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  • 27 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Cette parole de l'Ecriture... c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit." (Lc 4, 14-21)

    « Le Christ devait venir dans notre chair : ce n'était pas un autre, soit un ange, soit un ambassadeur, c'était le Christ lui-même qui devait venir pour nous sauver (Is 35,4)... Il devait naître dans une chair mortelle : un petit enfant, déposé dans une crèche, enveloppé de langes, allaité, qui grandirait avec les années et enfin mourrait cruellement. Autant de témoignages d'humilité profonde. Qui nous donne ces exemples d'humilité ? Le Très-Haut.

    Quelle est donc sa grandeur ? Ne cherche pas sur la terre, monte au-dessus des astres. Lorsque tu seras parvenu jusqu'aux légions des anges, tu les entendras dire : « Monte encore au-dessus de nous ». Quand tu seras monté jusqu'aux Trônes, aux Dominations, aux Principautés, aux Puissances (Col 1,16), tu les entendras encore dire : "Monte plus haut, nous sommes nous-mêmes des créatures", "car toutes choses ont été faites par lui" (Jn 1,3). Élève-toi donc au-dessus de toute créature, de tout ce qui a été formé, de tout ce qui a reçu l'existence, de tous les êtres qui changent, corporels ou incorporels, en un mot, au-dessus de tout. Ta vue ne peut pas encore parvenir jusque-là ; c'est par la foi qu'il faut t'y élever, c'est à elle de te conduire jusqu'au Créateur... C'est là que tu contempleras "le Verbe, qui était au commencement"...

    Or ce Verbe qui était en Dieu, ce Verbe qui était Dieu, par qui toutes choses ont été faites, sans qui rien n'a été fait, et en qui était la vie, est descendu jusqu'à nous. Qu'étions-nous ? Méritions-nous qu'il descende jusqu'à nous ? Non, nous étions indignes qu'il ait eu compassion de nous, mais lui était digne d'avoir pitié de nous. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 293 (5), pour la Nativité de Saint Jean Baptiste.

  • Jean Sebastien Bach : Concerto pour violon en ré mineur BWV 1043

    II. Largo ma non tanto
    Anne-Sophie Mutter - Leslie Pearson

  • Méditation - Poésie

    Paysage Evangélique

    Le calme d'un beau soir est sur la Galilée.
    Le lac Génésareth entre les côteaux dort,
    Et les villages clairs qui se penchent au bord
    Renversent leur blancheur dans son onde étalée.

    Une chaîne de monts, mollement profilée,
    Met sa grâce lointaine au fond du bleu décor,
    Dans un golfe, une barque à l'ancre vibre encor
    D'avoir fendu la mer de sa proue effilée.

    A côté d'elle, sur l'arène assis en rond,
    Des pêcheurs, dont un hâle ardent dore le front,
    Recousent des filets et ralinguent des toiles.

    Et debout, enseignant le dogme essentiel,
    Le chef resplendissant dans un lever d'étoiles,
    Le Christ royal et doux montre du doigt le Ciel. »

    Louis Mercier, in Almanach de l'Apostolat de la Prière, Toulouse, 1928.

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    Prédication du Christ sur le lac de Tibériade, par Alfred Bellet du Poisat (1823-1883)
    © Joconde / Musée de Brou, Bourg-en-Bresse

  • Dimanche 27 janvier 2013

    Calendrier liturgique

  • 26 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il a perdu la tête." (Mc 3, 20-21)

    « Que dites-vous : "Ils ne l'ont point glorifié comme Dieu ? — Ils ne lui ont point rendu grâces." — Glorifier Dieu, c'est donc lui rendre grâces ? — Sans aucun doute. Qu'y a-t-il de pire que l'ingratitude envers Dieu dans un être qui est créé à son image et qui le connaît ? Oui sûrement, glorifier Dieu, c'est lui rendre grâces. Les fidèles savent en quel lieu et à quel moment on dit : Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. Or qui rend grâces à Dieu, sinon celui qui élève son coeur vers le Seigneur ? Aussi ces hommes déclarés inexcusables sont réellement coupables, parce que connaissant Dieu ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu ni ne lui ont rendu grâces. Et qu'est-il arrivé ? "Ils se sont évanouis dans leurs pensées." Pourquoi se sont-ils évanouis, sinon pour avoir été orgueilleux ? La fumée aussi s'évanouit en montant, et le feu brille et chauffe d'autant plus qu'il s'alimente plus près de terre. "Il se sont évanouis dans leurs pensées, et leur coeur insensé s'est obscurci." Quoique plus élevée que le feu, la fumée n'est-elle pas noire ?

