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  • 9 septembre : 23ème dimanche du temps ordinaire

    Au calendrier traditionnel :

    15ème Dimanche après la Pentecôte


    (On ne fait rien cette année de la Mémoire de St Gorgon, martyr)

  • 8 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Joseph, fils de David..." (Mt 1, 20 sq)

    « Mes frères, que votre charité écoute en quels termes le prophète Isaïe a annoncé Notre-Seigneur Jésus-Christ. "Voici", dit-il, "qu’une vierge concevra dans son sein et enfantera un Fils" (Is 7, 14) ; "et vous l’appellerez Jésus, car il sauvera lui-même son peuple de leurs péchés" (Mt 1, 21).

    "Joseph, fils de David" (Mt 1, 20). Vous voyez, mes frères, la race tout entière désignée dans une seule personne ; vous voyez dans un seul nom toute une généalogie. Vous voyez dans Joseph la famille de David. "Joseph, fils de David" ; Joseph était sorti de la vingt-huitième génération, et il est appelé fils de David, pour mieux nous découvrir le mystère de sa naissance, et nous prouver l’accomplissement de la promesse ; ne s’agit-il pas d’une conception surnaturelle et d’un enfantement céleste dans une chair restée parfaitement vierge ? "Joseph, fils de David" ; voici en quels termes David avait reçu la promesse de Dieu le Père : "Le Seigneur a juré la vérité à David, et il ne le trompera pas : je placerai sur mon trône le fruit de tes entrailles" (Ps 131, 11). David chante ainsi ce grand événement : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite" (Ps 110, 1). "Le fruit de vos entrailles" ; c’est bien le fruit de ses entrailles, le fruit de son sein ; car le divin Hôte, le Dieu du ciel, en venant faire séjour dans son sein, n’a pas connu les barrières du corps ; il est sorti du sein de Marie sans ouvrir la porte virginale. Et c’est ainsi que s’est accomplie cette parole du Cantique des Cantiques : "Mon Epouse, jardin fermé, source scellée" (Ct 4, 14).

    "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre". L’époux est prévenu de ne pas craindre au sujet de son épouse, car tout esprit vraiment pieux s’effraie d’autant plus qu’il compatit davantage. "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre" ; vous qui êtes assuré de votre conscience, ne succombez pas sous le poids des pensées que provoque ce mystère. "Fils de David, gardez-vous de craindre". Ce que vous voyez est une vertu, et non pas un crime ; ce n’est point une chute humaine, mais un abaissement divin ; c’est une récompense, et non pas une culpabilité. C’est un accroissement du ciel, et non pas un détriment du corps. Ce n’est point la perte d’une personne, mais le secret du Juge. Ce n’est point le châtiment d’une faute, mais la palme de la victoire. Ce n’est point la honte de l’homme, mais le trésor de Jésus-Christ. Ce n’est point la cause de la mort, mais de la vie. Voilà pourquoi : "Gardez-vous de craindre", car celle qui porte un tel Fils ne mérite point la mort. "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse". La loi divine elle-même donne à la compagne de l’homme le titre d’épouse. De même donc que Marie est devenue mère sans éprouver aucune atteinte à sa virginité, de même elle porte le nom d’épouse en conservant sa pudeur virginale.

    "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse ; car l’enfant qui naîtra d’elle est le fruit du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui demandent quel est cet enfant qui est né de Marie : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui, profitant de l’obscurité du grec pour troubler la pureté latine, ont multiplié les blasphèmes dans le but de faire disparaître ces expressions : Mère de l’homme, Mère du Christ, Mère de Dieu. "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Et ce qui est né du Saint-Esprit est esprit, parce que "Dieu est esprit". Pourquoi donc demander ce qui est né du Saint-Esprit ? Il est Dieu, et parce qu’il est Dieu il nous répond avec saint Jean : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire" (Jn 1, 1-14). Jean a vu sa gloire ; vous, infidèle, mesurez l’injure : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit. Et nous avons vu sa gloire". De qui ? "De Celui qui est né du Saint-Esprit" ; du "Verbe qui s’est fait chair et qui a habité parmi nous. Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Une Vierge a conçu, mais par l’action du Saint-Esprit ; une Vierge a enfanté, mais enfanté Celui que prophétisait Isaie en ces termes : "Voici qu’une Vierge concevra et enfantera un fils, et il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous". Il sera homme avec eux, mais : "Maudit soit l’homme qui place son espérance dans l’homme" (Jr 17, 15). »

