceux qui se chargent d'affaires nombreuses, même avec une intention droite, doivent se résoudre à faire simplement ce qui est en leur pouvoir, sans s'affliger s'ils ne parviennent pas à tout réaliser comme ils le voudraient, à condition qu'ils aient accompli tout ce que la nature humaine peut et doit faire selon les indications de la conscience. Si on doit laisser de côté certaines choses, il faut s'armer de patience, et ne pas penser que Dieu attend de nous ce que nous ne pouvons pas faire. Il ne veut pas davantage que l'homme s'afflige de ses limites, pourvu que l'on donne satisfaction à Dieu, ce qui est plus important que de donner satisfaction aux hommes. Il n'est pas nécessaire de se fatiguer exagérément. Bien plus, lorsqu'on s'est efforcé d'agir de son mieux, on peut abandonner tout le reste à Celui qui a le pouvoir d'accomplir tout ce qu'il veut. »

    Saint Ignace de Loyola (1491-1556), Lettre du 17 nov. 1555, Editions du Soleil Levant, Namur, 1957.

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  • 2 juillet : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel
    Mémoire des Saints Processus et Martinien, martyrs


    Vie des Saints Processus et Martinien (Ier siècle)

    Bienheureux Pierre de Luxembourg, Cardinal (1369-1387)

    Ainsi qu'au calendrier traditionnel :

    Visitation de la Vierge Marie


    Histoire liturgique de la fête de la Visitation dans la liturgie Romaine (Urbain VI - 1389)

    On trouvera également ICI des précisions concernant le 2 juillet en Occident.

  • Benoît XVI : Angélus de ce dimanche 1er juillet

    « Jésus est venu guérir le cœur de l’homme, donner le salut et demande de croire en Lui. »

    Benoît XVI, lors de l’angélus de ce dimanche 1er juillet, est revenu sur l’Evangile selon saint Marc qui raconte deux guérisons miraculeuses que le Christ a accompli envers deux femmes...
    En se penchant sur la souffrance humaine, Jésus ne fait pas que guérir le corps, il guérit également l’âme. Quand il demande à la fille d’un des chefs de synagogue qui est morte de se lever, il lui demande de le faire pour lui. Idem pour la femme victime d’hémorragies. Jésus lui-même explique que c’est sa foi qui l’a sauvée. Ces deux épisodes sont l’occasion pour Benoît XVI de nous inviter à dépasser une vision « purement horizontale et matérialiste de la vie ». Au-delà des demandes que nous adressons à Dieu et qui concernent tant de nos problèmes, « nous devons demander avec insistance une foi toujours plus solide, pour que le Seigneur renouvelle notre vie, nous devons demander une confiance assurée en son amour, en son aide qui ne nous abandonne pas ».

    C’est pour quoi nous devons penser à ceux qui « aident les malades à porter leur croix, en particulier les médecins, les opérateurs de santé et ceux qui assurent l’assistance religieuse dans les maisons de soin ». Benoît XVI rend hommage à ces personnes qui sont « des réserves d’amour », qui apportent « sérénité et espoir à ceux qui souffrent ». Le Pape rappelle ce que déjà il écrivait dans son encyclique Deus Caritas Est, que les compétences professionnelles ne suffisent pas. Les malades « ont besoin d’humanité et de l’attention du cœur ».

    Benoît XVI nous invite donc à suivre l’exemple de Jésus envers les plus faibles : « Je vous invite à savoir prendre du temps pour Dieu. Sachez témoigner de sa présence au milieu de nous. Soyez des porteurs de sa miséricorde et de sa tendresse à chacun de ceux qu’il vous est donné de rencontrer, plus particulièrement à ceux qui souffrent. À l’exemple de la Vierge Marie, laissons de côté nos peurs et nos doutes et soyons fiers de témoigner de notre foi ! »
    Les professionnels de la santé tout comme nous tous ont besoin de la formation du cœur si chère au Pape. Une invite claire à ne pas penser qu’à nous-mêmes, et à se pencher davantage vers autrui, mais aussi et surtout vers Dieu.

    Source : Radio Vatican.

  • 1er juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Quelle cause et quel motif doivent nous porter à communier

    « Eprouvez-vous vous-même pour reconnaître quelle cause ou quels motifs vous portent à vous approcher de ce sacrement. Vous devez ici diriger l'attention de votre esprit sur deux points principaux : d'abord sur la pureté de votre affection et la sainteté de votre désir, et ensuite sur l'intention que vous devez avoir et le but que vous devez vous proposer.

