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  • Messe des Rameaux et de la Passion place St-Pierre

    En ce dimanche des Rameaux qui célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem, l’Eglise entre dans la Semaine Sainte. Pour la seconde fois depuis le début de son pontificat, le Pape François a célébré la messe place Saint-Pierre où des oliviers venant de la région italienne des Pouilles ont été disposés formant un jardin méditerranéen en plein Rome. La place, comme les rues attenantes et la célèbre Via della Conciliazione, était noire de monde. Selon plusieurs agences de presse, plus de 200 000 fidèles étaient présents pour cette célébration.

    Cette année, la procession des Rameaux a eu lieu avec des jeunes, en l'honneur du coup d'envoi des prochaines Journée Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Rio au mois de juillet prochain. Le Pape François a exprimé son intention de se mettre « en route » avec les jeunes « sur les traces du bienheureux Jean-Paul II et de Benoît XVI ». Dans son homélie, le pape François a ainsi confirmé sa présence aux prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse au Brésil.

    Dans son homélie improvisée en partie, le Pape a demandé aux fidèles de ne pas « être des hommes et des femmes tristes : car un chrétien ne peut pas l’être ». « Notre joie ne nait pas de la possession des choses mais de la rencontre avec Jésus » a souligné le Pape François. « Fête, lumière, joie, » a-t-il insisté « cette lumière de l’amour de Jésus est aujourd’hui une fête ».

    Homélie du Pape François

    « Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête, les manteaux sont étendus devant lui, on parle des prodiges qu’il a accomplis, un cri de louange s’élève : "Béni soit celui qui vient, lui, notre roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux" (Lc, 19, 38).
    Foule, fête, louange, bénédiction, paix. C’est un climat de joie que l’on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme. Tel est Jésus, avec un Cœur qui regarde chacun de nous, nos maladies et nos péchés. Grand est son amour. C'est avec cet amour qu'il est entré dans Jérusalem...
    C’est une scène belle, joyeuse et pleine de lumière, la lumière de l'amour et du Cœur de Jésus...
    Au commencement de cette Messe nous l’avons répété nous aussi. Nous avons agité nos palmes, nos rameaux d’olivier, nous avons chanté : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, lui notre roi" (Antienne) ; Nous aussi nous avons accueilli Jésus en exprimant nous aussi notre joie de l’accompagner, de le savoir proche, présent en nous et au milieu de nous, comme un ami, comme un frère, aussi comme un roi, c’est-à-dire comme un phare lumineux de notre vie. Jésus est Dieu abaissé jusqu'à cheminer avec nous. Il est notre ami et notre frère, celui qui éclaire notre chemin.

    La joie, tel est le mot que je veux vous dire. Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes, un chrétien ne peut jamais l’être. Ne vous laissez jamais prendre par le découragement. Notre joie n’est pas une joie qui naît de la possession de nombreux biens, mais du fait d’avoir rencontré une personne, Jésus, qui est parmi nous. Nous savons qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables. Et il y en a tant ! Nous accompagnons et nous suivons Jésus, mais surtout nous savons qu'il nous accompagne et nous charge sur ses épaules. En cela est notre joie, l’espérance que nous devons porter dans notre monde. S'il vous plaît, ne vous laissez pas voler l'espérance que Jésus nous apporte !

    Mais nous nous demandons : pourquoi Jésus entre-t-il à Jérusalem, ou peut-être mieux, comment Jésus entre-t-il à Jérusalem ? La foule l’acclame comme roi. Et lui ne s’oppose pas, il ne la fait pas taire (cf. Lc 19, 39-40). Quel type de roi est Jésus ? Il monte un petit âne, il n’a pas une cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée symbole de force. Ceux qui l’accompagnent sont des gens humbles, simples. Ceux qui l'accueillent voient en lui quelque chose de supérieur. Leur foi leur permet de saisir qu'il est le Sauveur. Jésus n’entre pas dans la ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois terrestres, à qui a le pouvoir, à qui domine. Il y entre pour être flagellé, insulté et outragé, comme l’annonce Isaïe, Il entre à Jérusalem pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre, une royauté qui sera objet de dérision. Il entre pour monter au Calvaire chargé d’une poutre de bois.