    Saint Augustin, Sermons inédits, Sermons sur le propre du Temps : VIe Sermon sur l'Incarnation (1-4), Suite du Tome XIe des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît


    « Neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l'appela du nom de Marie. Quand elle l'eut sevrée, la troisième année, Joachim et elle se rendirent au temple du Seigneur et, ayant offert au Seigneur des victimes, ils présentèrent leur petite fille Marie pour qu'elle habitât avec les vierges qui, nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu.

    Quand elle eut été amenée devant le temple du Seigneur, Marie gravit en courant les quinze marches sans se retourner pour regarder en arrière et sans regarder ses parents comme le font les petits enfants. Et cela frappa d'étonnement toute l'assistance, au point que les prêtres du Temple eux-mêmes étaient dans l'admiration.

    Puisque la Vierge Marie devait naître d'Anne, la nature n'a pas osé devancer le germe béni de la grâce. Elle est restée sans fruit jusqu'à ce que la grâce eût porté le sien. En effet il s'agissait de la naissance, non d'un enfant ordinaire, mais de cette première-née d'où allait naître le premier-né de toute créature, en qui subsistent toutes chose. O bienheureux couple, Joachim et Anne ! Toute la création vous doit de la reconnaissance, car c'est en vous et par vous qu'elle offre au Créateur le don qui surpasse tous les dons, je veux dire la chaste Mère qui était seule digne du Créateur.

    Aujourd'hui sort de la souche de Jessé le rejeton sur lequel va s'épanouir pour le monde une fleur divine. Aujourd'hui Celui qui avait fait autrefois sortir le firmament des eaux crée sur la terre un ciel nouveau, formé d'une substance terrestre ; et ce ciel est beaucoup plus beau, beaucoup plus divin que l'autre, car c'est de lui que va naître le soleil de justice, celui qui a créé l'autre soleil....

    Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d'alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l'union de la divinité et de l'humanité, de l'impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu'en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d'Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d'abord créé vous-même. C'est pourquoi je tressaille d'allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l'Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance... »

    Saint Jean Damascène (v.675-v.749), Première homélie pour la Nativité de la Vierge Marie (extrait).

  • Cristóbal de Morales (1500-1553) : Magnificat primi toni

    The Brabant Ensemble - Stephen Rice
    Photos : Cathédrale de Santa María, Astorga (León)

  • 8 septembre : Méditation - Poésie

    « Ah ! de sa tige d'or quand cette Fleur du ciel
    Tomba pour embaumer les vallons d'Israël,
    Que les vents étaient doux qui passaient dans les nues !
    Tu vis naître, ô Saron, des roses inconnues !
    Tes palmiers, ô Gadès, émus d'un souffle pur,
    Bercèrent, rajeunis, leurs palmes dans l'azur !
    Ton cèdre, ô vieux Liban, noir d'une ombre profonde,
    Croyant qu'il revoyait les premiers jours du monde,
    Salua le soleil qui brilla sur Eden !
    Le parfum oublié de l'antique jardin,
    Comme un cher souvenir et comme une promesse,
    Des enfants de l'exil adoucit la tristesse,
    Et de célestes voix, en chants harmonieux,
    Dirent ton nom, Marie, à l'univers joyeux.

    Terre ! oublie en un jour ton antique détresse !
    O Cieux ! comme les mers, palpitez d'allégresse !
    La Vierge bienheureuse est née au sein de Dieu !
    Elle vole, aux clartés de l'arc-en-ciel en feu,
    La Colombe qui porte à l'arche du refuge
    Le rameau d'olivier qui survit au déluge !
    Le mystique Rosier va parfumer les airs !
    L'Etoile matinale illumine les mers !
    Saluez, bénissez, créatures sans nombre,
    Celle que le Très-Haut doit couvrir de son ombre,
    Et qui devra porter, Vierge, en ses flancs bénis,
    Le Dieu qui précéda les siècles infinis ! »

    Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894), in Le Chemin de la Croix ou La Passion, 1856 (Introduit dans le recueil posthume "Derniers poèmes", Alphonse Lemerre, 1895).
    (Source : sur notre site - A voir aussi : Textes, prières, poésies dédiées à la Sainte Vierge Marie.)