    Considère enfin ce qui suit, voici le point capital : "En se disant sages, ils sont devenus fous." (Rm I, 18-22) Ils se sont arrogé ce qu'ils avaient reçu de Dieu, et Dieu leur a repris ses dons. Il s'est caché à ces orgueilleux, lui qui s'était révélé clairement à eux pendant qu'ils cherchaient le Créateur dans la créature.

    Le Sauveur dit avec raison : "Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents" ; soit à ceux qui dans leurs investigations multipliées et leurs actives recherches sont parvenus à connaître la créature mais nullement le Créateur ; soit à ceux qui connaissant Dieu ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ne lui ont pas rendu grâces et n'ont pu le voir qu'imparfaitement et sans utilité, à cause de leur orgueil. "Vous avez donc caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez révélées aux petits." A quels petits ? Aux humbles. "Sur qui repose mon Esprit ? Sur l'homme humble et paisible qui redoute mes paroles (Is LXVI, 2)." Pierre a redouté ces paroles ; elles n'ont pas été redoutées par Platon. Conserve donc, pécheur, ce qu'a perdu le grand philosophe. "Vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez découvertes aux petits." Vous les avez cachées aux superbes et révélées aux humbles.

    Quelles sont ces choses ? Quand le Sauveur parlait ainsi, il n'avait en vue ni le ciel ni la terre ; il ne les montrait pas du doigt en tenant ce langage. Qui ne voit en effet le ciel et la terre ? Les bons les voient comme les méchants ; car Dieu fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons (Mt V, 45). Quelles sont donc ces vérités ? C'est que "toutes choses m'ont été données par mon Père (Ib. XI, 27.)." »

    Saint Augustin, Sermons détachés sur l'Evangile de Saint Luc, Sermon LXVIII (5-6), in Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : passer par le désert

    « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c'est là qu'on se vide, qu'on chasse de soi tout ce qui n'est pas Dieu et qu'on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. Les Hébreux ont passé par le désert, Moïse y a vécu avant de recevoir sa mission, saint Paul, saint Jean Chrysostome se sont aussi préparés au désert... C'est un temps de grâce, c'est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l'esprit intérieur : la vie intime avec Dieu, la conversation de l'âme avec Dieu dans la foi, l'espérance et la charité. Plus tard l'âme produira des fruits exactement dans la mesure où l'homme intérieur se sera formé en elle (Ep 3,16)...

    On ne donne que ce qu'on a et c'est dans la solitude, dans cette vie seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l'âme qui oublie tout pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à lui. Donnez-vous tout entier à lui seul...et il se donnera tout entier à vous... Regardez saint Paul, saint Benoît, saint Patrice, saint Grégoire le Grand, tant d'autres : quel long temps de recueillement et de silence ! Montez plus haut : regardez saint Jean Baptiste, regardez notre Seigneur. Notre Seigneur n'en avait pas besoin, mais il a voulu nous donner l'exemple. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Lettre au Père Jérôme du 19 mai 1898.

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  • Samedi 26 janvier 2013

    Calendrier liturgique

    Qu'est-ce que la Septuagésime ?

  • Deux Lettres apostoliques en forme de "Motu Proprio"

    Deux Lettres apostoliques en forme de "Motu Proprio" ont été publiées ce matin, mais elles ne sont pour le moment disponibles sur le site du Vatican qu'en latin et en italien.

    Les passages saillants ont été publiés par Vatican Information Service.

    Voici le premier : "Fides per Doctrinam", titre du Motu Proprio du 16 janvier rendu public ce matin, qui modifie la constitution apostolique Pastor Bonus en transférant la compétence catéchistique de la Congrégation pour le clergé au Conseil pour la nouvelle évangélisation.

    A lire ICI.

    Et le second : "Ministrorum Institutio", qui modifie également la constitution Pastor Bonus, afin de confier la compétence sur les séminaires à la Congrégation pour le clergé, jusqu'ici réservée à celle pour l'éducation catholique.