    Le deuxième mot clef est Croix. Jésus entre à Jérusalem pour mourir sur la Croix. Et c’est justement ici que resplendit son être de roi selon Dieu. Son trône royal est le bois de la Croix ! Je pense à ce que Benoît XVI dit aux cardinaux : "vous êtes des princes, mais d'un roi crucifié". Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde et celui de chaque homme. Et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde et l’amour de Dieu. Regardons autour de nous. Combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent les plus faibles, soif d’argent, que personne ne pourra emporter avec soi. Ma grand-mère nous disait enfants que le drap funèbre n'a pas de poches. Et puis la soif de pouvoir, la corruption et les divisions, les crimes contre la vie humaine et contre la création. Et puis il y a nos péchés personnels, les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Sur la Croix, Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu le vainc, le défait dans sa résurrection. Voici tout le bien que Jésus nous accorde depuis son trône de la Croix. La Croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joue d'être sauvés et de faire un tant soit peu de ce qu'il a fait le jour de sa mort.

    Sur cette place il y a beaucoup de jeunes. Depuis 28 ans le Dimanche des Rameaux est la Journée de la Jeunesse. Voici le troisième mot clef, les jeunes. Chers jeunes, je vous ai vu dans la procession d'entrée et je vous ai imaginé faisant la fête autour de Jésus, agitant des rameaux d’olivier. Je vous imagine criant son nom et exprimant votre joie d’être en sa compagnie. Vous avez une part importante dans cette fête de la foi. Vous apportez la joie de la foi et dites que nous devons vivre la foi avec un cœur jeune, toujours, même à soixante-dix ou quatre-vingts ans ! Oui, avec un coeur jeune. Avec le Christ, le cœur ne vieillit jamais. Tous nous savons que le Roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial, c’est un Roi qui aime jusqu’à la Croix et qui enseigne à servir, à aimer. N’ayons pas honte de sa Croix. Au contraire, embrassez-la pour avoir compris que c’est dans le don de soi, dans le fait de se dépasser, que réside la véritable joie, que c’est avec l’amour de Dieu qu'il a vaincu le mal. Portez la Croix pèlerine à travers tous les continents, par les routes du monde. Portez-la en répondant à l’invitation de Jésus, pour faire de toutes les nations des disciples. Cette phrase de Mathieu est le thème de la JMJ de cette année. Portez-la pour dire à tous que sur la Croix Jésus a abattu le mur de l’inimitié qui sépare les hommes et les peuples, et qu’il a apporté la réconciliation et la paix. Chers amis, moi aussi je me mets en route dès aujourd'hui avec vous, sur les traces de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Désormais nous sommes proches de la prochaine étape de ce grand pèlerinage de la Croix. J'envisage avec joie d'aller en juillet prochain à Rio de Janeiro. Je vous donne rendez-vous dans cette grande ville du Brésil. Préparez vous, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde qu'il est bon de suivre Jésus, de marcher avec lui. Son message est un bienfait. Dites-lui qu'il est bon de se surpasser et d'aller vers les périphéries du monde et de nos vies pour porter ce message. Les trois mots clefs sont aujourd'hui la joie, la Croix, les jeunes. Demandons à la Vierge Marie de nous enseigner la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons lui porter au pied de la Croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre en cette Semaine Sainte et durant toute notre vie. Ainsi soit-il. »

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.3.13) et Radio Vatican.

  • 24 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Entrée à Jérusalem (Lc 19, 28-40)
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    Evangile de la Passion selon St Luc
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    & Ph 2, 6-11

    « Cherchons donc, si nous le pouvons, non pas ce qui pourrait monter dans notre coeur, mais où notre coeur doit mériter de s'élever. Il méritera d'être glorifié avec Jésus-Christ dans son royaume, s'il a appris à se glorifier avec lui sur sa croix. Aussi, bien plus heureux que ceux qui voient où il faut monter, sans savoir par où, et qui aiment le pays de la grandeur, sans savoir le chemin de l'humilité, l'Apôtre sachant tout à la fois et le terme et la route, s'écrie avec un accent profondément convaincu. "A Dieu ne plaise que je me glorifie, sinon dans la croix de Jésus-Christ Notre-Seigneur !" Il aurait pu dire : Sinon dans la sagesse de Jésus-Christ Notre-Seigneur, et il aurait dit vrai ; sinon dans sa majesté, il aurait dit vrai encore ; sinon dans sa puissance, il aurait dit également vrai. Il dit plutôt : "Dans la croix". Ce qui fait rougir le philosophe du siècle, est pour l'Apôtre un trésor ; il ne dédaigne point l'enveloppe grossière, et il découvre l'or caché. "A Dieu ne plaise que je me glorifie, sinon dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ !" De quel heureux fardeau vous vous chargez, ô Apôtre, il renferme tout ce que vous ambitionnez, vous avez même montré ce qu'il contient de riche. Mais de quel secours vous est-il ? Par lui, répond-il, le monde m'est crucifié, et je le suis au monde (Ga VI, 14)." Comment en effet le monde vous serait-il crucifié, si pour vous ne l'avait été d'abord l'Auteur même du monde ? Ainsi "que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur". Dans quel Seigneur ? Dans le Christ crucifié. Il y a en lui de l'humilité, mais aussi la majesté même ; de la faiblesse, mais aussi la puissance ; la mort, mais aussi la vie. Pour parvenir à ce qui te flatte, ne méprise point ce qui t'effraie. »