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  • 8 septembre : Nativité de la Vierge Marie

    De même qu'au calendrier traditionnel :

    Nativité de la Bse Vierge Marie

    On célébrait ce jour-ci à Rome sous Honorius Ier (625-638), St Adrien (aujourd’hui seulement commémoré) : la fête de la Nativité est affirmée sous Serge Ier (687-701) : elle apparaît donc au VIIème siècle. En Orient, cette fête marque le début de l’année liturgique.

  • 7 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les invités de la noce

    « ... rappelez-vous cette parabole évangélique : Le Seigneur entra un jour pour examiner les convives qui prenaient part à son banquet. Père de famille, il y avait invité lui-même ; mais comme il est écrit, "il y rencontra un homme qui ne portait point la robe nuptiale" (Mt XXII, 1).
    Remarquez bien, on avait été invité aux noces par cet Epoux qui l'emporte en beauté sur les enfants des hommes...
    Cet Epoux, après avoir invité à ses noces y trouva donc un homme sans la robe nuptiale, et il lui dit : "Mon ami, pourquoi es-tu entré ici sans la robe nuptiale ? Mais celui-ci garda le silence" ; il ne trouva rien à répondre. "Liez-lui les pieds et les mains, dit alors ce Père de famille qui venait d'entrer, et jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura pleurs et grincement de dents". Quoi ! un tel châtiment pour une si petite faute ! Oui le châtiment est terrible, et si on traite de faute légère le défaut de robe nuptiale, cette faute n'est légère que pour ceux qui ne la comprennent pas. Est-ce que le Seigneur parlerait avec tant de sévérité, est-ce qu'il prononcerait une pareille sentence, est-ce que pour n'avoir pas la robe nuptiale, il jetterait, pieds et mains liés, dans les ténèbres extérieures où il y a pleur et grincement de dents, si ce n'était une faute très grave de n'être pas revêtu dé cette robe nuptiale ?
    Ecoutez-moi donc ; car si Dieu vous a invités, c'est par notre ministère. Vous êtes tous au festin : ah ! portez tous la robe nuptiale...
    Ne croyez pas en effet, mes biens-aimés, que le convive jeté dehors ne figure qu'un seul homme ; non, ne le croyez pas, il figure le grand nombre. C'est le Seigneur lui-même, c'est l'Epoux qui a invité et qui traite tous ces convives, c'est lui qui nous a expliqué, dans cette même parabole, que ce malheureux ne représente pas un homme seul, mais le grand nombre. En effet, après qu'il l'eut fait jeter dans les ténèbres extérieures pour le punir de n'avoir pas la robe nuptiale, il ajouta immédiatement : "Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus" (Mt XXII, 11-14).
    Qu'est-ce enfin que la robe nuptiale ? Apprenons-le dans les saintes Lettres... L'Apôtre saint Paul m'a montré quelque part un trésor de choses précieuses ; il l'a ouvert devant moi et je lui ai dit : Montrez-moi si par hasard vous n'y auriez pas trouvé la robe nuptiale... "Si je n'ai pas la charité, dit-il, je ne suis rien, rien ne me profite." (I Cor XIII, 1-3) Voilà la robe nuptiale. Revêtez-vous-en, ô convives, afin d'être à table sans crainte. Ne dites pas : Nous sommes trop pauvres pour nous la procurer. Donnez des vêtements et on vous donnera celui-là... Tenez à cette robe nuptiale, revêtez-vous en, et demeurez en paix lorsque le Seigneur viendra examiner les convives, quand arrivera le jour du jugement. Il donne aujourd'hui toute facilité ; ah ! qu'on finisse donc par donner le vêtement à qui en manque. »