    A lire ICI.

  • 25 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création." (Mc 16, 15-18)

    « Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l'opinion publique, capables de saisir et d'exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d'avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n'aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté "en discours persuasifs de la sagesse" (1Co 1,17)... ; et notre foi, pareille à celle qu'on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, "reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu" (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : "Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes" (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?

    Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : "Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l'Esprit et de la puissance de Dieu" (1Co 2,4)... C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l'Evangile : "Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance", afin que "rapide court sa parole" (Ps 67,12 ; 147,4). Et de fait, nous voyons que "la voix" des apôtres de Jésus "a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux limites du monde" (Ps 18,5 ; Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort. »

    Origène (v.185-253), Contre Celse I, 62 (Trad. SC 132).

  • Peter Philips (v.1560-1628) : Motet "Tu es vas electionis"

    Ecrit pour la fête de la Conversion de St Paul
    The Singers' Voice - Dir. Murray Kidd

    R: Tu es vas electionis,
    sancte Paule Apostole,
    prædicator veritatis in universo mundo:

    V: Per quem omnes Gentes cognoverunt gratiam Dei.
    Intercede pro nobis ad Deum,
    qui te elegit, ut digni efficiamur gratia Dei.

  • Méditation : amour de la croix

    « Comment exprimer ce que mon âme a ressenti quand, de la bouche d'un saint prélat, elle a entendu ce qui est déjà ma folie, ce qui me rend absolument heureux dans mon exil : l'amour de la croix !... Qui me donnerait le langage du roi David pour pouvoir exprimer les merveilles de l'amour à la croix ?...

    La croix du Christ ! Que peut-on dire de plus ? Je ne sais pas prier, je ne sais pas ce qu'est être bon, je n'ai pas l'esprit religieux, car je suis plein du monde. Je ne sais qu'une chose, une chose qui remplit mon âme de joie, tout en me voyant si pauvre en vertus et si riche en misères ; je sais seulement que j'ai un trésor que ne changerais pour rien ni pour personne : ma croix, la croix de Jésus, cette croix qui est mon seul repos. Comment expliquer cela ? Celui qui ne l'a pas expérimenté ne peut nullement soupçonner de quoi il s'agit.

    Ah, si tous les hommes aimaient la croix du Christ ! Si le monde savait ce que c'est que d'embrasser pleinement, vraiment, sans réserve, en folie d'amour, la croix du Christ !... Combien de temps perdu en causeries, dévotions et exercices qui sont saints et bons, mais ne sont pas la croix de Jésus, ne sont pas ce qu'il y a de meilleur...

    Pauvre homme qui n'es bon à rien, qui ne sers à rien..., qui traînes ta vie, suivant comme tu peux les austérités de la règle, te contentant de cacher en silence tes ardeurs, aime à la folie ce que le monde méprise parce qu'il ne le connaît pas, adore en silence cette croix, qui est ton trésor, sans que personne s'en aperçoive. Médite en silence devant elle les grandeurs de Dieu, les merveilles de Marie, les misères de l'homme... Continue ta vie toujours en silence, aimant, adorant et t'unissant à la croix. Que veux-tu de plus ? Savoure la croix, comme a dit ce matin monseigneur l'évêque. Savourer la croix ! »

    Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), Ecrits spirituels (03.04.1938), Le Cerf, 2008.
    (Canonisé le 11 octobre 2009)

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  • Vendredi 25 janvier 2013

    Conversion de Saint Paul, apôtre

    Calendrier liturgique

  • Message de Benoît XVI pour la 47ème Journée mondiale des communications sociales

    "Réseaux sociaux, portes de vérité et de foi, nouveaux espaces pour l’évangélisation" : tel est le titre du message de Benoît XVI publié ce matin pour la Journée mondiale des communications sociales du 12 mai 2013.

    A lire en intégralité sur le site internet du Vatican.