    Saint Augustin, Sermon CLX (Sermons détachés sur divers passages de l'Ecriture Sainte — Deuxième série : Solennités et Panégyriques), in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome VII, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • "Gloria Laus" - Hymne pour la procession du Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

    C'est Saint Théoduphe d'Orléans (Theodelphus, v.755-821) qui a composé cette hymne en l'honneur du Christ-Roi, durant sa détention à Angers (818-821).

    Hymnus ad Christum Regem

    Glória, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redémptor: Cui pueríle decus prompsit Hosánna pium.
    Refrain: Glória, laus.

    Israël es tu Rex, Davidis et ínclita proles: Nómine qui in Dómini, Rex benedícte, venis.
    Refrain: Glória, laus.

    Coetus in excélsis te laudat caélicus omnis, Et mortális homo, et cuncta creáta simul.
    Refrain: Glória, laus.

    Plebs Hebraéa tibi cum palmis óbvia venit: Cum prece, voto, hymnis, ádsumus ecce tibi.
    Refrain: Glória, laus.

    Hi tibi passúro solvébaní múnia laudis: Nos tibi regnánti pángimus ecce melos.
    Refrain: Glória, laus.

    Hi placuére tibi, pláceat devótio nostra: Rex bone, Rex clemens, cui bona cuncta placent.
    Refrain: Glória, laus.

  • Méditation : le tromphe du Christ

    « C'est un fait bien étrange que Notre-Seigneur, qui toute sa vie avait fui la gloire et l'éclat, pour s'ensevelir dans l'obscurité, accepte les honneurs d'un triomphe avec toutes les démonstrations de l'estime publique ; et cela à la veille de sa mort, lorsqu'il sait parfaitement qu'il va être crucifié. D'où vient cette différence de conduite ? Pourquoi accepter aujourd'hui ce qu'il a toujours refusé ?

    - C'est 1° qu'il veut nous montrer combien il aime les volontés de son Père. Toute sa vie employée à lui plaire avait été, sans doute, un éclatant hommage rendu à ses volontés adorables, mais une occasion solennelle se présente de porter jusqu'au plus sublime héroïsme ce parfait amour. Son Père lui demande le sacrifice de sa liberté, de son honneur, de sa vie. O mon Père, me voici, s'écrie-t-il, je viens accomplir vos ordres (Mt X,7) ; je viens, non avec la patience qui se résigne, mais avec la joie qui triomphe, enseigner au monde combien vos volontés sont aimables, surtout quand elles crucifient ; votre bon plaisir ravissant, surtout quand il immole.

    - 2° Jésus triomphe, parce qu'il va nous donner les deux plus grands témoignages de son amour : l'un à la Cène, en établissant le sacrifice et le sacrement de l'amour ; l'autre au Calvaire, en mourant pour nous. Depuis longtemps il désirait l'un et l'autre avec une ardeur incroyable (Mt XII,30). Le moment tant désiré est venu : tant de bonheur vaut bien une marche triomphale. Allant à la Cène, c'est un bon père qui vient, surabondant de joie, léguer à ses enfants le plus magnifique héritage ; allant au Calvaire, c'est un Roi-Sauveur qui va livrer combat aux puissances infernales, au monde, à la chair, au péché. Il lui en coûtera tout le sang de ses veines, sa vie même ; mais n'importe, à ce prix il nous sauvera : il est content, voilà pourquoi il triomphe. Oh ! qui ne bénira ce divin triomphateur et ne criera avec tout le peuple : "Hosanna au fils de David !"