    Saint Augustin, Sermons détachés, Première série, Sermon XCV (4-5-6-7), in "Oeuvres complètes de saint Augustin" (Tome VI), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • Duarte Lobo (Eduardus Lupus - v.1565-1646) : Pater Peccavi

  • 7 septembre : Méditation

    « Un homme présomptueux croit avoir acquis la défiance de lui-même et la confiance en Dieu ; mais c'est une erreur qu'on ne connaît jamais mieux que lorsqu'on vient à tomber en quelque péché ; car alors, si l'on se trouble, si l'on s'afflige, si l'on perd toute espérance d'avancer dans la vertu, c'est signe que l'on a mis sa confiance non pas en Dieu, mais en soi-même ; et plus la tristesse et le désespoir sont grands, plus on doit se juger coupable en ce point.
    Car, si celui qui se défie beaucoup de lui-même et qui se confie beaucoup en Dieu, commet quelque faute, il ne s'en étonne point, il n'en a ni inquiétude ni chagrin, parce qu'il voit bien que c'est l'effet de sa faiblesse, et du peu de soin qu'il a eu d'établir sa confiance en Dieu. Sa chute, au contraire, lui apprend à se défier davantage de ses forces, et à se fier davantage au secours du Tout-Puissant. Il déteste par-dessus toutes choses son péché ; il condamne la passion ou l'habitude vicieuse qui en a été la cause ; il conçoit une très vive douleur d'avoir offensé Dieu ; mais sa douleur, toujours tranquille, ne l'empêche pas de revenir à ses premières occupations, ni de poursuivre ses ennemis jusqu'à la mort. »

    R.P. Laurent Scupoli, Le combat spirituel (ch. IV), traduit en français par le P. J. Brignon, Nouvelle édition, Perisse Frères, Lyon - Paris, 1841.

    (NB : Saint François de Sales appelait cet ouvrage son "cher livre", son "livre favori", et en avait toujours un exemplaire qu'il portait avec lui.)

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  • 7 septembre : Sanctoral

    Saint Cloud (Clodoald), moine (515-560)

    Sainte Reine (Régine), vierge et martyre († v.286)

  • 6 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Qui peut gravir la montagne du Seigneur
    et se tenir dans le lieu saint ?"
    Psaume XXIII, 3.

    « C'est une parole d'exhortation, mes frères ; puisque tous nous nous efforçons de monter, tous nous tendons en haut, tous nous aspirons à nous élever, et tous nous faisons des efforts pour grandir, efforçons-nous du moins de monter là où nous puissions être bien, où nous nous trouvions en sûreté, d'où nous ne puissions tomber, là enfin, où nous puissions nous tenir fermes. Mais si le Prophète demande où est celui qui montera sur cette montagne, ce n'est pas seulement pour exciter eu nous le désir d'y monter, mais encore afin de nous apprendre le moyen de le faire si nous en avons le désir. Heureux celui qui a disposé dans son coeur des degrés pour s'élever sur cette montagne et qui soupire après la maison du Seigneur, et tombe presque en défaillance par la force de ce désir. Cette montagne est fertile, où se trouve le comble de tous les biens, c'est la montagne d'éternelle volupté, la montagne de Dieu. Et "bienheureux ceux qui demeurent dans votre maison, Seigneur, ils vous loueront dans les siècles des siècles" (Ps LXXXIII, 5). Si vous voulez être sûrs que c'est effectivement une maison, écoutez un témoin fidèle qui vous le dira : "O Israël que la maison de Dieu est grande, et combien étendu est le lieu, qu'il possède ! Il est vaste et n'a point de bornes, il est élevé, il est immense" (Ba III, 24). Que dis-je, non seulement c'est une montagne, mais c'est le mont des monts ; on y voit beaucoup d'habitations, beaucoup d'autres montagnes, ses fondements mêmes se trouvent placés dans les montagnes saintes (Ps LXXXVI, 2).