    Voyez donc par quel désir vous agissez : si ce n'est point par avarice, par orgueil ou vaine gloire, par habitude ou complaisance mondaine, ou en vue de quelque faveur temporelle que vous vous approchez ; car il y en a beaucoup de nos jours qui abusent pour leur ruine de ce qui nous a été donné pour notre salut. Hélas ! hélas ! hélas ! Seigneur mon Dieu, combien aujourd'hui de malheureux prennent les saints ordres, reçoivent le caractère sacerdotal, qui n'ont en vue qu'un pain terrestre et nullement le pain céleste ; qui ne sont point conduits par l'esprit, mais par l'amour du gain ; qui ne cherchent point l'honneur de Dieu, mais la satisfaction de leur ambition ; qui s'inquiètent peu du salut des âmes, mais beaucoup du revenu qu'ils pourront tirer ! Combien qui ne se proposent pas de servir Dieu avec un coeur pur et un corps immaculé en se consacrant à ses divins mystères, mais de vivre dans les délices, de s'enrichir, de satisfaire leur orgueil, de s'engraisser du patrimoine de Jésus-Christ et du bien des pauvres ! Hommes funestes, dont l'ambition ravit, par les procès et la simonie, les dignités ecclésiastiques plutôt qu'elle ne les obtient ! Non, ils ne sont point appelés de Dieu ; ils n'ont reçu d'impulsion que de Satan, comme Dathan et Abiron. Pour vous, ô homme de Dieu, que le Seigneur soit l'objet de vos voeux et de vos désirs ; et voyez quelles affections, quels sentiments vous portent à célébrer nos sacrés mystères.

    1° Que ce soit votre conscience qui vous attire, le souvenir de vos fautes passées, dans l'espérance que par Jésus-Christ, comme par une victime d'expiation, vous serez purifié de vos péchés.

    2° Que ce soit la vue et la considération de votre infirmité qui vous fassent appeler à vous le Sauveur comme un médecin qui doit fortifier votre faiblesse.

    3° Que ce soit le fardeau de la tribulation, afin d'être, par celui qui peut tout, délivré de toute adversité, protégé contre toute affliction.

    4° Que ce soit le désir d'obtenir quelque grâce ou quelque faveur spirituelle, par celui à qui le Père céleste ne peut rien refuser.

    5° Que ce soit la reconnaissance pour tous les bienfaits temporels et spirituels accordés à vous et aux autres ; car comment témoigner notre gratitude à Dieu pour tous les biens dont il nous a comblés, si ce n'est en recevant le calice du salut, et en lui sacrifiant la victime de louange, qui est Jésus-Christ ?

    6° Que ce soit la charité, la compassion pour le prochain, tant pour les vivants que pour les morts, rien ne pouvant intercéder plus efficacement que le Sang de Jésus-Christ répandu pour la rémission des péchés.

    7° Que ce soit l'honneur de Dieu et des saints, car nous n'avons en notre pouvoir aucun moyen plus puissant pour louer le Seigneur et les bienheureux suivant leur dignité, que d'offrir et de sacrifier sacramentellement Jésus-Christ à son Père céleste.

    8° Que ce soit l'amour et l'affection que vous portez à Dieu qui vous fassent l'inviter à venir en vous, afin qu'après vous l'être uni intimement en vous nourrissant de lui spirituellement, vous l'embrassiez avec délices au-dedans de vous-mêmes.

    9° Que ce soit la soif, le besoin d'offrir des actions de grâces ; car ce sacrement contient la source de toute grâce et de toute sanctification ; il contient l'auteur même du salut, Jésus-Christ Notre-Seigneur. C'est pour cela qu'on l'appelle Eucharistie, qui veut dire grâce excellente ; tandis que les autres sacrements ne sont que les canaux ou les ruisseaux des grâces qui nous sanctifient.

    10° Enfin que ce soit l'ardeur qui vous fait soupirer du fond de vos entrailles après le moment où, par la vertu de cette charité excessive et la douceur de cet aliment sacré, vous serez purifié de toute souillure de l'âme et du corps, soustrait à tous les dangers et les tentations, uni inséparablement à Jésus-Christ votre Sauveur, et maintenu dans son amour. Ce sont ces effets qu'exprime Jésus-Christ quand il dit à son Père : "Je désire que là où je suis, ceux que vous m'avez donnés y soient avec moi ; qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité" (1 Jn 17). »

    Saint Bonaventure (1217-1274), De la préparation à la Sainte Messe (ch. VIII), in "Oeuvres spirituelles de S. Bonaventure" (vol. II), Traduites par M. l'Abbé BEerthaumier, Curé de Saint-Pallais, Paris, Louis Vivès, Libraire-Editeur, 1854.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Franz Liszt (1811-1886) : Hungarian Coronation Mass - Benedictus