    - 3° Jésus triomphe pour nous apprendre le prix des croix et des souffrances. Le monde fait consister le bonheur dans les jouissances qui passent, dans les honneurs qui se fanent. Pour le désabuser, Jésus a pris la fuite quand on a voulu le faire roi (Jn VI,15). Il s'est retiré à l'écart lorsqu'il a voulu se transfigurer ; et quand on lui a offert des jouissances, il s'y est dérobé, mais quand il s'agit d'être humilié et de souffrir : Allons en avant ! s'écrie-t-il (Mt XXVI,46) ; la croix m'attend ; c'est ma gloire, j'irai la chercher en triomphe. Je la porterai sur mes épaules, comme a dit le prophète. Bel exemple qui a fait voler à la mort douze millions de martyrs en chantant des cantiques de joie.

    Comment, après cela, plaçons-nous notre gloire dans la réputation, notre félicité dans les plaisirs, notre honte dans les humiliations, au lieu de dire avec l'Apôtre : "Je me complais dans l'humiliation, la persécution et l'angoisse pour Jésus-Christ" (2Co XII,10). »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Dimanche des Rameaux), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Dimanche 24 mars : Dimanche des Rameaux et de la Passion

    Calendrier liturgique

  • 23 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple..." (Jn 11, 45-57)

    « Notre Seigneur a été piétiné par la mort, mais, en retour, il a frayé un chemin qui écrase la mort. Il s'est soumis à la mort et il l'a subie volontairement pour la détruire malgré elle. Car, sur l'ordre de la mort, notre Seigneur "est sorti en portant sa croix" (Jn 19,17). Mais il a crié sur la croix et il a tiré les morts des enfers...

    Il est le glorieux "fils du charpentier" (Mt 13,55) qui, sur le char de sa croix, est venu au-dessus de la gueule vorace du séjour des morts et a transféré le genre humain dans la demeure de la vie (Col 1,13). Et parce que, à cause de l'arbre du paradis, le genre humain était tombé dans le séjour des morts, c'est par l'arbre de la croix qu'il est passé dans la demeure de la vie. Sur ce bois-là avait été greffée l'amertume ; mais sur celui-ci la douceur a été greffée, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste rien de ce qui a été créé.

    Gloire à toi ! Tu as jeté ta croix comme un pont au-dessus de la mort, pour que les hommes y passent du pays de la mort à celui de la vie... Gloire à toi ! Tu as revêtu le corps d'Adam mortel et tu en as fait la source de la vie pour tous les mortels. Oui, tu vis ! Car tes bourreaux se sont comportés envers ta vie comme des semeurs : ils ont semé ta vie dans les profondeurs de la terre comme on sème le blé, pour qu'il lève lui-même et fasse lever avec lui beaucoup de grains (Jn 12,24).

    Venez, faisons de notre amour comme un encensoir immense et universel ; prodiguons des cantiques et des prières à celui qui a fait de sa croix un encensoir à la Divinité et nous a tous comblés de richesses par son sang. »

    Saint Ephrem, Homélie sur notre Seigneur (Trad. Bréviaire, 3e vend. Pâques rev.).

  • J.-S. Bach : Passion selon St Matthieu BWV 244 - Aria "Erbarme dich, mein Gott"

    Münchener Bach Choeur et Orchestre - Dir. Karl Richter
    Julia Hamari, contralto - Otto Büchner (1924-2008), violon solo

    Erbarme dich, mein Gott, um meiner Zähren willen!
    Schaue hier, Herz und Auge weint vor dir bitterlich.

  • Méditation : chemin de sainteté

    « Pour plusieurs saints, une seule chose a suffi pour les sanctifier. La sainteté de plusieurs a été consommée dans son commencement même ; conversion et persévérance ont été tout d'une pièce. [...] Nous n'avons que trop l'habitude d'avaler nos grâces sans mâcher ; nous n'extrayons pas la moitié de ce que Dieu y a mis de doux, de nourrissant et de médicinal ; nous sommes trop vifs avec elles, trop impétueux dans l'usage que nous en faisons ; nous ne les développons pas. Je crois que la claire connaissance de la grâce, de sa nature, de ses habitudes et de ses pouvoirs, détruirait la moitié de la tiédeur qui existe dans le monde ; car je soupçonne qu'une grande partie de cette tiédeur vient d'impétuosité, de précipitation, d'activité humaine, se mettant à la place d'une sage lenteur devant Dieu. [...]