    Le saint prophète Isaïe ne s'en tait pas non plus : "La montagne, dit-il, qui est la demeure du Seigneur, sera fondée sur le haut des monts, et s'élèvera au dessus des collines" (Is II, 2). Et pourquoi ne serait-ce pas le mont des monts (fondé sur les hauteurs mêmes) de la terre entière, où se trouve une abondance si variée de toutes sortes de délices, où seulement est la plénitude de toutes les abondances ? En effet, ce sera le mont de la paix, le mont de la joie, le mont de la vie, le mont de la gloire. Or, tous ces monts ne forment qu'un mont, le mont de la félicité consommée N'est-ce point le mont de la paix, la paix même sur la paix, la paix qui passe tout sentiment ? Oui, certainement c'est un mont bien élevé que la paix dans le coeur, la paix dans la chair, la paix du côté des hommes méchants, la paix avec tous nos proches, la paix de la part des démons mêmes, la paix avec Dieu. Or, cette paix sera sans fin. Il y aura aussi de la joie, mais une joie telle que le Seigneur la dépeint, "une joie pleine" (Jn XVI, 22). Une joie sûre, une joie que personne ne nous ravira. Nous aurons aussi la vie, nous l'aurons même avec une grande abondance, car la venue d'un si grand pasteur, qui n'est venu vers ses brebis, comme il le dit lui-même, que "pour qu'elles aient la vie et qu'elles l'aient avec abondance" (Jn X, 10), ne saurait demeurer sans effet. Est-ce qu'il ne vous semble pas aussi que cette montagne c'est ce poids éternel de gloire qui s'élève au delà de toute mesure ? Or, tout cela et tout ce qu'on peut encore se figurer d'aussi désirable, ce n'est point autre chose que la bonne mesure de la félicité, la mesure foulée, agitée, et qui se répand par dessus les bords (Lc VI, 38), c'est comme si on accumulait les uns sur les autres pour n'en plus faire qu'un seul, un mont d'or, un mont d'argent, un mont d'hyacinthe, un mont d'émeraudes et de toutes les plus belles pierres fines, un mont d'étoffes de pourpre, d'écarlate et de lin et de toutes choses aussi précieuses. En effet, tout nous sera rendu avec usure, ceux qui auront élevé sur le fondement un édifice d'or, d'argent, de pierres précieuses, verront avec surprise, leur humble construction se changer en d'immenses montagnes ; ils n'auront répandu qu'une modique semence et ils moissonneront, je ne dis pas de grandes gerbes, mais de grands monceaux de gerbes. »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermons divers : Trente-troisième Sermon (1-2). in "Oeuvres complètes de Saint Bernard" (Tome III), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Librairie Louis Vivès, Paris, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • Chant roumain orthodoxe byzantin : "Le Saint de Dieu"

  • 6 septembre : Méditation

    « Quand une mère est-elle davantage auprès de son enfant ? La nuit quand il est malade. Les ténèbres sont complètes pour que le sommeil du cher petit soit plus aisément obtenu. La plus faible lumière a encore été discrètement voilée. L'enfant n'aperçoit pas sa mère, c'est vrai ; à l'obscurité qui l'entoure, vient s'ajouter celle de l'inconscience et du délire. Mais c'est quand il n'est pas capable de la reconnaître que la mère est le plus près de lui ; la mère a les yeux ouverts, elle ; - elle est penchée sur le berceau, épiant le léger souffle qui halète, priant sans cesse en une sainte insomnie - refusant le repos comme une honte. A chaque gémissement une secousse la remue tout entière ; elle est là, le remède toujours à la main, aux heures où il faut le prendre, le geste toujours prêt au moindre secours, - le coeur gonflé de tout ce qu'elle voudrait donner au petit être vacillant qui est la chair de sa chair, le sang de son sang, l'âme de son âme.
    Dieu veille la nuit sur ses enfants malades, lui, notre mère, notre Père, notre frère, notre plus proche parent, le plus près de nous, le plus en nous, le plus nous-même.
    Dieu veille - Dieu veille - il est le grand Veilleur de toutes les nuits, - et de nuits qui sont pour lui des nuits terribles, les nuits de l'intelligence, les nuits du coeur, les nuits de la chair, les nuits du mal dont les ténèbres descendent à toute heure sur l'humanité douloureuse. Qui pourra dire avec quel amour il nous veille ?
    Cet amour a un nom et une qualité. C'est un amour infini... »

    Prince Vladimir I. Ghika (1873-1954), Entretiens spirituels (3), Beauchesne, 1961.