  • 24 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Tu es le Fils de Dieu !" (Mc 3, 7-12)

    « Envoyé et sorti du Père, le Verbe est descendu
    et il a habité tout entier dans les entrailles de la Vierge.
    Tout entier il était dans le Père,
    et tout entier il était dans ce sein virginal,
    et tout entier dans le tout, lui que rien ne peut contenir…
    Demeurant inchangé, il a pris la forme d’esclave (Ph 2,7)
    et après avoir été mis au monde, il est devenu un homme en tout…
    Comment affirmer ce qui est impossible à expliquer
    à tous les anges, aux archanges et à tout être créé ?
    On le pense d’une manière véritable,
    mais on ne peut pas du tout l’exprimer,
    et notre esprit ne peut pas le comprendre vraiment parfaitement.

    Comment donc Dieu et homme, et homme-Dieu
    est-il aussi le Fils du Père, tout entier,
    d’une manière qui ne l’en sépare pas ;
    comment est-il devenu fils de la Vierge et est-il sorti dans le monde ;
    et comment est-il resté impossible à contenir pour tous ?…
    Tu resteras silencieux maintenant
    car même si tu voulais parler, ton esprit ne trouvera pas de parole,
    et ta langue bavarde demeure réduite au silence…

    Gloire à toi, Père et Fils et Esprit Saint,
    divinité que l’on ne peut pas saisir, indivisible dans sa nature.
    Nous t’adorons dans l’Esprit Saint,
    nous qui possédons ton Esprit, car nous l’avons reçu de toi.
    Et, voyant ta gloire, nous ne recherchons pas indiscrètement,
    mais c’est en lui, ton Esprit, que nous te voyons,
    Père inengendré, et ton Verbe engendré qui sort de toi.
    Et nous adorons la Trinité indivisible et sans mélange
    dans son unique divinité et souveraineté et puissance. »

    Syméon le Nouveau Théologien, Hymne 21, 468s ; SC 174.

    Source : Christus.

  • Gustav Mahler : Symphonie n°5 en do dièse mineur, Adagietto (Sehr langsam)

    Orchestre Philarmonique de Berlin - Dir. Herbert von Karajan

  • Méditation : porter du fruit

    "... C'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure..." (Jn XV, 16)

    « Vous nous "posez" ainsi, mon bon Maître, mais pour que nous allions, marchions et agissions. Partout la paix dans le Christianisme, partout aussi l'activité. La conversion est un réveil ; la grâce, un aiguillon ; la loi, un élément de force. La foi oriente l'âme, l'espérance l'affermit, l'amour nous fait courir ; le zèle nous multiplie, nous étend, nous propage. Le Verbe, qui rend tout stable en nous, y répand l'Esprit-Saint qui fait que tout s'y échauffe, s'y dilate et se communique. Des convictions de notre esprit naissent les élans de notre coeur. Le dogme est le berceau de tous les saints conquérants. "Je vous ai posés, afin que vous alliez." On ne va pas parce qu'on s'agite. Le monde se meut sur place ; il tournoie au lieu d'avancer ; aussi sa vie ressemble à un vertige. Aller, c'est partir du principe pour se diriger vers la fin, par la loi qui est la route royale. Quiconque part de Jésus pour aller à Dieu le Père, en suivant la voie, qui est encore Jésus, Jésus cru, obéi, aimé, imité, celui-là va et progresse.

    Et tous ceux qui progressent ainsi sont féconds ; tous "rapportent du fruit, et du fruit qui demeure". Qui se sauve, en sauve d'autres ; qui se fait saint, forme des saints ; et ce sont là les fruits, ces fruits éternels qu'à si bon droit vous prétendez recueillir. L'homme devient alors un trait de feu que Dieu lance à travers le monde, un mot éloquent qu'il y dit, un arbre de vie qu'il y plante, un ange de lumière et de bonté qu'il députe aux enfants d'Adam. Tels furent, ô mon Sauveur, tous vos premiers élus, vos témoins, vos apôtres, les "douze", hormis le malheureux que vous-même avez nommé "le fils de perdition" (Jn XVII,19). Vous les aviez posés sur vous ; aussi, puisant en vous une vigueur indomptable, ils ont été, il ont prêché partout ; et vous les assistiez, "coopérant à toutes leurs oeuvres" et accréditant leurs discours, par les miracles incessants dont vous faisiez comme leur escorte (Mc XV,20).