    La seule chose importante dans les bonnes oeuvres, est la quantité d'amour que nous y faisons entrer. Le motif est l'âme d'une action. Le pouvoir n'est ni dans le volume de l'acte ni dans sa durée... Ainsi, vous voyez, nous n'avons pas tant besoin d'un grand nombre d'actions, que d'attentions et de vigueur dans le peu que nous faisons. [...]

    Nos plus humbles actions sont inépuisables dans leurs résultats, ou du moins elles sont telles que la grâce peut y puiser à volonté. Qui a jamais pu voir et étudier dans son âme le plein développement d'une grâce ? Nous ne lui donnons ni l'espace ni le temps, et cependant ses capacités sont immenses. C'est une des choses qui rendent la sainteté si difficile à acquérir, que nous soyons toujours si fort au-dessous de notre grâce... [...]

    Notre première impulsion est de voir une sainteté plus grande sous forme d'additions ; le seul embarras consiste dans le choix de ce que nous ajouterons. Pour les saints, ils vivent au large dans leur journée, au milieu d'un petit nombre d'actions, qu'ils diminuent encore à mesure que leur ferveur s'accroît, afin d'avancer plus rapidement, et ensuite de jeter plus d'énergie et de vie intérieure dans ce qu'ils font. Telle est, ce me semble, la marche des saints ; et en conséquence, pour commencer à les suivre, nous devons mettre de côté la théorie du progrès par addition. »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Paris, Bray et Retaux, 1872 (6e éd.).

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  • Samedi 23 mars 2013

    Calendrier liturgique

  • Le Pape François reçoit le Corps diplomatique

    Ce matin, le Pape François a reçu le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Pour la première fois ce discours papal a été prononcé en italien, après le salut du Doyen, M.Jean-Claude Michel, le représentant de Monaco. A travers vous, a dit le Saint-Père à ses hôtes, "je rencontre vos peuples, et je puis aussi, dans un certain sens, rejoindre chacun de vos concitoyens, avec ses joies, ses drames, ses attentes, ses désirs. Votre présence en si grand nombre est aussi un signe que les relations que vos pays entretiennent avec le Saint-Siège sont fructueuses et positives pour l’humanité. Ce qui tient à cœur au Saint-Siège, c'est le bien de tout homme sur cette terre. Et c’est avec cette intention que l’Evêque de Rome commence son ministère, en sachant qu’il peut compter sur l’amitié et sur l’affection des pays que vous représentez... En même temps, j’espère que ce soit aussi l’occasion d’entreprendre un chemin avec les quelques pays qui n’entretiennent pas encore de relations diplomatiques avec le Saint Siège dont certains, que je les remercie de grand cœur, ont voulu être présents à la messe inaugurale de mon ministère ou envoyé des messages".

    "Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’ai choisi mon nom en pensant à François d’Assise, une personnalité qui est bien connue au-delà des frontières de l’Italie et de l’Europe, et aussi de ceux qui ne professent pas la foi catholique. Une des premières est l’amour que François avait pour les pauvres. Il y a encore tant de pauvres dans le monde, qui subissent tant de souffrance! A l’exemple de François d’Assise, l’Eglise a toujours cherché à protéger partout qui souffre d’indigence. Et je pense que dans beaucoup de vos pays, vous pouvez constater l’œuvre généreuse de ces chrétiens qui se prodiguent pour aider les malades, les orphelins, les sans-abris et tous ceux qui sont exclus, et qui ainsi travaillent pour construire une société plus humaine et plus juste. Mais il y a aussi une autre pauvreté. C’est la pauvreté spirituelle qui touche aujourd'hui gravement les pays considérés comme les plus riches. C’est ce que mon prédécesseur Benoît XVI a appelé la dictature du relativisme, qui fait de l'individu la mesure de lui-même, et met en péril la convivialité entre les hommes. Et ainsi j’ajoute une autre raison de mon nom. François d’Assise nous dit de travailler à construire la paix. Or il n’y a pas de véritable paix sans vérité. La paix ne peut pas être véritable si chacun est la mesure de lui-même, si chacun peut revendiquer toujours et seulement son droit personnel, sans avoir le souci en même temps du bien des autres, de tous, à partir de la nature qui unit chaque être humain sur cette terre".