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  • 6 septembre : Sanctoral

    Saint Éleuthère, abbé († 590)

    Bx Bertrand de Garrigues, o.p. († 1230)

  • Audience générale de ce mercredi 5 septembre au Vatican

    La prière passe par l'écoute de la voix de Dieu

    C’est le mois de septembre et, après la pause estivale, les audiences générales du Pape se déroulent à nouveau au Vatican. Ce mercredi matin, Benoît XVI a fait l’aller-retour en hélicoptère depuis Castel Gandolfo, où se trouve sa résidence d’été, pour rencontrer quelque 8 000 personnes rassemblées dans la salle Paul VI. Poursuivant sa catéchèse sur « l’école de la prière », le Pape s’est attardé sur le Livre de l’Apocalypse, le dernier du Nouveau Testament : « Un livre difficile – a-t-il relevé – mais qui renferme une grande richesse ».

    Cette semaine, Benoît XVI a voulu insister sur le thème de l’écoute. Pour apprendre à prier – a-t-il expliqué - il faut savoir écouter, être disposé à écouter la voix de Dieu qui nous appelle et nous parle. Une attitude difficile dans une époque comme la nôtre où nous sommes submergés de mots et où le silence est rare. Par ailleurs – souligne encore le Pape - il faut prier non seulement pour demander, mais aussi pour rendre grâce à Dieu. C’est dans la prière que la communauté se constitue.

    La prière constante réveille en nous le sens de la présence du Seigneur dans nos vies et dans l’histoire ; une présence qui nous soutient, qui nous guide et qui nous permet d’espérer dans les ténèbres des vicissitudes humaines. Jésus est venu nous apporter la force, l’espérance et le salut. Benoît XVI a assuré que Dieu, comme Il nous l’a promis, est présent et qu’Il agit dans nos vies et dans l’histoire, aujourd’hui et demain comme hier, jusqu’au but final.

    Texte intégral de son intervention en Français

    « Chers frères et sœurs, nous reprenons ce matin les catéchèses sur la prière. Le livre de l’Apocalypse, dont je voudrais parler aujourd’hui, nous met en contact avec la prière de l’assemblée chrétienne, réunie « le Jour du Seigneur » (Ap 1, 10). Dès le début un souhait joyeux est annoncé : « Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques ! » (1, 3). Les premiers versets de ce livre nous disent que notre prière est d’abord écoute de Dieu qui nous parle et qu’elle doit être avant tout une prière de louange à Dieu pour son amour, pour Jésus Christ qui nous a apporté force, espérance et salut. La prière réveille le sens de la présence du Seigneur dans notre vie et dans l’histoire, présence qui nous soutient, nous guide et nous donne une grande espérance. Elle est la sève qui nourrit la vie chrétienne authentique. Dans son message, saint Jean affirme qu’il s’agit d’écouter ce que l’Esprit dit, et de s’engager avec persévérance sur le chemin de la conversion et de l’amour ! Chers amis, plus nous prions avec constance et avec intensité, plus nous nous assimilons au Christ qui entre vraiment dans notre vie lui donnant joie et paix. Plus nous connaissons, aimons et suivons Jésus, plus nous ressentons le besoin de nous arrêter en prière avec lui, recevant sérénité, espérance et force dans notre vie. »

    Source : Radio Vatican

  • 5 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Bonne Nouvelle du Règne de Dieu

    « "Le Christ remettra le Royaume à son Père", dit saint Paul (1Co 15,24), non pas en ce sens qu'il renoncerait à sa puissance en lui remettant son Royaume, mais parce que c'est nous qui serons le Royaume de Dieu, lorsque nous aurons été rendus conformes à la gloire de son corps..., constitués Royaume de Dieu par la glorification de son corps. C'est nous qu'il remettra au Père, en tant que Royaume, selon ce qui est dit dans l'Évangile : "Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui vous a été préparé dès la création du monde" (Mt 25,34).
    "Les justes brilleront alors comme le soleil dans le Royaume de leur Père." Car le Fils livrera à Dieu, comme étant son Royaume, ceux qu'il a conviés à son Royaume, ceux à qui il a promis la béatitude propre à ce mystère par ces mots : "Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu" (Mt 5,8)... Voici que ceux qu'il remet à son Père comme étant son Royaume voient Dieu.
    Le Seigneur lui-même a déclaré à ses apôtres en quoi consiste ce Royaume : "Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous" (Lc 17,21). Et si quelqu'un cherche à savoir qui est celui qui remet le Royaume, qu'il écoute : "Le Christ est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection" (1Co 15,20-21). Tout cela concerne le mystère du Corps, car le Christ est le premier ressuscité d'entre les morts... C'est donc pour le progrès de l'humanité assumée par le Christ que "Dieu sera tout en tous" (1Co 15,28). »