    Tels, proportion gardée, devraient être tous vos baptisés. Le même Dieu les a engendrés ; ils ont reçu de lui, par vous, la même semence divine ; ils sont tous établis et véritablement entés sur vous ; ils vous doivent donc des fruits. Que leurs fruits soient divers, à la bonne heure ; que la mesure n'en soit point égale, ou votre sagesse le veut, ou votre miséricorde l'accepte ; qu'il y ait même du déchet dans la récolte, vous le pardonnez avec une clémente indulgence ; mais enfin, vous voulez des fruits, des fruits de garde, des fruits de grâce et de vertu, des fruits inaltérables. Cette loi est essentielle ; elle est universelle ; elle ne souffre pas de dispense, et sa sanction, qui est pour faire trembler, est que tout arbre stérile est maudit (Mt XXI,19 - Mc XI,14). »

    Mgr Charles Gay, Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Vingt-septième élévation), Tome I, Oudin Frères Libraires-Editeurs, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Jeudi 24 janvier 2013

    Calendrier liturgique

  • Audience générale de ce mercredi 23 janvier 2013

    Benoît XVI nous parle du Credo, et pense à Jakarta après l'alluvion

    Benoît XVI suit avec "préoccupation les informations provenant d'Indonésie, où une importante alluvion a dévasté la capitale Jakarta, provoquant des victimes, des milliers de déplacés et des dégâts considérables". Le Pape a ajouté vouloir exprimer "sa proximité aux populations frappées par cette calamité naturelle, les assurant de sa prière et encourageant à la solidarité afin que personne ne manque des nécessaires secours".

    On parle de 30.000 déplacés et d'une vingtaine de morts suite à cette alluvion qui a frappé Jakarta la semaine dernière. Il s'agit des pires inondations dans la capitale indonésienne depuis 2007, quand 50 personnes environ avaient été tuées et plus de 300.000 habitants s'étaient retrouvés sans-abri. Jakarta connaît chaque année des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend approximativement de novembre à avril. Les politiciens en campagne promettent depuis des décennies de régler le problème mais en vain.

    N'ayez pas peur de vivre à contre-courant

    Pour l'audience générale, en la Salle Paul VI en présence de plusieurs milliers de pèlerins, le Pape, en cette Année de la Foi, a voulu parler du Credo. Le Pape a souligné que les "croyants portent des valeurs qui souvent ne coïncident pas avec la mode et l'opinion du moment". Ils doivent être conscients que ces valeurs "n'appartiennent pas à la façon habituelle de penser" et ne "doivent pas avoir peur de vivre à contre-courant, en résistant à la tentation de l'uniformité", dans des sociétés où "Dieu est devenu le grand absent" et où nous sommes encerclés "d'idoles".
    Le Pape est parti de la figure d'Abraham "père de la Foi" et "béni de Dieu" parce que "lui a cru, fort dans l'espérance, envers et contre tout : sa femme était stérile et la terre qui lui était promise était lointaine. Mais Abraham se confia à Dieu, il crut à sa promesse et il partit".

    Message de Benoît XVI aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, je voudrais commencer aujourd’hui à méditer avec vous sur la profession solennelle de notre foi : le Credo. Dans la Bible, Abraham est la première grande figure de référence pour parler de la foi. Il obéit à Dieu qui l’appelle à tout quitter. Il part dans l’obscurité, sûr cependant de la promesse d’une nouvelle terre et d’une paternité, malgré la stérilité de sa femme. Abraham discerne au-delà des apparences le dessein de Dieu qui est bénédiction. C’est pourquoi il est béni et il est le père des croyants : ceux qui acceptent de marcher à sa suite dans l’obéissance à l’appel de Dieu. Quand nous affirmons : « Je crois en Dieu », nous disons comme Abraham : « j’ai confiance en toi ; je m’abandonne à toi, Seigneur ». Dire « Je crois en Dieu » signifie aussi fonder ma vie sur Dieu, laisser sa Parole m’orienter. Avec le don de la foi reçu au baptême, c’est toute ma personne qui doit se convertir. La foi nous rend pèlerins sur la terre, des porteurs de valeurs qui ne coïncident pas souvent avec la mode. Affirmer « Je crois en Dieu », nous pousse à sortir de nous-mêmes comme Abraham, pour porter dans la réalité quotidienne la présence de Dieu qui ouvre à une plénitude de vie qui ne finira jamais.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes ! La foi est un don de Dieu et un engagement personnel. Elle insère le chrétien dans le monde et dans l’histoire. Fiers de votre foi, n’ayez pas peur d’aller à contre-courant ! Résistez à la tentation du conformisme ! Apportez Dieu là où existent les idoles, l’égocentrisme et l’illusion de la toute-puissance de l’homme.
    Bon pèlerinage ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 23 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'homme à la main sèche - Guérison le jour du sabbat (Mc 3, 1-6 ; cf Mt 12, 9-14 & Lc 6, 6-11)