    "Un des titres de l’Evêque de Rome est Pontife, c’est-à-dire celui qui construit des ponts, avec Dieu et entre les hommes. Je désire vraiment que le dialogue entre nous aide à construire des ponts entre tous les hommes, si bien que chacun puisse trouver dans l’autre, non un ennemi, ni un concurrent, mais un frère à accueillir et à embrasser. Mes origines mêmes du reste, me poussent à travailler pour édifier des ponts. En effet, comme vous savez ma famille est d’origine italienne, et j'ai toujours ressenti ce dialogue entre les lieux et les cultures avec leurs éloignements, d’un bout du monde à l’autre, aujourd’hui toujours plus proches et interdépendants. Ces lieux et cultures ont besoin de se rencontrer et de créer des espaces réels d’authentique fraternité. Dans cette tâche, le rôle de la religion est fondamental. On ne peut pas en effet, construire des ponts entre les hommes en oubliant Dieu. Mais le contraire vaut aussi. On ne peut vivre des liens véritables avec Dieu en ignorant les autres. Pour cela, il est important d’intensifier le dialogue entre les différentes religions, je pense surtout au dialogue avec l’Islam, et j’ai beaucoup apprécié la présence, durant la messe du début de mon ministère, de nombreuses autorités civiles et religieuses du monde musulman. Et il est important d’intensifier la rencontre avec les non croyants, pour que ne dominent jamais les différences qui séparent et blessent, mais que, même dans la diversité, l’emporte le désir de construire des liens vrais d’amitié entre tous les peuples".

    "Lutter contre la pauvreté matérielle comme spirituelle, édifier la paix et construire des ponts. Ce sont comme les points de référence d’un chemin auquel je désire inviter à prendre part chacun des pays que vous représentez. Un chemin difficile cependant, si nous n’apprenons pas toujours plus à aimer notre terre. Aussi dans ce cas penser au nom de François m’est une aide, lui qui enseigne un profond respect pour toute la création, pour la sauvegarde de notre environnement, que trop souvent nous n’utilisons pas pour le bien, mais que nous exploitons avec avidité au détriment les uns des autres. Merci encore pour tout le travail que vous accomplissez, ensemble avec la Secrétairerie d’Etat, pour construire la paix et édifier des ponts d’amitié et de fraternité. A travers vous, je désire renouveler à vos gouvernements mes remerciements pour leur participation aux cérémonies marquant l'inauguration" de mon ministère pétrinien.

    A ce jour 180 Etats entretiennent des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, auxquels s'ajoutent l'Union Européenne, l'Ordre de Malte et l'OLP, sous forme d'une mission spéciale. Le 22 février dernier la République du Sud Soudan et le Saint-Siège ont inauguré leurs rapports au rang d'ambassade et de nonciature.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 22.3.13)

  • 22 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Père est en moi, et moi dans le Père" (Jn 10, 31-42)

    « Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, qui est né de Dieu le Père sans le concours d'aucune mère, et de la Vierge sa mère sans le concours d'aucun père mortel, Jésus-Christ a dit, vous venez de l'entendre : "Mon Père et moi nous sommes un." (Jn X, 0) Accueillez, croyez cette assertion de manière à mériter de la comprendre ; car la foi doit précéder l'intelligence et l'intelligence doit être la récompense de la foi, comme l'enseigne expressément un Prophète : "Si vous ne croyez, dit-il, vous ne comprendrez point." (Is VII,9). Ainsi donc c'est à la foi que s'adresse la prédication en exposant simplement les mystères, et c'est l'intelligence que veut éclairer la discussion en les approfondissant. Aussi, afin de commencer par répandre la foi dans vos âmes, nous vous prêchons Jésus-Christ, Fils unique de Dieu.