    Saint Hilaire (v.315-367), La Trinité, XI, 39-40 (trad. Luc Brésard, 2000 ans d'homélie, année A, Soceval, 2001).

  • Charles Péguy (1873-1914), Le Mystère des saints Innocents (extrait)

    « ...
    Or je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d’aussi beau dans tout le monde
    Qu’un petit enfant qui s’endort en faisant sa prière
    Sous l’aile de son ange gardien
    Et qui rit aux anges en commençant de s’endormir ;
    Et qui déjà mêle tout ça ensemble et qui n’y comprend plus rien ;
    Et qui fourre les paroles du « Notre Père » à tort et à travers pêle-mêle dans les paroles du « Je vous salue Marie »
    Pendant qu’un voile déjà descend sur ses paupières,
    Le voile de la nuit sur son regard et sur sa voix.
    ... »

    (Texte complet de cet extrait)

  • 5 septembre : Méditation

    « Lors des complies du mercredi, les moines chantent le Psaume 62,2 : "En Dieu seul le repos pour mon âme, de lui mon salut". Nous n'arrivons au repos que lorsque notre coeur se tourne complètement vers Dieu et que Dieu lui-même apaise notre faim d'amour et de présence, de paix et de plénitude. Nous n'arrivons pas, en mangeant, à être rassasiés pour toujours. Le Psaume 131 évoque un homme pieux en prière : "Je tiens mon âme en paix et silence, comme un petit enfant contre sa mère" (Ps 131,2). Cet orant a sans doute fait l'expérience que Dieu pouvait le calmer à la manière de la mère qui apaise son enfant en l'allaitant. L'amour de Dieu peut apaiser la faim la plus grande et nous amener au véritable repos. Lorsque nous considérons notre faim dans toute son ampleur, lorsque nous cessons de l'apaiser provisoirement, de la "colmater" pour ne plus la ressentir, alors nous découvrons en nous un lieu de paix, un lieu où règne le calme absolu parce que Dieu lui-même apaise cette immense nostalgie. Pour atteindre ce lieu, il faut se poser sans cesse cette question : "Quelle est mon aspiration la plus profonde ?" Dans le jeûne, nous laissons remonter à la surface nos désirs et nous nous demandons à quoi nous aspirons. Mais il faut encore passer au crible nos réponses pour vérifier laquelle correspond vraiment à notre désir le plus profond. Alors nous nous apercevons que ce désir, seul Dieu peut le combler. Tournant notre coeur vers Dieu, nous trouvons alors la paix dans laquelle notre faim est apaisée. »

    Anselm Grün, Invitation à la sérénité du coeur (7), Albin Michel, Paris, 2002.

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  • 5 septembre : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel :

    St Laurent Justinien, évêque et confesseur


    Vie de Saint Laurent Justinien, Patriarche de Venise (1381-1455)

    Bse Mère Teresa de Calcutta (1910-1997)
    Fondatrice des Missionnaires de la Charité
    Béatifiée le 19 octobre 2003

    « Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j'appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j'appartiens entièrement au Cœur de Jésus. »

  • 4 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Saint de Dieu"

    « N'est-ce pas se condamner soi-même que de chercher si le Fils est consubstantiel au Père ? Car une telle conduite est en contradiction non seulement avec l'Ecriture, mais avec l'opinion générale des hommes et la nature des choses. Que l'engendré soit de la même substance que l'engendrant, cela se voit, non seulement pour les hommes, mais pour les animaux, pour les arbres mêmes. N'est-il pas absurde quand cette loi est immuable parmi les plantes, les hommes et les animaux, de vouloir la violer et la renverser en Dieu seul, Cependant, ne nous contentons pas de ces raisons tirées de la nature des choses, et passons aux saintes Ecritures, dont les paroles prouveront ce dogme. Ce n'est pas nous, fidèles, ce sont ces incrédules qui sont dignes de risée, eux qui repoussent des choses si claires et qui résistent à la vérité.