    « Jésus-Christ guérit encore ici cet homme le jour du sabbat pour justifier davantage ses apôtres. Les antres évangélistes remarquent que Jésus-Christ ayant mis cet homme au milieu des Juifs, leur demanda s’il était permis de faire du bien au jour du sabbat. [...]

    Jésus-Christ demeure dans sa douceur ordinaire. Il guérit ce malade et il leur répond pour faire retomber leurs piéges sur eux, pour nous apprendre la modération, et pour faire voir leur dureté inhumaine. Saint Luc remarque qu’il fit mettre cet homme "au milieu" des Juifs (Lc VI,8) : non qu’il eût quelque crainte d’eux, mais pour les aider à rentrer en eux-mêmes et pour les toucher de compassion. [...]

    [...] il leur demande : "S’il était permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal", et il leur fait cette question : "Qui d’entre vous ayant une brebis", et le reste...

    Saint Marc rapporte "que Jésus-Christ les regardait" (Mc III,5), en leur faisant cette question, afin que son regard pût encore aider à les toucher de compassion. Mais tout cela ne put faire aucun effet sur leur endurcissement. Il guérit cet homme par sa seule parole, quoique souvent ailleurs il impose les mains sur les malades pour les guérir. Et cette circonstance rendait ce miracle encore plus grand. Mais rien ne pouvait adoucir les Juifs, le paralytique était guéri, et eux devenaient plus malades encore par là. Jésus-Christ avait tâché, et par ses paroles, et par ses raisons, et par ses actions de les faire revenir et de les gagner. Mais voyant que leur opiniâtreté était inflexible, il les quitte et il fait son oeuvre.

    "Alors il dit à cet homme : Etendez votre main, et l’ayant étendue elle fut rendue saine comme l’autre." Que font à cela les Juifs ? Ils sortent d’avec Jésus-Christ, ils s’assemblent et ils consultent entre eux pour lui dresser quelque piége.

    "Mais les pharisiens étant sortis tinrent du conseil ensemble contre lui sur les moyens qu’ils pourraient prendre pour le perdre." Il ne les avait blessés en rien, et ils voulaient le faire périr. Tant il est vrai que l’envie est cruelle et furieuse, et qu’elle n’épargne ni amis, ni ennemis. Saint Marc dit qu’ils se lièrent avec les hérodiens, pour voir ensemble comment ils perdraient Jésus-Christ. Mais que fait ici le Sauveur, cet agneau si doux et si paisible? Il se retire pour ne pas les aigrir davantage. "Mais Jésus, sachant leurs pensées, se retira de ce lieu." Où sont maintenant ceux qui croient qu’il serait à souhaiter que Dieu fît aujourd’hui des miracles comme autrefois? Jésus-Christ fait bien voir par ce qui lui arriva alors, que les esprits rebelles ne se rendent point aux miracles même. Tout ce qui se passe dans cette guérison miraculeuse montre clairement que les Juifs avaient accusé injustement les apôtres.

    Il est à remarquer que plus Jésus-Christ faisait du bien aux hommes, plus ses ennemis s’en aigrissaient. S’ils le voient ou guérir les corps, ou convertir les âmes, ils entrent en furie, et ils cherchent les moyens de l’accuser. Lorsque chez le pharisien il change miraculeusement la pécheresse, ils le condamnent. Lorsqu’il mange avec les publicains et les pécheurs, ils le calomnient. Et ils conspirent ici pour le perdre, après qu’il a guéri cette main desséchée. Mais considérez, je vous prie, comme Jésus-Christ continue de faire son oeuvre. Il guérit les malades comme auparavant, et il tâche en même temps d’adoucir et de guérir les esprits. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XL sur Saint Matthieu (1-2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.