    Pourquoi dire unique ? Parce que le Père de ce Fils unique s'est fait par sa grâce beaucoup d'autres enfants. Tous les saints en effet sont fils de Dieu par grâce, Jésus-Christ seul l'est par nature. Etre fils de Dieu par grâce, c'est n'avoir pas la nature du Père ; voilà pourquoi aucun saint n'a osé dire jamais, comme le Fils unique : "Mon Père et moi nous sommes un." Le Père toutefois n'est-il pas aussi notre Père ? S'il ne l'est pas, comment lui disons-nous en priant : "Notre Père qui êtes aux cieux" (Mt VI,9) ? Il est vrai, nous sommes ses enfants ; mais il nous a rendus tels par sa volonté, sans nous avoir engendrés de sa substance ; et s'il est dit qu'il nous a engendrés, c'est pour exprimer qu'il nous a adoptés en nous communiquant ses bienfaits et non point en nous transmettant sa nature. Aussi portons-nous ce titre d'enfants pour avoir été appelés par lui à l'adoption de ses fils (Eph I,6). Nous sommes des hommes adoptés par Dieu. Si Jésus-Christ est appelé Fils unique, c'est qu'il a la même nature que son Père ; nous au contraire nous ne sommes que des hommes et notre Père est Dieu. Or c'est parce que Jésus a la même nature que son Père qu'il a dit et qu'il a dit avec vérité : "Mon Père et moi nous sommes un." Que signifie "nous sommes un" ? Nous sommes d'une seule et même nature, d'une seule et même substance. »

    Saint Augustin, Traité sur saint Jean CXXXIX : Consubstantialité du Fils avec le Père (1), in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Claude Lejeune (v.1530-1600) : "Benedicite Dominum"

    Ensemble Jacques Moderne - Dir. Jean-Pierre Ouvrard

  • Méditation : le repas

    « Quand vous vous mettrez à table, vous vous persuaderez que Notre-Seigneur y est assis le premier, plus désireux de vous repaître selon l'esprit que selon le corps. Il veut toutefois que vous fassiez cette action, puisqu'on ne peut subsister sans cela pour l'entretien de la vie. Imaginez-vous qu'il mange le premier et veut que vous mangiez avec lui ; et croyez que vous ne devez pas prendre votre réfection corporelle avec moins de charité et de révérence en son endroit, que lorsque vous êtes à l'autel pour repaître de lui-même votre âme languissante et affamée de l'aimer et de le posséder.

    Il vous sera facile de conclure de ceci avec quelle gravité vous devez être, et procurer que les autres soient à table, ne souffrant qu'on tienne des propos autres que divins en votre présence, ou, pour le moins, tendant à pareille fin. »

    Jean de Saint-Samson (1571-1636), Le Miroir et les Flammes de l'Amour divin, Oeuvres complètes vol.1, Editions Carmélitaines.

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  • Vendredi 22 mars 2013

    Calendrier liturgique

  • 21 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Amen, amen je vous le dis : avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS." (Jn 8, 51-59)

    « Comme Abraham était prophète, il voyait dans l'Esprit le jour de la venue du Seigneur et le dessein de sa Passion, par laquelle lui-même et tous ceux qui comme lui croiraient en Dieu seraient sauvés. Et il  tressaili d'une grande joie. Le Seigneur n'était donc pas inconnu d'Abraham, puisque celui-ci a désiré voir son jour... Il a désiré voir ce jour afin de pouvoir lui aussi embrasser le Christ, et l'ayant vu de façon prophétique par l'Esprit, il a exulté. c'est pourquoi Syméon, qui était de sa postérité, accomplissait la joie du patriarche et disait : "Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser s'en aller ton serviteur en paix selon ta promesse ; car mes yeux ont vu ton salut que tu prépares à la face des peuples"... Et Elisabeth a dit [selon certains manuscrits] : "Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur". L'exultation d'Abraham descendait de la sorte sur ceux qui veillaient, qui voyaient le Christ et qui croyaient en lui. Et de ses enfants, cette exultation remontait vers Abraham... C'est donc à bon droit que le Seigneur lui rendait témoignage en disant : "Abraham votre Père a exulté à la pensée de voir mon jour : il l'a vu et il s'est réjoui". »

    St Irénée de Lyon, Contre les hérésies (IV, 5-7), Trad. Bouchet, Lectionnaire ; cf. SC 100).

  • Miserere Deus - Psaume 50 - Pour le Carême

    Choeur des Moines de l'Abbaye Saint-Benoît du Lac, Dom André Saint-Cyr

  • Méditation : St Benoît et la prière

    Au calendrier est inscrit aujourd'hui le Dies Natalis de St Benoît de Nursie, patriarche des moines d'Occident (Mémoire le 11 juillet).

    « Si, quand nous voulons présenter quelque requête aux hommes puissants, nous n’osons le faire qu’avec humilité et révérence, combien plus devons-nous supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et très pure dévotion ! Et ce n’est pas par l’abondance des paroles, mais par la pureté du cœur et les larmes de la componction que nous serons exaucés, sachons-le bien. Aussi l’oraison doit-elle être brève et pure, à moins qu’elle ne vienne à se prolonger sous l’effet d’un sentiment inspiré par la grâce. »

    Règle de Saint Benoît, ch. XX (De la révérence dans la prière), Trad. OSB.