    Quelles objections élèvent-ils contre la croyance universelle ? Si, de ce que Jésus-Christ est appelé Fils, il s'ensuit qu'il est consubstantiel, nous sommes aussi consubstantiels, nous tous ; car nous sommes appelés fils. N'est-il, pas écrit : "J’ai dit : Vous êtes tous des dieux et les fils du Très-Haut" (Ps. LXXXI, 6) — Ô imprudence ! ô folie extrême ! Comme ces hérétiques mettent à nu leur démence ! Quand nous parlions de l'Incompréhensible, ils s'arrogeaient ce qui est le propre du Fils, et prétendaient connaître Dieu aussi parfaitement qu'il se connaît lui-même. Maintenant que nous parlons de la gloire du Fils, ils veulent le rabaisser à leur niveau. Nous aussi, disent-ils, nous sommes appelés fils, et nous ne sommes pas pour cela consubstantiels à Dieu. Vous êtes appelés fils, oui, mais le Christ est Fils ; vous en avez le nom ; lui, la réalité. Vous êtes appelés fils, mais non comme lui, fils unique ; vous n'habitez pas le sein du Père, vous n'êtes pas la splendeur de la gloire, ni la figure de la substance, ni la forme de Dieu (Hébr. I, 13). Si notre premier raisonnement ne suffit pas, laissez-vous du moins persuader par les passages de l'Ecriture, qui prouvent la noble origine de notre Sauveur. Dans les textes suivants, Jésus-Christ montre qu'il ne diffère en rien du Père, quant à la substance ; "Celui qui me voit, voit mon Père" (Jean, XIV, 9) ; "Mon Père et moi nous sommes un" (Jean, X, 30) ; quant à la puissance : "Comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, ainsi le Fils vivifie qui il veut" (Jean, V, 21) ; quant au culte : "Afin que tous honorent le Fils, comme ils honorent le Père" (Ibid. 23) ; quant à l'autorité de législateur : "Mon père agit et moi aussi" (Ibid. 17). Mais laissant de côté tous ces textes, ils refusent de prendre le mot Fils dans son sens propre, par la raison qu'ils sont eux-mêmes honorés de ce nom, et ils rabaissent jusqu'à eux le Fils de Dieu, en s'appuyant sur ces paroles : "J'ai dit : Vous êtes tous des dieux et les fils du très-Haut". Puisque, à vous entendre, le Fils, malgré ce nom, n'a rien de plus que vous, et n'est pas vraiment Fils, il s'ensuit que le Père, malgré le nom de Dieu, n'a rien de plus que vous puisqu'il vous a aussi communiqué ce nom. Car de la même manière que vous êtes appelés fils, vous êtes appelés Dieu. Ce nom de Dieu, bien qu'il vous soit donné, vous n'osez dire que ce soit une simple dénomination sans réalité, mais vous reconnaissez que le Père est vrai Dieu ; de même ainsi craignez de vous comparer au Fils et ne dites pas : moi aussi, je suis appelé fils ; et puisque je n'ai pas la même substance que le Père, lui non plus n'est pas consubstantiel. Car tout ce que nous avons dit ci-dessus montre qu'il est vrai Fils et qu'il a la même substance que le Père. Ces paroles, en effet : "Il est la figure et la forme de Dieu", ne prouvent-elles pas l'identité de substance ! En Dieu il n'y a ni forme ni visage. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Septième Homélie contre les Anoméens (2), in "Oeuvres Complètes" (Tome II), traduites sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie éditeurs, 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • Luigi Boccherini (1743-1805) : Concerto pour violoncelle en ré majeur G483 (1er mouv.)

    Pulcinella - Ophélie Gaillard, violoncelle