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  • Jeudi 21 mars 2013

    Calendrier liturgique

  • 20 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres."
    (Jn 8, 31-42)

    « "Si vous demeurez dans ma parole, dit-il, vous êtes véritablement mes disciples." Il ne suffit pas pour un disciple d'entendre la parole du maître, il doit s'y attacher. Aussi le Sauveur ne dit-il pas Si vous entendez ma parole, si vous cherchez à la recueillir, si vous y applaudissez ; mais, remarquez bien ; "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera."

    Quelle observation faire ici, mes frères ? Il y a peine ou il n'y a pas peine à demeurer dans la parole de Dieu. Si c'est une peine, considère la grandeur de la récompense ; et si ce n'en est pas une, la récompense t'est accordée gratuitement. Ah ! demeurons dans Celui qui demeure en nous. Ne pas demeurer en lui, pour nous c'est tomber ; et pour lui, s'il ne demeure pas en nous, il n'en a pas moins une demeure ; car il sait demeurer en lui-même, puisqu'il n'en sort jamais. L'homme au contraire, après s'être perdu, doit se garder de demeurer en soi ; et si le besoin nous porte à demeurer en lui, c'est la compassion qui le détermine à demeurer en nous. [...]
    Qu'est-ce donc que demeurer dans la parole de Dieu, sinon ne céder devant aucune tentation ?

    "Vous connaîtrez la vérité" : quelle récompense ! On pourrait dire : Que me sert de connaître la vérité? "Et la vérité vous délivrera." Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot délivrer, dans notre langue, peut s'entendre de deux manières : on le prend le plus ordinairement pour exprimer que l'on sauve d'un danger, que l'on tire d'embarras. Mais dans le sens propre délivrer signifie rendre libre. Qu'est-ce que sauver, sinon assurer le salut ? Qu'est-ce que guérir, sinon rendre la santé ? Ainsi délivrer signifie rendre libre, et voilà pourquoi je disais : Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot grec exprime ce sens plus clairement encore, et on ne peut l'entendre autrement. Ce qui le prouve, c'est que les Juifs répondirent au Seigneur. "Nous n'avons été jamais esclaves de « personne ; comment dites-vous : La vérité vous délivrera ?" Comment nous dites-vous cela puisque nous n'avons jamais été esclaves de personne ? Vous savez que nous ne sommes assujettis à aucun esclavage ; comment donc nous promettez-vous la liberté ?

    Ils comprenaient bien, mais ils agirent mal. Comment comprirent-ils ? — "La vérité vous délivrera", ai-je dit ; et considérant que vous n'êtes esclaves d'aucun homme, vous vous êtes écriés : "Jamais nous n'avons été esclaves." Mais "quiconque" Juif ou Gentil, riche ou pauvre, homme privé ou homme public, empereur ou mendiant, "quiconque faitle péché, est esclave du péché." Oui, "quiconque fait le péché, est esclave du péché", et si on reconnaît cet esclavage, on saura à qui demander la liberté.

    Un homme libre est saisi parles barbares, de libre qu'il était il devient esclave. Un riche compatissant l'apprend ; il considère qu'il a de la fortune et il veut le racheter. II va trouver les barbares, leur donne de l'argent et rachète l'esclave. Mais l'affranchir complètement, ce serait le délivrer du péché. Qui en délivre ? Est-ce un homme qui en affranchit l'homme ? Cet homme que nous venons de voir sous le joug des barbares a été racheté par son bienfaiteur, et il y a de l'un à l'autre une grande différence : il est possible pourtant que tous deux soient également esclaves de l'iniquité. Je demande à l'esclave racheté : As-tu quelque péché ? — J'en ai, répond-il. — Et toi, rédempteur, en as-tu ? — J'en ai aussi, reprend-il. — Donc ne vous vantez ni l'un ni l'autre, ni toi d'être racheté, ni toi d'avoir racheté ; mais courez tous deux au Libérateur véritable. »

    Saint Augustin, Traité CXXXIV (1-3) sur saint Jean, in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Jean-Valentin de Bournonville (1585-1632) : "Audi benigne Conditor"

    (hymne du Carême, à vêpres)
    Schola Sainte Cécile